
Textes: Michèle Lasseur, Photos: David-Emmanuel Cohen et DR
HOTEL LORD BYRON****
C’est une sorte de maison de famille sans les contraintes. Avec un emplacement et un passé exceptionnels. On y vient en couple ou avec des amis pour apprécier sa très belle situation et sa déco de bon goût.
A ville si urbaine, il fallait un hôtel propre aux meilleures civilités. Son histoire elle-même vaut déjà d’être contée. L’aventure d’une femme d’affaires esthète d’abord, Catherine Dupasquier présidente du groupe West Etoile Elysées. Comme elle, on peut rêver de s’offrir 2 hôtels qui furent particuliers et mitoyens. L’un porte le nom du poète anglais, Lord Byron, l’autre celui d’un fameux trois-mâts, le Mayflower, qui transporta en 1620 des protestants anglais jusqu’au Nouveau Monde.On les fusionna pour garder seulement le nom de Lord Byron.
Il améliore même son score littéraire, puisqu’il est sis au 5 rue Chateaubriand, dans le triangle d’or. Comment ne pas apprécier l’environnement ? A deux pas du Lido, des boutiques Guerlain et Louis Vuitton.
On passe d’un hôtel à l’autre avec 3 marches. Sauf au 5e et dernier étage. Chaque immeuble a gardé ses ascenseurs, ses escaliers. Mais on a repensé les volumes. Dès l’entrée, le ton est donné. A droite de la réception, un salon remarquable par ses proportions assises et amples avec une cheminée et une bibliothèque. On y trouve la collection complète du journal « L’Illustration» relié en 20 volumes. « C’est la collection de mon père », précise la propriétaire.
Réveil à 8 h pour un petit déjeuner servi dans un lieu à surprise, la verrière qui donne sur le jardin arboré. C’est le « Café français ». Aux beaux jours, le jardin donne l’impression d’être à la campagne.
Je me sens très paisible, prête pour une visite des hauts-lieux de la capitale : l’avenue Montaigne, la Tour Eiffel, le Jardin des Tuileries…
De retour au Lord Byron, direction le moins 1 pour une détente au hammam sous un ciel étoilé. La salle de sports avec ses machines sophistiquées, ce sera pour demain.
J’ai une très jolie chambre (408) qui a gardé son plancher en chêne (époque de l’hôtel Mayflower) avec un long balcon qui donne sur la rue Chateaubriand.
Bien sûr, j’aurais préféré LA suite (502), sorte d’immense « grenier » luxueux qui a l’aspect chaleureux d’une maison perchée sur les toits parisiens. Des poutres de chêne zèbrent le plafond, le parquet est d’origine et le tout se marie à la modernité de l’ameublement. Je suis dans un mirador 18e qui domine un paysage de toits impeccables.
Troublée par cette remontée dans le temps, j’ai oublié d’aller au sympathique Honesty Bar installé à côté du salon-bibliothèque. Spiritueux, rouges, blancs, sodas, on se sert en toute discrétion. Le barman, c’est vous ! Il suffit de noter ses consommations sur une fiche et de la déposer ensuite sur le comptoir, à la réception. La formule est plaisante et appréciée. Puis, je m’installe à une table de jeux pour une partie de backgammon avec les amis !
Pour le dîner, j’opte pour le restaurant Pierre Gagnaire, à 2 pas (6, rue Balzac). Pour ceux qui ne veulent pas sortir, Stéphane, l’affable directeur, du Lord Byron, a fait un partenariat avec un restaurant italien, rue Washington (à 50 m). On choisit sur la carte, livraison assurée en 30 mn en « room service ».
Aux beaux jours, le patio est idéal pour converser entre amis à l’ombre des sapins qui ont été élagués. Et pour une escapade romantique, j’ai remarqué à une extrémité du jardin une chambre de luxe avec véranda pour passer un week-end en toute tranquillité.
De 180 à 500 €

Hôtel Renaissance Paris République***** : premier 5 étoiles dans l’Est parisien
Dans ce quartier de l’Est parisien, le 10ème arrondissement, à moins de 5 minutes à pied de la place de la République, la devise de l’hôtel Renaissance République se résume en 3 mots : « élégant, wild, vibrant ».
