La plus africaine des villes brA�siliennes vit au rythme de la samba, du CandomblA� et de la capoeira. Pleine da��allA�gresse. Sa longue baie rivalise avec celle de Rio. Son mA�tissage, sa douceur de vivre, ses cultes et ses contrastes en font la��une des plus belles destinations du pays. Son A?me, dit-on.
Cette annA�e, Salvador de Bahia, premiA?re capitale et troisiA?me ville du BrA�sil, cA�lA?bre le centenaire de la naissance de son plus grand A�crivain : Jorge Amado. Quelques jours avant notre dA�part, sa petite-fille, CA�cilia, prA�sente son premier long mA�trage pour le Festival du Film BrA�silien A� Paris.Capitaines des sables, adaptA� de la��oeuvre A�ponyme de son grand-pA?re, nous entraA�ne dans les entrepA?ts abandonnA�s de Salvador de Bahia oA? des dizaines de gamins des rues vivent en marge de la sociA�tA�, sales et affamA�s. Jurons, prostituA�es, mauvais coups, poA�sie nostalgique, capoeira et rituels africains, nous partons pour un BrA�sil qui ne se rA�sume apparemment pas au football, aux filles siliconA�es et aux plages.
Bahia la baie de tous les Saints. Bahia et ses kilomA?tres de cA?te. Bahia la��Africaine. Bahia la vagabonde. A�A Bahia, comme un peu partout au BrA�sil, lorsque la��on a faim et que la��on vit dans la misA?re, A�a ne veut pas dire que la��on est malheureux.
Il suffit de se mettre A� danser, chanter ou A� jouer de la musique pour se sentir heureuxA�, raconte Cecilia Amado. Je lui demande si ces A�Capitaines des sablesA�, racontA�s par son grand-pA?re dans les annA�es 50, existent encore aujourda��hui.
En rA�alitA�, les enfants qua��elle a choisis pour son film sont de vrais gamins des rues, ils ont jouA� leur propre rA?le et sont quasiment les mA?mes que ceux dA�crits par son grand-pA?re dans le roman.
Bahia aurait conservA� ses croyances, ses racines et son histoire. CA�cilia a fondA� une A�cole oA? les gamins de son fi lm continuent de se former au mA�tier da��acteur.
La premiA?re chose que nous apprenons en arrivant A� Bahia, ca��est qua��il ne vaut mieux pas planifier sa journA�e. Ici, on dit que rien na��arrive A� en retard A�, mais tout arrive A� aprA?s A�. Tout le monde vit A� contretemps. Et surtout en fonction des embouteillages, qui rythment la vie bahianaise.
Aux heures de pointe, le simple fait de rejoindre ou quitter la ville en voiture sa��estime en heures, et repousse A� coup sA�r le programme au lendemain.
Nous rejoignons la partie haute de la ville, le Pelourinho, classA� au Patrimoine Mondial de la��HumanitA� (1985). Une petite merveille coloniale aux allures de bonbonniA?re, A� cause de ses vieilles maisons couleur pastel rose, bleu, vert ou ocre.
En fait, ca��est sur la place principale de cette partie de la ville, le Pilori, que la��on fouettait les esclaves autrefois. Leur descendance, qui sa��est mA�tissA�e, en fait dA�sormais la plus importante population africaine au monde vivant en dehors du continent africain.
Le Pelourinho A�tait la ville fortifiA�e A�levA�e par les colons portugais. Aujourda��hui, plus personne na��habite ces ruelles pavA�es et pentues. Les maisons historiques ne sont plus qua��une empreinte nostalgique. La plupart sont devenues des restaurants, des bars, des hA?tels, des galeries da��art ou des boutiques.
On joue de la musique live dans les patios des bars et des hA?tels. On vient se suspendre dans le vide, A� la terrasse da��une somptueuse pousada (petits hA?tels style A� boutique A� de charme) pour contempler la baie illuminA�e. En rA�alitA�, la ville haute na��est plus frA�quentA�e que par les touristes et les mendiants.
