
Si proches et si différents ! Au cœur du Grand Massif en face du Mont Blanc, les stations voisines Flaine et Les Carroz proposent deux approches architecturales radicalement différentes. Illustration à travers deux réussites hôtelières que tout oppose : d’un côté, à Flaine, le choc du béton avec le Terminal Neige – Totem, dernier né du groupe chiquissime de la famille Sibuet (Mégève, Chamonix, St Tropez, St Barth etc) . En face, Les Carroz, où le bois domine associant raffinement, tradition et… 2 toques au Gault et Millau avec Les Servages d’Armelle.
Texte: François Petersen viagra alternative over sea pharmacy.
Avec le domaine du Grand Massif et l’immense cirque que dessinent les sommets des Grandes Jorasses, de l’Aiguille du Midi ou du Mont Blanc nul doute que ces hôtels sont plutôt bien servis par la nature. Difficile de trouver un environnement plus majestueux et vu du sommet des pistes à 2500m c’est juste bluffant. Situé dans les Alpes du Nord le Grand Massif offre l’un des plus grands domaines skiables français relié skis aux pieds grâce à plus de 140 pistes aux stations de Flaine, Samoens, Les Carroz, Morillon et Sixt-Fer-à-Cheval. Un domaine Imaginé par le mythique champion de ski français Émile Allais. A faire absolument la piste des Cascades 14km de ski à travers montagne et forêt. Nul doute qu’après une telle virée, saunas, massages et piscines sont les biens venus. A Flaine c’est l’espace aquatique Le Centaure qui vous accueille avec une piscine de 25m et des massages vraiment réparateurs. Pour la vue sur les pistes et les cimes enneigées c’est du côté de l’Aquacime des Carroz que cela se passe.- Sculpture de Jean Dubuffet à Flaine
Petit détail piquant, alors que Flaine se flatte d’être une station sans voiture, elle s’enorgueillit « en même temps », d’avoir le plus grand circuit d’apprentissage sur neige et sur glace de France… Reconnaissons qu’après quelques tours sur le Circuit Glace de Flaine en compagnie d’Eric Carton le directeur des lieux au volant d’une Subaru WRX 230 CV à pneus cloutés on trouve que les effets spéciaux des blockbusters Hollywoodiens font pâle figure.
Laisse béton à Flaine
Côté urbanisme, la station de Flaine doit lutter contre un a priori négatif : elle a été construite en béton et forcément à la montagne ça surprend surtout quand on en fait un argument commercial et marketing.
Dans les années 60 Eric et Sylvie Boissonnas, grands mécènes du 20 ème siècle et amateurs d’art moderne, ont l’idée de confier à Marcel Breuer, maître du Bauhaus, la conception et la construction de la station.
A l’arrivée, des bâtiments en béton certes mais qui se retrouvent classés à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques voire carrément classés monument historique comme pour la chapelle œcuménique. Il ne s’agit donc pas ici de n’importe quel béton. Caractéristique de cette architecture, les façades taillées comme des pointes de diamant qui permettent aux rayons du soleil qui frappent leurs facettes sous des angles différents d’offrir des effets permanents d’ombre et de lumière. Fidèle à ses origines artistiques, Flaine a parsemé la station d’œuvres monumentales de Picasso, Vasarely et Dubuffet.
Le cocktail a séduit la famille Sibuet qui a jeté en 2013 son dévolu sur une ancienne résidence de vacances pour en faire un 3 étoiles visant une clientèle de bobos plutôt trentenaire et mondialisée. Pour le Terminal Neige-Totem, les Sibuet parlent plus volontiers « d’une clientèle sportive et urbaine » ce qui n’est pas contradictoire. Pas évident cependant de donner un supplément d’âme à cet énorme bâtiment en béton de 96 chambres. Et pourtant, pari réussi sur toute la ligne.
Dès l’entrée on oublie l’imposante façade pour découvrir un immense plateau de plus de 1000m2 d’un seul tenant. Sur la gauche un ski shop propose les marques à la mode et la location de matériels. Les comptoirs traditionnels de la réception sont bannis et on vous reçoit autour de tables beaucoup plus conviviales. Sur la droite se succèdent une salle de restaurant, un bar central et un salon tout en canapés devant une superbe cheminée. Tout est décloisonné et donne un sentiment de grande fluidité. A travers une baie vitrée qui court tout le long, on accède à une terrasse qui domine les pistes de ski.
Aux murs on retrouve les toiles monumentales, tendances street art de l’artiste-graphiste Wozdat.