La directrice Bérengère Niemann traduit : « nous voulons faire vibrer notre 5e étoile par un luxe au naturel dans le quartier cosmopolite du 10e arrondissement ».Cet ancien immeuble de bureaux de la compagnie d’assurances Axa doté de panneaux de fonte en aluminium moulé et de fenêtres-hublots tel un paquebot, avait été conçu par les architectes Jean-Jacques Ferrier et André Biro dans les années 1970. Avec l’influence indéniable des ouvrages de Le Corbusier.
3500 m² et 9 étages. Un mixage de zinc, de pierres et de hublots redessiné 4 décennies plus tard par l’architecte parisien Eric Haour. Les chambres, le restaurant, le bar, le spa, les salles de réunion et… le parking artistique composent cet hôtel de luxe proche du Canal-Saint-Martin, dans le quartier du Haut-Marais.
Comme dans le jeu des grandes familles, parmi les 5 catégories de chambres (Paris style, Bobo, Urban, Junior Suite (artist’s studio), Skyline Suite, je choisis… « Paris style ». C’est l’architecte d’intérieur Didier Gomez qui a créé pour les 121 chambres un décor « atelier d’artistes » avec deux matériaux, le teck et l’aluminium, chers aux designers des années 50. Luxe simple avec des touches ethniques : parquet et cloisons en bois exotique, lits gainés de cuir marocain et table de chevet en bois brut. Et des notes contemporaines, tels les luminaires en écrou de Tom Dixon ou ceux de Art et Floritude. Toutes, ont des canapés dessinés sur-mesure, du linge de lit Garnier Thiébaut.
Du 6ème au 9ème étage, les chambres-hublots offrent des vues soit sur Notre-Dame, le Panthéon, soit sur le canal Saint-Martin ou le Sacré-Coeur. Je vérifie la profondeur du hublot et m’installe sur le coussin qui habille la petite niche. Sympa ces miradors. Les salles de bain en marbre largement ouvertes sur la chambre, laissent entrer la lumière. Rien ne vaut la suite Penthouse (60 m2) avec vue sur le nord de Paris et le Sacré-Cœur, terrasse, jacuzzi privé. Pour des séjours dans une atmosphère de parfaite sérénité.
« C’est un hôtel eco-friendly ancré dans son environnement et dans l’air du temps, » tient à me préciser Laurine Rambaldi dont le titre de « creative manager » m’impressionne. Mon regard est hypnotisé par l’index de mon interlocutrice qui arbore une turquoise magnifique.
« Tiens, j’ai déjà vu ça chez les Indiens Navajos ».
Elle m’entraîne vers la terrasse qui court du lobby au restaurant. Un mur végétal de 255 m2 vous met au vert pour déjeuner ou prendre un verre aux beaux jours. Le lobby est résolument années 50 avec des fauteuils Joseph-André Motte et Christian Defrance. Une grande bibliothèque habille ses murs ainsi que ceux du bar. Je note que le café au bar est acheté chez le torréfacteur Terres de Café installé dans le quartier.
Le restaurant Origin est dirigé par le chef Emmanuel de Oliveira et le bar Martin propose des cocktails maison, un vaste choix de vins, de bières locales et des produits français traditionnels.
Tous les mois, l’hôtel Renaissance Paris République organise des happenings artistiques avec des artistes locaux ( peintres, plasticiens, photographes, dessinateurs…) tel que Erell et ses oeuvres aux motifs adhésifs en forme de particules.
Du rooftop au parking, on y découvre l’art du collage d’Itchi, les céramiques de Georges Sybesma, de Roger Capron, des dessins de Pierre-Emmanuel Lyet. Du lobby aux chambres, c’est tout l’hôtel qui fut il y a quelques décennies un squat d’artistes nommé le château d’Albatar.
Le Plus : le prêt de vélos pour sillonner Paris. Avec parfois, cerise sur le gâteau, le Navigator guest tour, une visite guidée des environs en compagnie du « Creative Manager » de l’hôtel.
40, rue René-Boulanger (Xe)
