La ville est excitante, bruyante, agitée, chaotique, protéiforme entre quartiers riches des hauteurs sud et bidonvilles aux dénominations ironiques, Jalousie, Cité du Soleil, aux allures de favelas accrochés aux flancs des mornes et des ravines ou s’étalant dans les marécages en zone basse. Ravagée par le séisme du 12 janvier 2010, elle revit, dissimulant ses plaies, éternelle survivante à la succession de malheurs de son histoire, et semble vouloir croire enfin à une renaissance.
On parle de 16 collines. Il est vrai qu’on ne fait que monter et descendre à Port-au-Prince. On y dit même que plus ça monte, plus c’est riche. Ce qui est moins vrai. Il y a aussi des bidonvilles dans les hauteurs, sur les flancs d’un morne comme on appelle la montagne ici, le massif de la Selle, que la ville initialement fondée en bas , au bord de mer de la plaine de Cul-de-Sac, a peu à peu envahis.Jalousie, devenu une image symbole de la capitale d’Haïti, depuis qu’une partie des maisons de ce bidonville en terrasse ont été repeintes dans les couleurs des villes imaginaires du grand peintre Préfète Duffaut. Jalousie, campée sur sa montagne face à Pétion-ville, le Neuilly local, là où se sont construits aux lendemains du tremblement de terre, les hôtels de luxe, Le Royal Oasis, le Best Western, El Rancho et bientôt un Mariott, qui démontrent que les chaînes hôtelières espagnoles, NH, Occidental, et américaines, croient à la renaissance de la ville. Et, Jalousie, qui porterait ce nom précisément en raison de ce face-à-face.
Tap-tap et Moving Art
Outre ce relief très accidenté qui complique un peu les itinéraires, ceux-ci sont aussi rendus très complexes par une voirie assez anarchique, expression d’une extension tout aussi anarchique de cette ville de plus de 2,5 millions d’habitants où le cadastre n’existe pas et l’urbanisme non plus. Un grand axe bitumé devient tout à coup un chemin poussiéreux et pierreux avant de se perdre dans un labyrinthe de ruelles en pente raide. Difficile de croire que c’est là le chemin de l’aéroport international Toussaint Louverture. Et pourtant.
Seule solution : confier ses déplacements à un professionnel local, taxi ou chauffeur d’un agent touristique. Car le tap-tap, l’autobus local, semble réservé aux autochtones tant ses circuits et son mode d’emploi sont peu accessibles au non-initié qui aura de plus du mal à s’extirper des foules qui ont l’habitude de s’entasser dans ces minibus. Reste le plaisir des yeux.
D’aucuns voient dans ces tap-taps des icônes de l’art populaire haïtiens.
Décorés de scènes naïves, en majorité bibliques, mais le footballeur argentin Messi y dispute la vedette à Jésus-Christ Superstar, transformés par l’intervention de forgerons et de menuisiers, ils concourent à la vibration artistique qui parcourt Port-au-Prince, faisant circuler dans la ville un Moving Art très coloré.
Héritiers de Basquiat et du vodou
Port-au-Prince a le don de fasciner et de mettre mal-à-l’aise. Dany Laferrière, le grand écrivain haïtien parti se réfugier à Montréal en 1976, menacé sous la dictature de Baby Doc Duvalier, et que nous, Français, avons élu à l’Académie Française, écrit qu’il a « une étrange tendresse tissée d’effroi et de passion pour ce pays ». C’est exactement ce que provoque aussi Port-au-Prince où cohabitent ces très subtiles galeries de peintures fréquentées jadis par André Malraux et les surréalistes, témoins d’une vie artistique et intellectuelle très active dopée par la création du Centre de l’Art par l’attaché culturel de l’ambassade américaine Dewitt C. Peters en 1944, la galerie Monnin, la galerie El Saieh pour ne citer que celles que j’ai pu visiter, mais d’autres aussi de grande réputation, tels la galerie Nader ou les Ateliers Jean-René Jérôme, ces quartiers huppés, Pétionville, Turgeau, Bois-Verna, Saint Gérard et leurs maisons « Gingerbread » aux dentelles de bois et les « bidonvil », plus de 350 apparus ces cinquante dernières années, avec des densités de population qui vont jusqu’à 250 000 habitants au km2.
D’un côté le bouillonnement intellectuel et artistique qui sont dans l’ADN d’Haïti depuis l’indépendance conquise sur les troupes de Napoléon en 1804 en même temps que la libération de l’esclavage, toute une palette d’écrivains , de peintres, de sculpteurs, de plasticiens, des plus établis aux plus radicaux, des très radicaux pouvant être en même temps très établis. Autre contradiction parfaitement assumée. Des artistes du collectif Atis Rezistans, héritiers de Basquiat et du vodou, installés dans un îlot bidonvillesque occupé par les métiers du bois en bas vers le port, rue du Magasin de l’Etat, l’une des rares zones encore largement en gravats, mais pour les plus réputés d’entre eux, Guyodo, Celerer ou Celeur, Eugène, présents dans les galeries de Pétionville parrainés par le peintre plus établi Mario Benjamin, l’un des piliers de la galerie Monnin. Tous sont d’ailleurs exposés à Paris depuis novembre au Grand Palais dans la grande exposition Haïti.
