
- Un demi en terrasse. Evidemment une « Kro », on est ici dans le fief du brasseur passé sous le contrôle du danois Carlsberg. Implantée depuis plus de 50 ans à Obernai, la brasserie Kronenbourg produit l’équivalent d’une bière sur trois bue chaque année en France.
- Le beffroi domine la place du Marché, coeur de la cité médiévale et coeur de la cité contemporaine. De son vrai nom le Kappellturm, il est l’ancien clocher de l’ancienne chapelle Notre Dame du XIIIème siècle détruite en 1872. Son aspect actuel date de la fin du XVIème siècle..
Idéal point de départ pour une découverte de l’Alsace des vignobles et de la choucroute, l’Alsace authentique autrement dit, la petite ville d’Obernai, un peu plus de 11 000 habitants, belle cité médiévale à à peine 25 km de Strasbourg, appelle à déambuler dans ses rues bordées de maisons historiques à charpentes de bois avant d’aller prendre de l’altitude au Mont Sainte-Odile qui la surplombe et de vagabonder dans les vignes de dégustations en dégustations chez des vignerons accueillants. On y trouvera aussi de beaux hôtels et quelques adresses gastronomiques.
- Eh oui, il y a encore des cigognes en Alsace, protégées comme la prunelle de vos yeux.
- Obernai à l’intérieur de ses remparts du XIIIème siècle qui faisaient le tour de la ville sur 1km400.
- Le vignoble d’Obernai et de Bernardswiller, le village à côté, couvre 160 ha cultivés par une trentaine de vignerons.
- Sur la route de Bernardswiller et du Domaine Motz. Au fond, le Mont Sainte-Odile.
Néanmoins ce village voisin mérite le détour ne serait-ce que pour rendre visite au Domaine Motz, des vignerons historiens qui savent parler de leurs crus évidemment, Riesling, Muscat, Gewurtztraminer, Pinot gris… tous élevés en bio et sources de grands plaisirs à la dégustation. Demander aussi les cuvées spéciales comme ce Sylvaner Larmes précieuses en moelleux ou un Pinot Gris Plaisir d’un soir, mielleux aux notes de mirabelle à associer au foie-gras qui est comme on sait l’un des fleurons de la gastronomie alsacienne. Pas dégustée mais pleine de promesses, une nouvelle cuvée, Nature oubliée, un vin nature issu de vieilles parcelles de Sylvaner vinifié selon une méthode ancestrale, me semble bien exprimer l’état d’esprit de ces vignerons passionnés par leur territoire. Martine Motz joue aussi la guide à la découverte du patrimoine de Bernardswiller, en particulier les blasons sur les porches et les maisons, et Norbert Motz vous emmène faire le tour des vignes à vélo. Superbe balade.
On revient en vélo (électrique) à Obernai (à louer auprès du syndicat d’initiatives) pour poursuivre la découverte, à pied, du patrimoine historique.
Place du Marché, après un salut au Kappelturm, le vrai nom alsacien du beffroi, il est temps d’aller voir de plus près l’Hôtel de ville. Ce fastueux bâtiment commencé en 1370, continué au XVème siècle, puis aux XVII et XVIIIème siècle pour prendre son allure actuelle au milieu du XIXème avec des transformations dans le style néo-renaissance de l’architecte Antoine Ringeisen.
Avec un peu de chance et du pouvoir de persuasion, vous pourrez peut-être avoir le privilège d’accéder au somptueux bureau du maire qui contient des trésors que l’actuel édile, Bernard Fischer, conserve avec passion. C’était l’ancienne salle de justice. Elle a conservé ses boiseries marquetées de 1609 et deux spectaculaires portes avec leurs serrures qui sont des chefs d’oeuvre de ferronnerie. Plafond à caissons peint, panneaux peints tout autour et un spectaculaire poêle en faïence de Sarreguemines font de cette salle un bijou. A noter qu’elle est ouverte au public pendant les Journées du Patrimoine.
Sainte Odile, dont il faut voir le sanctuaire en haut du mont du même nom pour la vue qu’il donne sur la plaine d’Alsace, jusqu’au Rhin par temps clair, et que les meilleurs marcheurs rejoindront par l’un des chemins balisés qui traversent une très belle forêt sur les pentes de cette falaise de grès rose culminant à 763 m de hauteur. On y verra aussi ici et là des vestiges du mur païen, des blocs de pierre cyclopéens, vestiges du mur d’enceinte d’un couvent mérovingien fondé par sainte Odile entre 675 et 681.
