
Voilà un Chef-pâtissier qui sait nous taper dans l’oeil avec ce fabuleux Bleu Klein, l’IKB , International Klein Blue, décliné en onze créations en chocolat présentées à l’InterContinental de Bordeaux à l’occasion des fêtes de Pâques.
Arthur Fèvre, le jeune chef pâtissier exécutif de l’InterContinental Bordeaux – Le Grand Hôtel a choisi cette année pour Pâques de créer onze pièces virtuoses en hommage à Yves Klein. Chacune est conçue comme un contre-point à l’une des oeuvres de l’artiste niçois.Ouverte au public du 23 mars au 8 avril prochain, cette « Rencontre d’Yves Klein et d’Arthur Fèvre » se présente comme un dialogue entre deux explorateurs de la matière, « un hommage audacieux qui défend avec énergie la transversalité entre l’art et la gastronomie. »
« C’est la couleur bleue qui m’a conduit à Yves Klein », explique Arthur Fèvre. « Mon idée initiale était de sortir du conventionnel en réalisant des oeufs de Pâques bleus, ce qui m’a spontanément amené à penser au profond et mystérieux IKB (International Klein Blue). S’il s’est finalement avéré impossible de reproduire cette teinte en pâtisserie, l’envie d’aller à la rencontre de cet artiste s’était imposée à moi ! Il m’a semblé cohérent de célébrer cet artiste visionnaire et précurseur – deux qualités que j’essaie d’incarner dans mon travail quotidien -, a fortiori en cette année-anniversaire des 90 ans de sa naissance ».
Parmi les créations exposées : L’OEuf bleu, deux pièces sur pied et inclinées suivant l’axe terrestre, inspirées du Globe terrestre bleu (RP 7) d’Yves Klein crée en 1957; Vivant 1, inspirée des Sculptures Éponges d’Yves Klein, est une éponge en chocolat bleu montée sur socle, réalisée selon un procédé novateur permettant de faire « buller » le chocolat sous pression ou encore Vivant 2, assemblage de tiges en beurre de cacao et fécule de pomme de terre teintées en bleu reposant sur un cep de vigne, inspirée des Sculptures d’Yves Klein.
Chaque pièce est mise en regard avec une photo de l’oeuvre originale, afin d’illustrer et expliquer ce dialogue artistique.
La rencontre d’Yves Klein et d’Arthur Fèvre
– Exposition ouverte au public du 23 mars (à partir de 14h00) au 8 avril prochain dans le lobby, le salon Mappemonde et le bar l’Orangerie de l’InterContinental Bordeaux – Le Grand Hôtel.
OEuf Yves Klein de Pâques par Arthur Fèvre (200gr de chocolat Valrhona) en vente dès le 15 mars sur le site internet de l’InterContinental Bordeaux – Le Grand Hôtel puis dans l’ensemble de ses points de vente à partir du 17 mars 2018 : 22 euros pièce
Yves Klein
Yves Klein naît le 28 avril 1928 à Nice de parents tous deux artistes (son père, Fred Klein, est peintre figuratif, sa mère, Marie Raymond, peintre abstrait).
Avant de se lancer dans une carrière artistique, Yves Klein s’initie tout d’abord au judo dès 1947, alors que cette pratique n’est pas encore réduite à un sport mais se veut une méthode d’éducation intellectuelle et morale visant à la maîtrise de soi. En 1952, il part se perfectionner au Japon où il devient ceinture noire, quatrième dan.
C’est à partir de 1955 que Klein présente ses travaux dans un cadre artistique : il expose au Club des solitaires à Paris des monochromes de différentes couleurs, sous le titre Yves, peintures. Afin d’éviter toute touche personnelle et inscription de dessins les tableaux sont peints au rouleau. Klein devient célèbre sous le nom d’« Yves le Monochrome ».