Et, tout autour, la pulsion vitale des centaines de milliers d’habitants des bidonvilles, dehors, en quête de la subsistance du jour.
Architecture de dentelle
Sauf aux alentours du Champ, de Mars où les décombres du palais présidentiel ont été rasées, laissant un grand vide derrière les grilles où le Président Martelly a décidé de s’installer dans des quasi Algéco, et où de grandes palissades de fer rouge délimitent des chantiers de construction des futurs ministères qui progressent très lentement suscitant de nouvelles polémiques, il reste peu de traces du tremblement de terre du 12 janvier 2010. Le seul quartier encore en l’état, si j’ose dire, du séisme est autour du Marché en Fer qui lui a été reconstruit à l’identique. Ce remarquable exemple de l’architecture métallique de la fin du XIXème siècle avait, paraît-il été conçu pour être le hall de la gare du Caire en Egypte. Acheté par le Président Hyppolite et devenu le marché couvert de Port-au-Prince, il abrite dans son hall nord un extraordinaire, au sens propre, marché d’objets vodous.
Il n’en reste que quelques dizaines dont l’exceptionnel Hôtel Olofsson où l’on va écouter du vodou-rock dite aussi musique-racine le jeudi soir et la villa Bismarckshock construite par Léon Mathon en 1912. TS&L
La galerie Monnin
Cette galerie très réputée de Pétionville est née en 1956, lancée par un couple de Suisses, les Monnin arrivés en Haïti en 1947. Proches de l’attaché culturel américain Dewitt Peter, créateur du Centre d’Art en 1944, Centre qui eut un rôle décisif dans la vie artistique de Port-au-Prince, ils rassemblent d’abord quelques uns des grands maîtres de la peinture naïve, Hector Hyppolite, Castera Bazile, Rigaud Benoit, Préfète Duffaut… La génération suivante, Michel et Léna, s’intéressent à ses contemporains appelés les primitifs-modernes.
La galerie se transporte rue Lamarre à Piétonville en 1988 et amorce un nouveau tournant sous l’impulsion du peintre onirique Frantz Zéphirin dit Zéphirinus avec qui Michel Monnin s’est lié d’amitié. Il épouse une Texane, Tonni. C’est elle qui tient la galerie aujourd’hui.
La galerie El-Sahieh
On y trouve Guyodo, l’un des membres du collectif Atis Rezistans, l’un de ceux qui sont au Grand Palais à Paris depuis novembre jusqu’en février, mais aussi Georges Liautaud, le père de l’art du fer découpé dans les années 50, et beaucoup de beaux primitifs et de naïfs. Issa El-Saieh, le père venu du Liban, avait un orchestre célèbre. On peut l’écouter sur Youtube. La galerie est un peu à part, loin de Pétion ville, dans le quartier Saint Gérard, rue de Chilli, pas très loin de l’hôtel Olofsson. Les deux fils, Tomm et Victor sont tous les deux peintres. La mère, Sharona Natan El-Saieh, tient la galerie, par ailleurs une très belle villa avec vue imprenable sur Port-au-Prince.
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Haïti au Grand Palais à Paris
Guyodo, Eugene, Celerer, du collectif Atis Rezistans, Mario Benjamin vu à la galerie Monnin, Ronald Mevs, rencontré à Jacmel, sont quelques uns des artistes haïtiens à découvrir à l’exposition du Grand Palais à Paris,
» Haïti, deux siècles de création artistique » du 19 novembre 2014 au 15 février 2015.
Un choc tant est incroyable la vitalité créative de ces peintres, sculpteurs, vidéastes dont les oeuvres sont malheureusement un peu entassées dans cette seule galerie que le Grand Palais a bien voulu leur consacrer. Une exposition de folie.