Patronne de l’Alsace pour les chrétiens, elle est aussi la patronne des aveugles et des oculistes. Sa statue trône en majesté sur la place du Marché.
Un autre bâtiment remarquable à l’autre extrêmité de la place, la Halle aux blés, bâti au milieu du XVIème siècle, de style gothique et Renaissance, abritait à l’origine les bouchers, ce dont témoigne son blason de pignon orné de deux têtes de bovins. On y visitera aujourd’hui le musée historique d’Obernai.
A quelques pas, le Puits aux six seaux de style Renaissance, reconstruit à l’identique avec ses matériaux d’origine en 1970 après qu’un camion l’ait percuté et fait s’effondrer.
Parmi la quarantaine de maisons d’origine médiévale, il ne faut surtout pas rater rue des Pélerins, celle qui est considérée comme l’une des plus anciennes d’Alsace avec une autre à Rosheim et une troisième rue de la Lanterne à Strasbourg. La maison romane d’Obernai date des années 1220-1240.
Remarquable aussi, la cour Fastinger qui date du XVème siècle et qui fut occupée par le chef de la corporation des bouchers, Michel Gyss, au XVIIème siècle. On lui doit une magnifique galerie de bois qui fait tout le charme de cette cour.
Et dix, quinze, vingt autres lieux témoignent du riche passé médiéval et Renaissance d’Obernai, des merveilles qui se découvrent aux détours de déambulations pédestres dans un périmètre restreint limité par l’emprise des anciens remparts.
La ville est aussi très commerçante et parsemée de nombreuses terrasses. Ce sera l’occasion pour le déjeuner de se plonger dans la tradition alsacienne des Winstubs qui servent une cuisine familiale traditionnelle dans un décor qui l’est tout autant, le Bäckeoffe, la potée aux 3 viandes et au blanc d’Alsace mijotée 24 h à l’étouffée, la choucroute dont le choux est cultivé entre Meistratzheim et Krautergersheim, à 10 mn d’Obernai, la capitale de la choucroute aux noms imprononçables pour qui n’est pas alsacien, ou encore la Flammekueche, la tarte flambée qui est aux Alsaciens ce que la Pizza est aux Napolitains. A l’Agneau d’or, rue du général Gouraud, est l’un de ceux que l’on peut recommander parmi la quinzaine de Winstubs que l’on peut trouver à Obernai.
LE PARC HÔTEL YONAGUNI SPA
Hors les murs, autrement dit légèrement au-delà des anciens remparts, sur la route d’Otrott et du Mont Sainte-Odile, le Parc Hôtel Yonaguni spa est l’un des quatre 4 étoiles d’Obernai. Il est aussi le plus grand. avec ses 61 chambres et suites.
Il vient de frapper un grand coup avec l’ouverture d’un incroyable spa déployé sur 2500 m2 inauguré à l’automne 2020, mais en fait réellement ouvert en cet été. 11 millions d’euros y ont été investis, décision d’avant la pandémie, un risque pris par la quatrième génération de cette famille Wucher qui avait créé ici une pension de famille il y a 65 ans.
C’est après avoir fait leurs classes dans le monde, Tokyo, Las Vegas, Dubaï et aussi Paris, que Maxime Wucher et sa soeur Marie sont revenus dans le fief familial avec plein de projets en tête: ce spa extraordinaire dont on reparlera plus loin, et aussi une ambition gastronomique au restaurant signature de l’hôtel qui propose par ailleurs aussi un Stub traditionnel au beau décor de boiseries d’anciennes fermes du Ried avec un Kachelhofe (le nom alsacien du poêle à bois) en céramique. Marie est chef pâtissière et son mari, Cyril Bonnard, a fait ses classes avec les Chefs Alleno à Dubaï, Gagnaire, Robuchon à Las Vegas, d’où une cuisine inspirée des traditions alsaciennes mâtinée de saveurs du monde et de sublimes pâtisseries.
- Le restaurant signature avec des marqueteries de Charles Spindler ( 1865-1938), un artiste alsacien très réputé.
- Le Waydelich’s bar.
- Le fumoir et cave à cigares Habano Lounger.
- Cyril Bonnard, le chef, Maxime Wucher et Marie Wucher-Bonnard.
- Le Kachelhofe du Stub.
