Présenté en conférence de presse au Palazzo Madama de Turino, le Guide Vert Michelin « Italie du Nord » 2017 a récompensé la ville de Turin à hauteur du travail accompli ces dernières années. Beaucoup de nouvelles étoiles pour la capitale du Piémont dont une 3ème étoile très remarquée pour la Reggia di Venaria Reale, ce « petit Versailles » italien tout proche de Turin. Fief de la maison de Savoie durant des siècles, éphémère capitale de l’Unita Italiana de 1861 à 1865, Turin est incontestablement une ville au patrimoine impressionnant avec ses nombreux palais et ses 24 musées dont 3 véritablement exceptionnels : le Museo Egizio qui possède l’une des plus belles collections d’art égyptien au monde, le Museo Nazionale del Cinema et le Museo dell’ Automobile di Torino qui, l’un comme l’autre, ont été repensés de fond en comble par le scénographe François Contino. Durement frappée par le déclin de son industrie puis par l’exil de la « Fabbrica Italiana Automobili Torino », plus connue sous le nom de FIAT, Turin est en train de réussir sa reconversion dans le tourisme culturel.
Du haut du Monte Dei Capuccini, petite colline qui surplombe le Pô, on découvre Turin dans sa globalité : un maillage orthogonal, ponctué de quelques diagonales, structure la ville qui s’étale fièrement le long du fleuve sur fond de paysage alpin. Sur la droite, au premier plan, apparaît l’immense piazza Vittorio Veneto où la jeunesse turinoise aime à se retrouver en fin de journée.La Mole Antonelliana surprend, haute de 167 mètres, elle est depuis 1889 l’emblème de la ville. L’héritage architectural de la maison de Savoie est omni présent : au travers d’édifices majeurs de style baroque, érigés au XVIIème siècle sous l’autorité de Charles-Emmanuel II et la conduite de Guarino Guarini, comme l’église San Lorenzo et le palais Carignano. Avec d’imposants monuments tel le Palazzo Reale, dessiné par Carlo di Castellamonte, qui abrite aujourd’hui les chefs d’œuvre picturaux de la Galleria Sabauda! Ou encore au gré de ces nombreux édifices du XVIIIème siècle initiés par Charles-Emmanuel III désireux de faire de Turin la capitale italienne du siècle des Lumières. Enfin, au loin, 2 nouveaux gratte-ciels attestent d’un dynamisme économique retrouvé : celui de la banque Intesa Sanpaolo signé par Renzo Piano et celui de la Région du Piémont dessiné dans un style futuriste par Massimiliano Fuksas.
La Reggia di Venaria Reale, une histoire à rebondissements
C’est le duc Charles-Emmanuel II de Savoie qui, au milieu du XVIIème siècle, a fait construire la Reggia di Venaria Reale. Ce joyau dédié « au plaisir et à la chasse », s’inscrit dans la « Couronne des Délices », un chapelet de résidences de cour autour de Turin. Le projet est ambitieux puisqu’il associe un bourg créé de toutes pièces et un palais entouré de jardins à l’italienne et de bois de chasse. Au XVIIIème siècle, le palais est entièrement redessiné pour répondre à l’évolution des goûts en matière d’architecture : la mode est alors aux pavillons reliés par des galeries que couvrent des toitures mansardées et aux jardins à la française avec de longues perspectives. De cette époque date l’incroyable Grande Galleria!
Lors de l’occupation de 1798, la Reggia ne fait pas partie des demeures impériales prisées par Napoléon et elle ne tardera pas à être transformée en caserne. Abandonnée en 1946, elle est alors pillée et aurait pu disparaître sans la farouche détermination de quelques-uns pour la sauver. Après d’énormes travaux de rénovation engagés en 1997, la Reggia di Venaria Reale est ouverte au public en 2007 et c’est aujourd’hui l’un des sites culturels les plus visités d’Italie!
Pour son 10ème anniversaire, de nombreuses festivités et expositions y sont programmées durant tout l’été. Celle sur le thème de « L’imaginaire animal dans le monde de la Mode » est aussi intéressante que glamour! Enfin, dans le parc, des installations contemporaines et décalées de Giuseppe Penone viennent rythmer une longue promenade qui, de la fontaine d’Hercule en pleine reconstruction, mène aux vestiges du temple de Diane.
Le Ristorante del Cambio
Turin, ville gourmande
Si la ville peut paraître austère lorsque remontant la via Roma souffle un vent froid venu des Alpes, l’on change vite d’avis en découvrant que Turin est non seulement la capitale du chocolat mais aussi une métropole gastronomique raffinée. Pour s’en convaincre, il suffit de pousser la porte de l’un ou l’autre de ces grands « caffès » historiques conservés dans leur jus. Sur la Piazza San Carlo, se laisser tenter par un « Bicerin », une superposition de café et chocolat coiffée d’une mousse onctueuse. Dans un restaurant traditionnel comme le « Tre Galline » partager les saveurs de la cuisine piémontaise autour d’un Risotto. Au très chic Ristorente del Cambio, déjeuner à la table qu’affectionnait le célèbre député Camillo Cavour, car de cet emplacement il pouvait guetter la reprise de la séance. Ou tout simplement flâner de place en place en se laissant guider par l’instinct pour réaliser que Turin est une ville chaleureuse et animée! Début 2018, Turin fera son entrée dans la collection des « Guides Verts Week-ends Michelin ». Un guide dans lequel il sera naturellement question de culture, de gastronomie et d’hébergement mais aussi de « Life Style ». Certainement l’une des clefs pour une escapade réussie à Torino!