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Carte
El Rancho, hôtel Stylé à Pétionvillerouge
Parfaitement situé dans les hauteurs de Pétionville, El Rancho, un 4 étoiles tout neuf, a été reconstruit sur des ruines par le groupe espagnol NH après le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Des bâtiments d’un blanc immaculé autour de la piscine. 72 chambres et suites, presque toutes avec balcon pour celles à l’étage et patio pour celles du rez-de-chaussée. Literie parfaite. Wifi en accès libre qui fonctionne parfaitement. Bonne pression sous la douche. Propreté nickel-chrome. Climatisation silencieuse. Ecran plat. Bon bar et bon restaurant. Bref, tout ce qui semble aller de soi dans un 4 vrai étoiles et qu’on s’inquiétait avec nos préjugés de lecteurs du « Monde » de trouver à Port-au-Prince, capitale dévastée et littéralement réduite à un tas de gravats si l’on en restait à nos dernières lectures du « quotidien de référence » français.On ne prétendra pas à l’inverse que tout est revenu à la normale à Port-au-Prince, la normale ici n’ayant d’ailleurs jamais été sans contradictions explosives, mais l’hôtel El Rancho qui est lui, post séisme, est tout cas l’expression d’une volonté de renaissance et de la confiance des groupes hôteliers espagnols dans l’avenir de Port-au-Prince.
On est certes à Pétionville, la banlieue chic de la capitale, sur les hauteurs, protégée des vapeurs de la marmite bouillante qu’est souvent la ville basse.
Ici, miraculeusement, il y a moins de bruit, l’air semble moins pollué, la poussière a été balayée. Et, le puissant groupe espagnol NH, à la tête de quelques 400 hôtels dans 28 pays d’Europe, d’Afrique et des Amériques, a réussi avec El Rancho, un bijou d’hôtel dans le style qu’indique son nom.
Les cocktails au rhum Barbancourt sont excellents et la table de Chez Silveta sert une cuisine créole ou italienne raffinée. Il y a un casino pour les apprentis James Bond.
Branchée et intello, La Réserve
Bel endroit légèrement à l’écart de Pétionville, le coin s’appelle Berthe, dans un superbe jardin tropical, La Réserve, c’est à la fois un hôtel, un restaurant et un bar musical. Et on y fait des rencontres, inattendues ou voulues…
Ce jardin luxuriant, c’est un peu dans la continuité de ce qu’était cette propriété verdoyante de Berthe qu’ils ont déniché, quand, jeune couple formé aux métiers de l’hôtellerie, ils ont décidé de se lancer. C’était il y a neuf et la propriété en question était un monastère dominicain. Les moines partis, le monastère est devenu La Réserve, un hôtel de 22 chambres et 1 studio. Des chambres au vert avec vue sur jardin en pleine ville, c’est plutôt un atout. D’autant qu’elles sont impeccables avec une allure très contemporaine et parfaitement équipées. Ecrans plats et wifi en accès libre. Le petit déjeuner est servi en buffet dans le jardin. J’avoue que je n’ai pas pratiqué, dormant ailleurs à Pétionville et étant plutôt venu à la réserve pour dîner et pour la musique du bar.Mais c’est Lilian Thuram !
Le premier soir, seul le bar est à mon programme qui est à ce moment-là du genre stakhanoviste de Port-au-Prince by Night. J’ai commencé par le Quartier Latin et sa chanteuse cubaine, place Boyer, puis La Réserve et il est question d’aller à l’Olofsson écouter RAM, l’orchestre de musique racine du propriétaire de l’hôtel himself. Trop ambitieux. Et La Réserve me piège. Son spécial « La Réserve Rhum Sour » est mortel. Le saxo fait le saxo et secoue ce qu’il peut y avoir en moi de Tennessee. En plus je tombe sur Lilian Thuram qui a lui aussi choisi La Réserve pour passer la soirée bien entouré. Mon idole de 1998, à genoux le doigt pointé vers le ciel après ses deux buts contre la Croatie en demi-finale de la Coupe du Monde. Il est là pour promouvoir une bd contre le racisme qu’il a cosigné. Loin de Paris, ici à La Réserve en plein Port-au-Prince, c’est comme si on s’était toujours connu. Super soirée. Il faudra que je revienne, pour dîner cette fois.
Un dîner avec Lyonel Trouillot
Les propriétaires me proposent de rencontrer Lyonel Trouillot, l’écrivain qui a raté de peu le Goncourt il y a deux ans si je ne me trompe. Mais lui, je ne veux pas le rater. Il est très engagé dans la vie intellectuelle d’Haïti, directeur avec sa femme d’un centre culturel, animant une revue et des ateliers d’écriture où il promeut l’écriture créole. Il est publié en France chez Actes Sud.
Au dîner, il y a aussi un ancien ministre de l’économie très sympathique, le deuxième à gauche sur la photo dont, faute professionnelle, j’ai oublié de noter le nom. Lyonel Trouillot, sur cette photo, c’est le dernier à droite. Plutôt stimulant dans ses réflexions quand il explique que ce qui est important à ses yeux c’est de voir qui Haïti reconnaît comme ses écrivains. « Pas besoin de la France pour constituer notre Panthéon » est lancé comme une petite pique à un Français trop fier de voir ces écrivains haïtiens édités par Grasset, Gallimard ou Actes Sud et se faire élire à L’Académie Française ou distinguer comme Chevalier des Arts et des lettres, tel Lyonel Trouillot lui-même. Cette appropriation le hérisse, lui qui souligne encore que bien des écrivains haïtiens appréciés en France ne sont même pas lus en Haïti. La langue appartient à ceux qui la pratiquent osè-je avancer, mais on voit bien que ce n’est pas si simple quand il y a d’un côté la France et ses velléités d’hégémonie culturelle et de l’autre d’anciennes colonies restées francophones.