Vainqueur en 2021 de The Best Luxury Spas, le Yonaguni Spa imaginé par la fratrie Wucher, Maxime et Marie, est une sorte d’obscure objet du désir de bien-être, un lieu magnifique à l’architecture très épurée de pierre, d’eau et de beaux objets en bois qu’on parcourt dans une demi pénombre, de saunas secs plus ou moins chauds en douches et cascades et bains turcs entrecoupés d’univers de repos et de relaxation.
2500m2 de spa et 330 m2 de bain et labyrinthe aquatique inspirés par les légendaires vestiges sous-marins Yonaguni dans l’archipel de Ryükyü au sud-est du Japon, réputés être le mythique continent disparu de Mu, l’Atlantide du Pacifique.
La carte de soins est signée Gemology, des cosmétiques à bases de minéraux précieux. Des Day Spas sont proposés aux non résidents de l’hôtel, une journée de 10h à 17h, pour 85 € sans les soins Gemology mais avec un déjeuner, formule qui a beaucoup de succès à ce que j’ai vu lors de ma visite de cet hôtel.
A LA COUR D’ALSACE
Cet ancien domaine impérial, la « Cour de Gail », ancienne demeure des barons de Gail, regroupe plusieurs maisons du XVIème siècle dans Obernai, à l’intérieur des anciennes murailles, tout contre même, comme l’indique son restaurant signature du chef Nicolas Zobel, le Jardin des Remparts.
L’hôtel a aussi un Winstub, le Caveau de Gail.
53 chambres et suites très confortables. De l’espace et de belles salles de bains, en tout cas dans la suite que j’ai pu tester, baignoire encastrée, douche à l’italienne, vaste double vasque. Le tout de belle facture quoique un peu suranné dans le style.
Racheté par Hager, un industriel allemand des composants électriques qui a implanté une importante usine à Obernai, l’hôtel tourne beaucoup avec ses cadres en déplacement en Alsace.
Membre du réseau des Collectionneurs présidé par le chef multi-étoilé Alain Ducasse.
LA FOURCHETTE DES DUCS
Nicolas Stamm, Chef doublement étoilé, a avec Serge Schaal la chance ? le privilège ? la lourde charge ? de déployer ses talents dans une des plus somptueuses maisons d’Obernai. Un lieu voulu par Ettore Bugatti qui concevait et construisait ses légendaires automobiles ici à Obernai. Il l’a conçu dans les années 20 avec son ami le viticulteur Lucien Weissenburger, l’inventeur du Crémant alors exploitant du prestigieux domaine du Clos Sainte-Odile et en a confié la décoration à René Lalique, le grand artiste verrier, et à Charles Spindler, maître es-marqueteries.
Appliques et suspensions de Lalique, boiseries de Spindler donnent le ton dans les salles de cette table remarquable membre actif des Grandes Tables du Monde.
C’est aussi l’endroit où aller pour découvrir les vins d’Alsace. Une carte organisée en terroirs et non en cépages avec près de 300 références. Nicolas Stamm a voulu faire de la Fourchette des Ducs la première cave d’Alsace.
Cela dit les crus du vignoble alsacien, 51 sont classés grands crus, ne montent pas au ciel question prix comme ceux de Bourgogne ou du Bordelais. Les plus onéreuses bouteilles de la carte flirtent avec les 230 €.
UNE CHOUCROUTERIE
Meistratzheim, siège de la Maison Le Pic et de sa Maison de la Choucroute. A visiter pour tout savoir sur cette star de la gastronomie alsacienne et pour y découvrir le confit de choucroute à déguster à l’apéritif, sans garniture de viandes. Une choucroute sur trois commandée dans les brasseries parisiennes vient de la Maison Le Pic.
Le Mont Sainte-Odile, un sanctuaire religieux perché à 763 m sur une falaise de grès rose, surplombe Obernai. Belle vue jusqu’au Rhin de la plaine d’Alsace.
Guettez les Festivals. Obernai est réputé pour cela. Entre son Festival du Nouveau Cirque » Pisteurs d’Etoiles » en avril/mai, son Festival de musique fin juillet et de musique classique, son festival d’orgue de juin à septembre, les Estivales en juillet et août, la fête du vin en août et les festivités de l’Avent en décembre et j’en oublie, on ne sait que choisir.

UN 4 ETOILES ET SPA

UN 4 ETOILES TRADI

UN RESTAURANT ETOILE

UN DOMAINE VITICOLE

UNE CHOUCROUTERIE
