A 550 kilomA?tres A� la��ouest du Caire, entre les oasis de Baharya et Farafra, sa��A�tend le 26A?me parc national A�gyptien : le DA�sert Blanc. Connu pour son paysage parsemA� da��A�tranges formations calcaire qui surgissent du sable blond sur 110 kilomA?tres, il est un lieu propice A� la randonnA�e mais aussi A� la contemplation.
Un dessert blanc. ParsemA� de meringues prA�historiques. Un A�chantillon lunaire. Fendre pour la premiA?re fois ce petit bout du dA�sert Libyque est un moment unique.AprA?s quelques heures de route, da��A�tranges formations de calcaire apparues il y a plusieurs millions da��annA�es surgissent et propulsent le voyageur A� des annA�es lumiA?res de paysages connus.
IrrA�el. Ici, dans la��oasis de Farafra, un curieux voyage se prolonge, de part et da��autre du ruban asphaltA� reliant Bahariya A� la ville de Qasr el Farafra. On croit voir de la��eau briller au loin. Illusoire dans un dA�sert qui ne reA�oit que cinq millimA?tres de pluie chaque annA�e.
Ca��est en rA�alitA� la calcite qui cligne au soleil dans la��arche de la Montagne de Cristal. Le dA�sert blanc invente aussi ses mirages. La nuit vient dA�poser ses ombres. Des mers sombres se propagent A� travers ce paysage tellurique.
Comme pour se rassurer, on jette un oeil vers la Lune, la vraie, celle qui feint la��aube sur le sable qui avance. Un silence monacal sa��A�crase sur cette bataille de miroirs lunaires. On laisse la��esprit se faufiler entre les blocs de craie tendre aux ombres fantomatiques. A demi menaA�antes.
La��astre de la nuit brille plus fort. Lanterne providentielle au chevet du voyageur qui avance dans le dA�sert A�teint. Le voyage stellaire commence.
Camper dans les mirages
Voir le soleil rA�pandre ses premiers rayons entre les roches sculptA�es par la��A�rosion est un nouveau spectacle. Par endroit une vague de craie creusA�e dans la roche mA?re guide le songeur A� la��ocA�an. Vestiges des profondeurs marines, ces A�lots de calcaire blancs de 300 millions da��annA�es arborent da��A�tranges costumes: un iceberg, un lapin, un champignon, un navire. Ici, les mirages sont tangibles.
Certains rochers ont un socle tellement A�rodA� qua��ils semblent vaciller au vent. Ils deviennent les cierges propices A� la mA�ditation crA�pusculaire.
Des campements sont dressA�s au beau milieu de ce spectacle naturel. Discrets camA�lA�ons de la��immensitA� muette. La��odeur du Lavash, ce pain A� la pA?te fine et souple, qui gonfle au feu de bois da��un vieux four guide les curieux sous la toile blanche da��une tente bA�douine oA? sa��activent des cuisiniers aux mains agiles et farineuses.
Bouillon de lA�gumes parfumA�s, volaille, fruits, lA�gumes et sourires en bataille font la joie du randonneur que la��A�vasion na��a pas repu. Le bivouac flotte sur le sable. Des milliers de monolithes la��encerclent et confondent la��homme et la nature. Ils sont aussi, parfois, de prA�cieux marqueurs de position, indispensables A� notre escorte bienveillante.
CrA�ations des sables et des vents, les Doigts de Dieu, le ThA�A?tre El Marsa ou la��Arche fA�A�rique da��El Makhroum sont autant da��excursions insolites qui incitent A� la rA?verie, au songe ou A� la priA?re. En cela, on prie le dA�sert de demeurer, aux confins des mondes en rA�volution, cette invitation A� la quiA�tude.
Textes & Photos Maud Charton