Bâton haïtien
Mais le plus étonnant fut de l’entendre se lancer dans un éloge du bâton haïtien, une technique de combat des paysans de l’Arbonite qu’il voudrait codifier comme un art martial. Le Basilik patikola se pratique avec des bâton de 90 cm à 1,10 m dans un espace circulaire nommé sale bâton ou lakou bâton. Une vidéo du Nouvelliste, le quotidien de Port-au-Prince, est visible sur Youtube. On y voit Lyonel Trouillot animer une démonstration de bâton haïtien.
Le Royal Oasis
Puisqu’on ne discute pas des goûts et des couleurs, on ne dira rien de cette massive façade dressée face au bidonville Jalousie qui semble entretenir une muette confrontation avec lui. Réalisé par le groupe espagnol Occidental en partenariat avec un consortium de riches haïtiens, ouvert en 2013, il est une sorte de manifeste de la volonté qu’il y eu de remettre debout Port-au-Prince après le séisme.
C’est mieux à l’intérieur avec un très beau design dans les chambres, 130 au total, qui sont vastes et dignes d’un 4 étoiles luxe. 19, dans les étages hauts, sont dites Royal Club et il y a une Suite présidentielle au dernier étage. Vue fabuleuse depuis la terrasse pas encore aménagée et où l’on a dû renoncer à la piscine prévue. Hall spectaculaire avec un mur de niches où s’exposent des objets couverts de sequins flashy. La Villa des années 40 de l’architecte Max Ewald, a été conservée et est devenue le restaurant avec une agréable terrasse.
Rendez-vous au Plaza
A deux pas du Champ de Mars, en plein cœur de Port-au-Prince, en bas, le Plaza est une miraculeuse oasis avec ses bâtiments blancs dans les palmiers qui entourent la piscine. Ils propose 95 chambres et suites en cours de rénovation au standard 4 étoiles.
Le restaurant Kanel, de style cossu, fonctionne en buffet très orienté fruits de mer avec marinade de lambi, le gros coquillage dans lequel souffle le Marron inconnu voisin sur la place. Très sympa, la Terrasse, snack créole et bar de plein air, est l’endroit où l’on cause, et où est servi le petit-déjeuner. C’est là qu’on a pu rencontrer l’écrivain Dany Laferrière.
Le belvédère
On y vient pour déjeuner ou dîner avec une vue somptueuse sur Port-au-Prince et la plaine de Cul-de-sac. On est à près de 1000 m d’altitude sur le morne de Boutilliers au restaurant Observatoire tenu par Anika et Marie Claude Gabriel.
Fréquenter les hôtels Gingerbreads
Le Kinam, sur la place Saint Pierre à Piétonville a une belle allure Gingerbread avec ses dentelles de bois en façade. Mais les ¾ de l’hôtel sont de construction récente, pastiche plus ou moins réussi de l’authentique style. Pas de pastiche en revanche avec l’hôtel Olofsson, réel chef d’œuvre du genre construit comme villa en 1887 par l’architecte français Brunet pour le compte du fils du Président. Devenue hôtel à la fin des années 30, la villa appartient aujourd’hui à Richard Morse, célèbre leader du groupe de musique racine RAM qui s’y produit tous les jeudis soirs.
Sortir au Quartier Latin
C’est la brasserie où il faut passer à Pétionville, pas tant pour sa nourriture que pour l’ambiance. Une grande maison derrière les grilles avec un jardin devant et un autre derrière. Le tout aménagé en restaurant de plein air et en un dédale de salons jusqu’à l’étage. Chacun son style.
Déco chinée avec pas mal d’objets intéressants . Les murs sont recouverts de graffitis plus ou moins spirituels des buveurs de bières. La scène est dans le jardin derrière. Ce soir là, c’était une chanteuse cubaine.
Deux Hollandaises, Saskia et Myriam Padberg, sont aux manettes.
Déjeuner au Vert-Galant
Encore une belle maison gingerbread dans le quartier Bois-Verna. Un Français , Noël Lebeaupin, l’a rachetée et a entrepris de la restaurer. Il a transformé tout le rez-de-chaussée en un superbe restaurant de cuisine créole et bistrot décoré dans le style caraïbe : couleurs pétantes et buste de Toussaint Louverture en papier mâché. Magnifique.