Mais elle na��a rien perdu de son charme et de sa douceur. Da��ailleurs, de nombreux expatriA�s ont investi les maisons coloniales abandonnA�es des quartiers de Carmo et Sant Antonio, dans le prolongement du Pelourinho, entretenant cet enchevA?trement da��habitations ou de pousadas colorA�es et parfaitement entretenues qui font rA?ver les europA�ens.
Tous les mardis soirs A� 19h, on vient danser la samba sur la place du Pilori, en suivant les pas de Geronimo. Les autres soirs, on peut assister A� des reprA�sentations des capoeiristes des A�coles bahianaises qui na��hA�sitent pas A� attirer les touristes pour un petit cours en plein air, moyennant quelques reales.
On sirote une vraie caA?pirinha A� la terrasse da��un bar local, improvisA�e sur un trottoir A�troit. Les locaux jouent aux dominos. Lesserveuses en tenue bahianaises blanc immaculA� racolent les touristes. Les peintres sa��appliquent sur un portrait ou une scA?ne de rue.
Des enfants sales viennent nouer un bracelet autour du poignet des touristes plus distraits pour grappiller quelques sous. Et la musique met da��accord tout ce petit monde, bercA� par la nostalgie da��un temps retrouvA�. Sur le Largo do Pelourinho, dans le centre historique, on sa��arrA?te A� la Fondation Jorge Amado, belle et moderne.
On replonge dans le Bahia des annA�es 50 avec la��enfant du peuple, son romancier. Des photos en noir et blanc de Jorge et CA�cilia Amado enfant nous font sourire. La famille Amado fait partie du patrimoine de la ville. En face, on reconnaA�t facilement la faA�ade verte A�clatante du SENAC.
Ce restaurant A�cole dans lequel de futurs chefs toquA�s composent un large buffet est une halte A� ne pas manquer. Tout le personnel A�tudiant sa��affaire. Touristes et locaux viennent goA�ter A� 40 saveurs bahianaises authentiques: feijA?o au lait de coco, feijoada, moquecas, porc frit, boeuf en sauce, purA�es de manioc, desserts, pour un prix trA?s raisonnable dans la vieille ville.
Rien na��A�gale la moqueca servie A� la Villa Bahia mais la��on doit goA�ter plusieurs fois A� cette grande spA�cialitA� bahianaise, A� base de poisson ou crevettes, farines de manioc, lA�gumes, lait de coco et huile de palme. On comprend ainsi un peu mieux la A�morphologieA� bahianaise !
La��impressionnant ascenseur Lacerda permet de passer du Pelourinho A� la ville basse (et inversement) en quelques secondes pour 15 centimes. En bas, non loin du port da��oA? partent les bateaux navettes pour les A�les de la baie, on se retrouve devant le grand Mercado Modelo.
Ce marchA� artisanal est idA�al pour dA�nicher quelques souvenirs bahianais typiques, mais ca��est aussi la��occasion da��une ballade couverte pour un shopping traditionnel A� la��abri du soleil oua��de la pluie ! Car il faut tout de mA?me prA�ciser que la rA�gion connaA�t sa saison des pluies.
Un hiver doux, de mai A� septembre, durant lequel il na��est pas recommandA� de se rendre A� Bahia en raison des pluies qui inondent la rA�gion, parfois durant deux semaines consA�cutives. De quoi gA?cher tout un voyage quand on connaA�t leur vivacitA�.
Un autre marchA�, situA� au bord de la baie, mA�rite bien le dA�tourle Mercado SA?o Joaquim. A deux kilomA?tres de la��ascenseur, ce marchA� populaire est une expA�rience haute en couleurs.Fruits, lA�gumes, viande, poisson, huile de palme, A�pices, condiments, manioc, voilA� une bien belle immersion dans le quotidien bahianais et son brouhaha.
Et la��on peut consommer sans se mA�fier, tout est bio et provient da��une agriculture familiale qui a conservA� des techniques anciennes.