En automne 1956, il entame son « époque bleue » en sélectionnant un bleu outremer déjà existant, extrêmement saturé, qui est, selon Klein, « la plus parfaite expression du bleu ». Il exposera une série de monochromes bleus en 1957 à Galerie Apollinaire à Milan lors de l’exposition Proposte monocrome, epoca blu, et reconnaît en lui le véritable précurseur de la monochromie bleue qu’il pratique : uniforme et spirituelle.
Mais les monochromes bleus ne sont qu’un aspect de son travail qui se déploie à travers différentes techniques. Dans ses Peintures de feu, comme dans les Cosmogonies (empreintes de la pluie et du vent), l’artiste convoque les éléments de la nature afin de manifester leur force créatrice. Les Sculptures Éponges sont conçues comme des portraits de visiteurs qui s’imprègnent de la peinture, illustrant l’idée de transmission d’une sensibilité artistique. L’or est également un élément de prédilection pour l’artiste qui l’utilise comme un passage vers l’absolu.
L’exposition La spécialisation de la sensibilité à l’état de matière première en sensibilité à la Galerie Iris Clert en 1958 (lors de laquelle il vide totalement la galerie parisienne et repeint ses murs en blanc) ainsi que les ventes de Zones de sensibilité picturale immatérielles (contre paiement en petits lingots d’or jetés ensuite dans la Seine) ouvrent son art sur l’Immatériel.
Dans la continuité de ses recherches sur les éléments fondamentaux (l’air, l’eau, le feu) Yves Klein définit une « architecture de l’air » et en expose les principes en juin 1959 lors d’une conférence à la Sorbonne.
Il est également l’un des précurseurs du happening avec la réalisation de ses anthropométries en public, le Saut dans le Vide, le projet d’illumination de l’Obélisque de la Concorde…
Yves Klein, épouse le 21 janvier 1962 Rotraut Uecker, une jeune artiste. Il décède quelques mois plus tard, à l’âge de 34 ans, et laisse une oeuvre intense, audacieuse et infinie qui continue encore d’inspirer les nouvelles générations d’artistes et passionnés de notre époque.
Arthur Fèvre
Natif d’Orthez, Arthur Fèvre est un jeune prodige de la pâtisserie, qui a débuté sa carrière au Miramar Thalassa à Biarritz puis à Le Montagne à Chardonne en Suisse.
Il rejoint ensuite le Domaine des Crayères, à Reims, de mars 2010 à mai 2015.
En 2011, il devient, à 21 ans, le plus jeune lauréat du Championnat de France du Dessert à l’assiette depuis 1974, avec sa création « Caramel et citron en fine vagues croustillantes » qui remporte le titre de Dessert d’or.
C’est après un bref passage à l’hôtel George V de Paris qu’il devient chef pâtissier exécutif du Pressoir d’Argent Gordon Ramsay de l’InterContinental Bordeaux – Le Grand Hôtel, mais aussi de sa brasserie, Le Bordeaux Gordon Ramsay.
L’InterContinental Bordeaux – Le Grand Hôtel
Propriété du groupe Financière Immobilière Bordelaise, l’InterContinental Bordeaux – Le Grand Hôtel se trouve sur la place de la Comédie au coeur de la ville de Bordeaux, face à l’Opéra.
Construit à l’origine par Victor Louis au 18ème siècle, le bâtiment a fait l’objet d’une restauration complète fin 2007, sous la houlette du décorateur d’intérieur Jacques Garcia.
Passé sous la bannière IHG en 2016, ce cinq étoiles compte un restaurant gastronomique doublement étoilé, Le Pressoir d’Argent, et une brasserie, Le Bordeaux Gordon Ramsay, supervisés par le chef anglais Gordon Ramsay.
Son Spa Nuxe, Les Bains de Léa de plus de 1000 m², s’ouvre sur une terrasse offrant une vue exceptionnelle sur les toits de la ville.
Textes des bios de Philippe Brunet-Com-Forward

