Prenez la Méditerranée et ajoutez une pincée d’harissa, laissez le tout mijoter dans un four de pierres romaines à 25°C en moyenne de mai à septembre, portez l’eau à ébullition en juillet-août saupoudrez de coquets villages blancs résidentiels et piquez de minarets régulièrement.
Ils ont la même mer. Tunis, Marsala, Cagliari, Nice, Monaco ont leurs eaux salées en commun. Au nord : la Sardaigne et la côte d’azur française, au nord-est : la Sicile et la pointe de la botte italienne, Tunis a de qui tenir.Fringant exemple de l’influence méditerranéenne : Sidi Bousaid. Bleu pour le ciel et la mer, blanc pour la paix, le village et ses rues pavées n’ont plus de réputation à se faire.
Impossible de grimper jusqu’au sommet de sa colline sans faire une halte au Café de délices. Ne refoulons pas nos références, Patrick Bruel nous en voudrait.
Il faut dire que même avec une passion toute mesurée pour l’idole, on ne reste pas insensible aux charmes des lieux. Petite arcade à l’entrée, quelques marches à dévaler entre boiseries et verdure exotique avant de tomber nez à nez avec Mer nature.
La méditerranée comme horizon, le soleil sur les murets blancs, le séant sur des tapis d’orient, on ne doute que du rafraîchissement Thé au pignons ou jus de fraise ? Pour ceux qui l’aime chaud choisir le thé mais pour ceux qui ont juste soif, le jus de fraise du Café des délices est aussi incontournable que le vin français ou l’expresso italien.
Les thermes romains
Carthage était la seule cité romaine ouverte sur la mer en Tunisie alors forcément lorsque l’on vient admirer les ruines des villas romaines le point de vue est idéal.
Du sommet de la colline où elles furent construites, les tuiles ocres sont à vos pieds et les drapeaux rouge des ambassades toutes proches flottent sur le bleu du golfe.
L’effervescence de la ville en bas se devine à l’oreille. Dans ce jardin de pierre on croise plus de bustes blancs décapités que d’êtres humains.
D’autres ruines attirent les foules : les thermes d’Antonin.Âmes sensibles au touriste en short de bain s’abstenir mais pour les plus téméraires, le jeu en vaut la chandelle.Au centre de l’ancien complexe, ce qu’il reste des parties souterraines des thermes fait face à la mer. On aperçoit quelques pêcheurs avant de descendre dans ce labyrinthe de colonnes et de rochers.
Ici les esclaves coupaient le bois et chauffaient l’eau qui allait servir aux traitements. C’est aussi par ici que passaient les eaux usées pour finir directement à la baille.
Tout est accessible, les vestiges ne sont pas protégés, on peut escalader, se cacher, se prendre pour Indiana Jones ou s’amuser des lignes avec un appareil photo. À la sortie des « vraies copies » de mosaïques et autre reliques sont « gratuites jusqu’à la caisse ».
Vous prendrez bien quelque chose ?
Pour goûter à la dolce vita tunisienne, le choix de ses tables est primordial. Trois options s’offrent en général : le dîner au restaurant de l’hôtel, une escapade dans un restaurant réputé de la capitale ou l’improvisation sur le chemin du retour.
Quitte à choisir la dernière autant le faire à 100% et dans ce cas, optez pour le top du sandwich tunisien.
La façade du Buon Gusto à La Goulette ne paye pas de mine mais son pain garni de thon, d’harissa et d’olives fera saliver les accros. Quant aux sceptiques, les 60 restaurants de l’Avenue Franklin Roosevelt ne sont pas loin.
Pour dîner à la plus prisée des tables de Tunis, il faudra en revanche veiller à réserver deux jours à l’avance. En face de la Médina, la petite porte jaune du Dar Eljeld attire naturellement l’œil. Les papilles suivent grâce à la cuisine locale mais ô combien raffinée de cette maison de famille tenue par Abdekef Ezzedine, caféologue, sommelier et heureux fils du propriétaire.
Comptez entre 45 et 60 Dinars (30 à 40 €), hors boissons, pour la farandole de ses délices aux couleurs locales.
Texte et photos : Coralie Cicuto
Un maestro au Möevenpick de Gammarth
À 44 ans, il croit à la formation sur le terrain et se voit plus créateur que directeur. Davide Bertilaccio a passé ses diplômes à 30 ans alors qu’il était déjà Directeur Général. Paris, Florence, Genève, Dubaï, Singapour et Gammarth depuis août 2011.
Gammarth représente un peu votre Côte d’Azur, nous recevons des Tunisiens très riches, mais aussi une clientèle méditerranéenne (Italie, France). C’est un endroit apprécié pour sa qualité de vie et sa proximité avec l’Europe. Je suis très heureux de pouvoir rentrer à Rome ou à Florence en une heure de vol.
À mon arrivée les mois passés avaient été difficiles, j’ai du m’adapter. Pendant les révolutions l’hôtel est resté longtemps sans leader, ce n’était pas évident de donner une empreinte à la Direction.
Nous avons essayé de créer une ambiance contemporaine, en accordant de l’attention aux détails et en surprenant avec des petites choses. Les clients qui viennent ici savent que la Tunisie a toujours privilégié le tourisme de masse contrairement au Maroc. En faisant des efforts pour garder l’authenticité et assurer le service délicat, la Tunisie s’aidera elle-même. Ici je suis le seul expatrié, je travaille avec presque 300 Tunisiens parce que je les en sais capables.
Nous sommes un hôtel 5* mais nous n’utilisons jamais le mot « luxe » chez Möevenpick, nous travaillons bien dans un cadre magnifique pour laisser un souvenir aux clients. Je pense qu’un Tunisien pourra prendre ma place. Ce n’est pas l’objectif mais ils méritent qu’on leur en laisse l’opportunité ».
En pratique
L’aéroport peut réserver des surprises à ceux qui avaient l’habitude de s’envoler vers la Tunisie avec leur seule carte d’identité. À l’enregistrement, il vous faudra la confirmation de votre réservation hôtelière, votre voucher. Le tour opérateur Mango Dreams propose des séjours courts sur mesure à l’hôtel Möevenpick de Gammarth.
En plus des accents culturels et culinaires mis sur le voyage, Mango Dreams y ajoute un accueil personnalisé à partir de l’aéroport. Cocktail de bienvenue, logement en chambre Executive vue mer, massage pour deux personnes avec hammam et gommage puis massage signature rythment les journées. Compter 490 €.