PARIS / Un nouveau 4 étoiles de charme Gare du Nord

C’était un hôtel de gare un peu bancal, le Paris-Liège, dans un immeuble 19ème de la rue Saint Quentin face à la gare du Nord. Le voici métamorphosé en un 4 étoiles plein du charme nostalgique des voyages ferroviaires style Orient-Express, wagons-lits et Train Bleu par la grâce d’une déco qui en recrée l’atmosphère. Le travail d’une architecte d’intérieur, Sandrine Alouf, qui dit justement avoir inventé un nouveau métier, « Atmosphériste ».

L’ambiance « Wagons-lits-Orient Express » se signale dès la porte franchie. On longe une bibliothèque garnie d’une collection de valises de cuir du début du siècle précédent et le personnel, très souriant, est « déguisé » en grooms de l’Orient Express. Ne manque que le sifflet du Chef de gare. Même pas puisqu’il est dans le nom de l’hôtel. « L’atmosphériste » , comme la créatrice de ce décor, Sandrine Alouf, qui fut Conservatrice de musée en Belgique, a choisi de définir son métier d’architecte d’intérieur-décoratrice, n’a pas lésiné sur les détails, au point qu’on pense quelquefois plus à une reconstitution qu’à une évocation. Il y a même un train miniature qui circule au plafond du salon d’accueil à la fois salon de thé et salon du petit-déjeuner. Les fauteuils capitonnés vous installent dans un wagon de 1ère classe du Vienne-Moscou des années 30. Les chaises conçues comme des coffres de voyage ouverts frisent à mon sens le pastiche, le côté qui en fait un peu trop, mais les lampes de table en laiton sont joliment dessinées. Sandrine Alouf a d’ailleurs tout dessiné, jusqu’aux motifs des papiers-peints et des moquettes, et fait fabriquer cet ameublement original du Whistler au Portugal.

Dans la même veine, les chambres, 5 par étage, 6 étages, 31 au total en fait car il y en a aussi une au rez-de-chaussée, sont des cabines. Insistant sur le thème mais pas mal vu car elles ont quasiment les dimensions des vraies cabines de wagons-lits. Ici les contraintes de structure d’un vieil immeuble parisien, mais on a vu récemment qu’on n’était pas plus généreux en espace dans les 4 étoiles contemporains avec le nouvel hôtel Okko installé dans un bâtiment tout neuf signé Jean-Michel Wilmotte du côté de la porte de Versailles. C’est, dans un cas comme dans l’autre, en partie compensé par l’intelligence de l’aménagement.

Au Whistler, Sandrine Alouf a bien sûr continué à décliner le thème du  train dans les chambres avec pas mal de variations dans le dessin du mobilier, des armoires-malles, des secrétaires de voyages à plans repliables, des têtes de lits capitonnées. Là encore quelquefois jusqu’au pastiche avec ces porte-bagages en hauteur identiques à ceux qu’on trouvait jadis dans les compartiments des wagons. Les associations de couleurs sont très raffinées et différentes à chaque étage. Peut-être la partie la plus réussie de son travail.

Les salles-de-bains sont elles aussi très réussies toutes en carrelage métro avec des variations de vasques d’une chambre à l’autre, des douches à l’italienne, et finalement plus d’espace que ce à quoi on pouvait s’attendre dans ce vieil immeuble.

camelox 15.

 

Le hamman installé au sous-sol est à la disposition de la clientèle, un service inclus dans le prix des chambres. Il y a également un espace de co-working dans le lobby du rez-de-chaussée utilisable à toute heure avec le wifi gratuit.

Pendant la période de lancement, le Whistler a ouvert il y a 3 mois après 8 mois de travaux, le petit déjeuner est lui aussi inclus dans le prix des chambres ( à partir de 129 €, mais cela peut doubler et  même tripler en période de forte demande).

Le directeur, Karim Benkritly, vient du Dupond-Smith, un très exclusif 5 étoiles de 8 chambres situé dans le Marais géré comme le Whistler par « Hôtel en Ville ».

Et pour tout dire sur ce nouvel 4 étoiles de charme dans un quartier qui en manque un peu, de charme, précisons que c’est la première réalisation d’un nouveau venu dans l’hôtellerie parisienne,  Jean-Raoul Ismaël, un Réunionnais.

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Hôtel Whistler Carte