Le reste de la décoration est un subtil mélange de tables vintages, de chaises dépareillées et de fauteuils Wassily recouverts de tissus kilim ou de peau de mouton. Certains piliers de béton sont recouverts de peaux de vache. C’est gai, chaleureux et accueillant. Un cadre idéal pour savourer les vins du domaine de Marie vignoble de 23 hectares exploité par la famille dans le Lubéron…
Le personnel ne doit pas dépasser les 25 ans et allie efficacité, convivialité et courtoisie. Point de syndrome Coste donc. Jean de rigueur et tee-shirt blanc marqués d’un grand STAFF en forme de clin d’œil. Seule Caroline Weiss, directrice de l’hôtel est en « civil » et veille au moindre détail avec le sourire comme il se doit chez une vrai professionnelle venue du Yule un cinq étoiles de Val d’Isère.
- Le bar au Terminal Neige-Totem
- Une chambre du Terminal Neige-Totem
- Loft du Terminal Neige-Totem
- Jacuzzi extérieur au Terminal Neige-Totem
Dans les chambres le caractère minéral du béton s’harmonise au mobilier en châtaignier, conçu sur mesure et dessiné par Jean-Louis et Nicolas Sibuet. Les tissus des lourds rideaux et des dessus de lit en lainage brut aux motifs ethniques, produisent une atmosphère à la fois intimiste et arty. Chaque chambre est également décorée d’une fresque créée par le street artiste local Wozdat s’inspirant des jeux de lignes graphiques des hourloupes de Jean Dubuffet présentes dans la station.
Evidement à plusieurs, en famille ou entre amis on optera pour le loft à la décoration particulièrement soignée mélangeant avec beaucoup de sureté le design contemporain et celui des années 60. La cheminée est au milieu du salon d’où on accède aux trois chambres.
Au sous-sol c’est le domaine de la zenitude. Salle de fitness, saunas, jacuzzi extérieur, espace détente sans oublier le spas de trois cabines où l’on découvre la palette des soins Pure Altitude, la marque de produits crée aux Fermes de Marie dans le premier hôtel du groupe à Mégève…
Un chalet d’alpage revisité
Quittons le palais de Tokyo des neiges d’un coup de télécabine et d’une descente à ski pour rejoindre le fleuron de la station Les Carroz en matière d’hôtellerie et de gastronomie : Les Servages d’Armelle. On déchausse ses skis sur la terrasse en plein soleil devant deux anciennes fermes d’alpage entièrement rénovées. Armelle, un petit bout de femme blonde pleine d’énergie dirige cet hôtel restaurant depuis une trentaine d’année.
De son passage dans l’équipe de France de ski elle a gardé une certaine détermination dans ce qu’elle entreprend…
Avec l’aide de son mari, ils transforment patiemment ces deux anciens chalets en hôtel de 10 chambres alliant le charme du vieux bois, le granit et le design avec un gout très sûr le tout avec vue sur la magnifique chaîne des Aravis. Les chambres de différentes tailles et la suite en duplex disposent toutes de cheminées et de jacuzzi pour certaines.
- La terrasse des Servages
- La salle à manger
- Chambre aux Servages
Photos©DR
En face, un chalet de 160 m2 avec des chambres de 15 et 30 m2 et un immense salon donnant sur une terrasse ensoleillée complète cet ensemble hôtelier.
Mais si l’on vient chez Armelle c’est aussi pour la qualité de sa table.
En s’assurant la fidélité du Chef Pascal Flécheau depuis plusieurs années, Les Servages ont acquis une solide réputation.
Formé au côté Eric Pras (trois étoile au Michelin), le chef des Servages d’Armelle propose une cuisine inventive et raffinée et joue le terroir actualisé. Avec des produits de superbe qualité, des poissons et des crustacés d’une rare fraicheur, il propose des filets de Saint-Pierre et encornets cuits à la plancha qui sont une grande réussite gastronomique.
Après le repas n’hésitez pas à discuter autour d’un verre de génépi avec Patrick le mari d’Armelle ancien médecin de la station. Il vous proposera peut-être de vous emmener en randonnée à ski. Attention, dans le cas présent randonnée signifie qu’on monte avec des skis équipés de peaux de phoque avant de redescendre. Un conseil donc : arrêter le génépi au moins un jour avant le départ.
Accés :
Genève : TGV (3h30) ou avion puis 55mn de voiture
Cluses (week end) TGV Paris 3h30 puis 45mn de voiture.




Le groupe Sibuet
