BRETAGNE / De Concarneau à Pont-Aven

Le pays de Concarneau partage avec Pont-Aven un pouvoir d’inspiration qui imprègne l’offre touristique. Chaque univers invite à se laisser porter par l’instant : bienfaits de la Thalasso-Concarneau, itinéraires à travers cités, paysages et peintures. Nous y avons goûté des ambiances variées, le temps d’un week-end, sans avoir épuisé toutes les invitations possibles.

Texte de Quitterie Calmettes

Cette année, la thalasso Concarneau – Spa marin Resort propose, sous la signature « Balade à Concarneau », un nouveau modelage au rythme des musiques celtes d’hier à aujourd’hui. Chaque geste s’accorde à l’évocation souhaitée : rivages de sables blancs, hissage des voiles face à l’ancienne cité fortifiée, déferlement des vagues ou danses bretonnes du festival des filets bleus. Nous pouvons confirmer combien cette balade musicale et sensorielle d’une heure, poétique et relaxante, engendre bien-être et rêverie. D’autant que, la veille, le modelage sous affusion nous avait déjà initiés à la détente avec un massage aux algues dispensé sous une pluie d’eau de mer chaude.
D’autres programmes, sur 6 jours, sont aussi propices pour choyer corps et esprit, pour renouer avec ses valeurs intimes et sa capacité d’agir : « stress et pleine conscience », « mincir en pleine conscience » ou « yoga & thalasso ».
Gage de qualité, l’actuelle directrice Caroline Mahé-Léa vient d’obtenir le label SPA-A pour la Thalasso-Concarneau et sa détermination souriante favorise de nouveaux projets. Comme elle, les équipes de la thalasso et de l’hôtel HMC & Resort (70 chambres avec balcon) sont attentives à la clientèle et facilitent l’accès libre au spa marin.

Ouvert en juillet 2015 avec Thalgo pour partenaire, l’espace Thalasso-Concarneau est à l’échelle du site, resserré avec 20 cabines pour soins secs ou humides (dont une pour séances en duo). Sobre, le décor joue avec les matériaux locaux, pierre et bois. Dans le spa aux deux piscines, le plafond avec lambris renvoie la lumière naturelle venue des larges baies vitrées, augmentant l’impression de volume. L’eau de mer est partout, chauffée à 32°C, puisée directement dans l’océan en contrebas. Nous avons particulièrement apprécié les transats avec jets massants et le sauna avec vue sur le spa, son bassin avec jets d’eau et jacuzzi, sa ligne de natation avec vague… A l’extérieur, la perspective, tout d’abord interrompue par la route de bord de mer, s’élargit à l’horizon de la plage des Sables Blancs, évoluant de bleu gris à scintillant.

Par ailleurs, le restaurant de l’hôtel HMC & Resort « Le Domaine » propose un menu qui met à l’honneur produits frais du terroir et compositions colorées. La pêche du jour y est cuisinée aux épices et petits légumes. Parmi les trouvailles délicieuses du jeune chef Cyril Le Rest : le cabillau cuit sur un galet, fumé aux aiguilles de pin maritime.

Placée sous le label « Ville d’art et d’histoire », Concarneau s’est développée au fond d’une baie dont on mesure les attraits depuis les remparts de la « Ville Close ». Signalée par un beffroi, cette cité fortifiée par une muraille de granite (classée Monument historique) s’étire sur un îlot rocheux de 380 mètres de long par 100 mètres de large. A l’entrée du bassin, sa position stratégique offre un panorama à 360° sur l’évolution urbaine. A l’ouest se sont développés les faubourgs dont l’actuel centre ville avec église et halles. Plus au nord, le port de pêche avec ses quais, sa récente halle à marée et les chantiers navals ; espaces aménagés sur l’ancienne vasière du 18è siècle, libérant progressivement l’avant-port (Concarneau devient le premier port thonier d’Europe vers 1936). C’est désormais le port de plaisance qui s’ouvre sur la mer et l’on repère, à une dizaine de milles au large, l’archipel des Glénan (aux 7 îlots) réputé pour son centre nautique et son lagon aux fonds transparents vert émeraude.

Activité fleuron de la ville avec 132 établissements en 1959, la conserverie de poisson résiste. Les fameuses sardines de Concarneau se trouvent encore chez Gonidec, Courtin ou Jean Burel Océane tandis que la pêche du jour se jauge à la criée ou chez le poissonnier. Le musée de la Pêche retrace pour sa part l’histoire des pêches maritimes du monde entier. Autre emblème local traversant les continents : le petit bonhomme de Guy Cotten, spécialiste du vêtement de mer et célèbre pour son ciré jaune.

