Une petite expo à voir en passant à l’Atelier Martine Aublet, un espace de 170m2 sur le Plateau des collections au Musée du quai Branly. Des polaroïds « oubliés » de Bettina Rheims, qu’elle-même et le critique d’art Philippe Dagen ont eu l’idée d’exposer en contre-point de masques et d’objets féminins africains issus des collections du musée. Jusqu’au 3 juin prochain.
Les » Héroïnes » de Bettina Rheims, cette série de polaroïds pris à la chambre en février-mars 2005,retrouvées fortuitement parmi les centaines de boîtes noires d’archives qui envahissent son atelier, et donc jamais vues par le public, ont ceci de commun qu’elles sont toutes jeunes, belles, mannequins ou actrices, forcémment en partie dénudées. Bettina Rheims, « photographe des femmes » qu’elle ne veut pas réduire, dit-on d’elle, à une allégorie de la beauté ou du désir, ce n’est pas ici vraiment le cas, c’est même exactement le contraire avec ces photos très mises en scène dans son atelier qu’elle avait repeint en gris pour retrouver l’ambiance de celui d’Alberto Giacometti. Les vêtements sont un fond de « laissés pour compte » de Chanel, rafistolés, ajustés sur les mannequins de façon très esthétique à coup de rubans adhésifs. Le maquillage recrée un « naturel » de chair brute, très pâle, translucide si possible, on redessine même les veines au bleu.On nous montre à l’entrée de l’expo deux autres exemples du travail de Bettina Rheims, deux tirages de grands formats, une femme transgenre et une autre du groupe Femen, toutes deux extraites d’autres séries de la photographe. Fortes images dont on peine à trouver le rapport avec l’exposition qu’elles semblent pourtant vouloir introduire bien que son intitulé « Vous êtes finies, douces figures » du poète latin Petrone soit tatoué sur une Femen. Et frustrant de ne pas pouvoir voir l’une et l’autre série, « Gender studies » et « Naked War », réservées à d’autres expositions.
JUSQU’AU 3 JUIN 2018
PHOTOS©Dominique Bouchet et ©Bettina Rheims, courtesy Galerie Xippas
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