Depuis le marchA�, on lA?ve la tA?te vers les favelas qui sa��empilent. Elles surplombent la baie. ImmergA�es dans les derniA?res lueurs du jour. Pour certains habitants, elles sont A� un endroit privilA�giA� A�. Il faut avoir la��occasion da��admirer un coucher de soleil sur la baie et sa petite mer intA�rieure depuis la��une de ces habitations de fortune pour admettre ce privilA?ge da��un instant.
Il existe, A� Salvador de Bahia, une profonde fracture entre les classes sociales. Dans certains quartiers de la ville basse, des immeubles ultramodernes font face aux quartiers populaires et aux bidonvilles. Deux mondes se cA?toient, des vies diffA�rentes semblent sa��enchevA?trer sans se dA�ranger, chacune vaquant A� son quotidien, son culte et ses histoires avec la mA?me douceur de vivre.
Si nous na��avons pas tellement ressenti la��insA�curitA� tant annoncA�e A� Bahia, il peut arriver, en fin de soirA�e, de croiser un petit groupe de bahianais errant sous la��emprise de la��alcool ou du crack, qui fait des ravages dans la rA�gion.
Tout le monde peut obtenir assez facilement sa dose quotidienne pour une poignA�e de reales, mA?me les enfants. Du coup, mieux vaut se dA�placer en taxi la nuit et ranger son or et son A�quipement high-tech. Peu de chance que cela se rA?gle sur un air de samba.
Du cA?tA� de Rio Vermelho, un nouveau quartier bohA?me tendance oA? se retrouvent les bobos de la ville, le MusA�e da��Art Moderne de Salvador a rouvert ses portes. Avec son Jardin des Sculptures. Des artistes contemporains bahianais ont posA� ici leur empreinte de fer forgA�, pour contribuer A� la rA�novation architecturale de cet espace, pensA� par Lina Bo Bardi.
Da��ici, nous nous arrA?tons dans les allA�es du jardin pour admirer le plus beau coucher de soleil sur la Baie de tous les Saints. Quelques intellos bouquinent, allongA�s sur la��herbe. Des A�tudiants sa��embrassent, semblant faire partie da��une sculpture en contre-jour.
Les reflets de la mer scintillent dans les fenA?tres des favelas qui la regardent. On tire les plus beaux clichA�s. Le bA?timent colonial rouge et blanc qui abrite le musA�e nous attire pour une exposition trompe la��oeil. Un petit vent de fraA�cheur et de modernisme souffle sur la baie. On aime cet endroit.
Textes & Photos Maud Charton order flagyl express.
-Pour se rendre A� Bahia, nul besoin de parfaire son espagnol ou son anglais, la population ne parle gA�nA�ralement que le portugais. Il est trA?s difficile de communiquer, mA?me dans les A�tablissements et sites touristiques, oA? la��on fini gA�nA�ralement par choisir le langage des signesa��
-Il na��y a pas besoin de visa pour se rendre au BrA�sil.-Du 16 au 21 fA�vrier, ca��est le summum de la fA?te ! Le carnaval de Bahia, celui du peuple. Deux millions de personnes envahissent les rues et les plages de la ville, pas de tabous, pas da��interdits, un seul crA�do: chanter et danser jusqua��au bout de la nuit. Les meilleurs interprA?tes viennent jouer en live ces jours lA�, ce qui attire tous les inconditionnels de musique brA�silienne.
-De mai A� octobre, nous recommandons vivement de faire attention A� la mA�tA�o pour programmer un dA�part tant la pluie peut A?tre abondante.
-Le 2 fA�vrier est un jour de fA?te sur tout le littoral bahianais qui cA�lA?bre sa Reine de la Mer, YemanjA?, notamment A� Rio Vermelho oA? se trouve la maison de la dA�esse.-AprA?s la��Afrique du Sud en 2010, le voyagiste Voyageurs du Monde va crA�er des programmes touristiques associA�s A� la Coupe du Monde de football, de mi-juin A� mi-juillet 2014. Site web : www.voyageursdumonde.fr
-Pour se rendre sur la��Ile de TinharA�, A� Morro de SA?o Paulo, on trouve des navettes maritimes ou aA�riennes depuis Salvador.