PONT-AVEN

Réouvert en mars 2016, le nouveau musée de Pont-Aven surprend par sa tonalité et sa programmation très attrayantes tandis que la cité conserve une ambiance réjouissante avec cours d’eau, anciens moulins et paysages inspirants. Le musée s’organise sur 3 niveaux, installé dans l’annexe de la fameuse Pension Julia, appréciée des artistes de l’époque comme l’était aussi la Pension Gloanec. Il bénéficie du sens de l’exploration de la conservatrice en chef, soutenu par des partenaires publics (dont le musée d’Orsay) et privés, par les Amis de Pont-Aven.

Au 1er étage, la Salle Julia accueille réceptions et concerts dans un décor qui conjugue boiseries sculptées et luminaires contemporains (de Matali Crasset). Au 3è étage, la collection permanente a recomposé son accrochage pour présenter, en exclusivité, la collection d’Alexandre Mouradian dédiée aux amis de Gauguin. Jusqu’au 6 janvier 2019, 23 oeuvres inédites viennent illustrer la place de « Pont-Aven, berceau de la modernité », poursuivant le dialogue entre artistes du Synthétisme, mouvement initié auprès d’Émile Bernard et de Paul Gauguin en 1888. Ici, chaque peintre développe à sa façon ce nouvel emploi des couleurs pures, posées en aplats sur toile ; cet art de styliser les formes, d’en délimiter les contours par un cerne ou d’abolir la perspective. Aux côtés de leurs deux figures de prou, Émile Jourdan, Maxime Maufra, Henry Moret, Roderic O’Conor, Éric Forbes-Robertson, Armand Seguin, Paul Sérusier, Wladyslaw Slewinski, Jan Verkade donnent à comprendre cet élan créatif vers l’abstraction, transcription subjective des réalités où transparaissent modèles et paysages bretons. Ce mouvement émerge tandis que l’impressionnisme s’estompe et que les estampes japonaises se dévoilent. Ces découvertes sont très stimulantes, non sans résonance avec les expositions temporaires 2018.

En effet, jusqu’au 10 juin, l’exposition « Cobra, la couleur spontanée » restitue la philosophie de ce groupe international des années 1948 à 1951 dont les fondateurs étaient le Danois Asger Jorn, les Néerlandais Karl Appel, Constant et Corneille, les Belges Christian Dotremont et Joseph Noiret (Cobra est l’acronyme des initiales de Copenhague, Bruxelles, Amsterdam). Il s’agissait d’oser, de se sentir libre, de s’exprimer sur tous supports (textes, dessins, peintures, céramiques, sculptures…). L’itinéraire proposé à travers une centaine d’œuvres semble vouloir (r)éveiller le talent artistique et poétique du visiteur ! Quelle autre suggestion nous réservera donc le prochain rendez-vous « Le Talisman, une prophétie de la couleur » (à partir du 30 juin) ?

A Pont-Aven, les saveurs se déclinent sucrées/salées à travers galettes, palets, kouign amann ou caramels traditionnels. A quelques kilomètres, face à l’embouchure de l’Aven (Port de Kerdruc en Nevez), le cabanon familial Publier propose une dégustation d’huîtres plates ou creuses (d’avril et septembre). Les exigences de « la Belon », appellation locale, s’apprécient immédiatement sous le palais.

Photos©Quitterie Calmettes et DR

Et puis, naturellement, les écosystèmes locaux et les festivals enchanteurs seront l’occasion d’autres parcours en Finistère « Là où tout commence »…

Pratique

Accès à Concarneau par avion via l’aéroport de Quimper, par TGV via gares de Quimper ou Rosporden

Site Internet
Thalasso Concarneau – Spa marin Resort Hôtel thalasso Site Internet
Ville de Concarneau Site Internet
Musée de Pont-Aven Site Internet
Ville de Pont-Aven Site Internet
Etablissements ostréicoles de Laurent Publier Dégustation et expédition,/ 02 98 06 62 60

Site Internet
Finistère Tourisme

Festivals

Festival des Filets bleus à Concarneau, du 15 au 19 août 2018, concentré de musique, de danses celtiques et d’animations diverses issues de la culture maritime et bretonne. C’est le plus vieux festival de Bretagne. Il mobilise plus de 400 bénévoles et où estivants et concarnois plus de 70 000 festivaliers sur 5 jours en 2017.
Festival de Cornouaille, Quimper, du 24 au 29 juillet 2018.

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