Sans doute n’allons-nous pas faire plaisir aux Lyonnais qui s’imaginaient peut-être se garder les belles terres du Beaujolais pour eux tout seuls. Il est est vrai que les Pierres Dorées, ces plus que charmants villages viticoles du sud-beaujolais sont à moins de 50 km de la capitale des gaules et que les Lyonnais ont déjà su y trouver leur bonheur en belles maisons et en lieux de réception de charme pour leurs mariages et leurs fêtes. Et ils connaissent évidemment déjà les crus, terroirs et climats à déguster qui démontrent qu’il n’y a pas « le » Beaujolais, mais « des » Beaujolais, et que ce sont de sacrés vins. A notre tour de découvrir cette région bénie par Bacchus.
Peut-être est-ce là le point d’orgue d’une visite dans le Beaujolais. Encore que nous aurons l’occasion de nous laisser séduire à de multiples occasions. Mais peu de lieux associent aussi miraculeusement l’élégance aristocratique de la pierre XVIIème, l’épure janséniste d’un jardin à la Française sans fleurs peuplé d’austères topiaires et le charme qu’on dit aussi « à la Française » de l’un des principaux crus du Beaujolais, le Brouilly.Adossé aux coteaux couverts de Gamay, le monocépage de l’appellation, le château de la Chaize, « château caché » dans le domaine, ne se découvre qu’au dernier détour du chemin qui y mène.
Tant de bâtisses de domaines viticoles jouent au châteaux d’opérette, ce qu’on appréhende aussi dans ce Beaujolais qui en annonce 150, qu’il suffit d’un seul pour que le nom de château reprenne son sens. Le château de la Chaize est ce château, qui éclabousse tout le Beaujolais de son style. Commencer par là son tour du Beaujolais, c’est se mettre d’entrée dans les meilleures dispositions. La région le mérite, aussi le conseillerons-nous, même avant les « Pierres Dorées », autre porte d’entrée réputée.
La Marquise de Roussy de Sales, qui tient ce bien de sa grand-tante, est un peu fatiguée par sa journée de la veille quand elle nous reçoit à notre tour, petit groupe de journalistes curieux de belles pierres et de bons crus. Mais, c’est plus calme avec nous qu’avec ces 150 Américains « qui ne voulaient plus décoller » tant ils étaient fascinés par le lieu. Et Madame la Marquise est ravie que nous choisissions de prendre le temps de visiter ce jardin qui est de fait le fleuron du domaine, si l’on met un temps de côté le vin, car le château lui-même n’est pas ouvert à la visite, on dira pourquoi. Quand la Marquise a pris la suite de sa grand-tante la Marquise de Montaigu en 1967, l’héritage, c’était surtout une importante restauration à prévoir, l’une des toitures étant même éventrée, ce qui ne permettait pas la conservation de mobiliers, d’objets et de tableaux.
Les toits ont été refaits mais le mobilier et les tableaux ne sont pas revenus. Reste à l’intérieur une demeure habitable, probablement classiquement bourgeoise, que la Marquise estime sans intérêt pour des visites. Sans doute a-t-elle raison. Reste ce merveilleux équilibre du bâtiment dessiné par Jules-Hardouin Mansart, le surintendant des bâtiments Royaux de Louis XIV, et par Thomas Blanchet, le peintre-architecte de l’Hôtel de Ville et du palais Saint Pierre à Lyon. Quant aux jardins, ils ont été créés sur les plans d’André Le Nôtre, le jardinier du roi, celui de Versailles, de Vaux-le-Vicomte, de Chantilly, l’inventeur du jardin à la Française où l’homme plie la nature à son sens du beau. Restaurés d’après des cartons d’époques par la Marquise de Roussy de Sales, ceux du château de la Chaize saisissent par leur rigueur. Comme une épure du concept. Au point qu’ils sont sans fleurs. Juste un dessin rythmé par des topiaires d’ifs, de buis et de lauriers-cerise. Une charmille en arcade, contrepoint de celles en pierre de la terrasse, sépare le jardin topiaires du potager, tout aussi extraordinaire. Dessiné en 72 rayons qui convergent sur un bassin central, le potager mêle fleurs, légumes et arbres fruitiers.
On les visite de mai à octobre sur rendez-vous et le 1er week-end de juin à l’occasion des « Rendez-vous aux jardins » initiés par le Ministère de la Culture.
Monument historique lui aussi, comme le château et les jardins, le cuvage où l’on est reçu sur rendez-vous pour les dégustations, est un très beau bâtiment agricole du XVIIIème siècle, d’une longueur record en Beaujolais, 108 m sous une charpente de châtaignier d’origine qui supporte une toiture en tuiles romaines bordée d’une double génoise. Impressionnante batterie de 30 cuves inox de 150 hl chacune. Dessous, la cave voutée aux murs épais où le Brouilly est élevé en foudres de bois pendant 8 à 9 mois. On y déguste le vin, très bien noté par les confrères critiques spécialisés. Moi, qui ne le suit pas, je l’ai simplement aimé tout en étant impressionné par l’exceptionnelle dimension de cette cave qui court sous toute la longueur du cuvage.
Le Château de la Chaize produit près de 300 000 bouteilles.Le plus grand domaine du Beaujolais. 99 ha de vignes d’un seul tenant en Brouilly, l’appellation s’étendant au total sur 1 261 ha. Que du Gamay, le raison noir au jus blanc, seul cépage autorisé pour l’AOC. L’amateur de vins ira sur le site du Château de la Chaize pour tout savoir sur la qualité des terrains, leurs situations, la densité d’implantation des pieds de vigne, comment elles sont taillées, le traitement des sols sans engrais chimiques…
Quant à nous, nous garderons une pensée émue pour ce François de la Chaize d’Aix, Sénéchal de Lyon et frère d’un confesseur du roi Louis XIV, qui eut le bon goût en 1674 de faire appel à un grand architecte, Jules-Hardouin Mansart, et à un grand jardinier, André Le Nôtre, pour construire son Château de la Chaize sur la terre de la Douze à Odenas.
Site internetEN DEUDEUCHE DANS LE BEAUJOLAIS DES PIERRES DORÉES
Après cette mise-en-bouche haut de gamme au château de la Chaize, cap sur les fameuses Pierres Dorées, au sud du Beaujolais, la porte d’entrée quand on arrive de Lyon. Rendez-vous à Pouilly-le-Monial au Domaine des Coteaux d’Or pour une balade en 2 CV Citroën, la meilleure façon de sillonner les routes de ce sud Beaujolais aux villages dorés sous le soleil.
Les trois voitures sont dans la cour, impeccables dans leurs livrées rouge, la plus demandée, bleu de France et bleu lavande. Les moteurs tournent déjà. Les capotes sont roulées. Tandis qu’à côté, dans la grande salle de la cave voutée du domaine, les deux mamans de futurs mariés s’activent à nouer des rubans sur les chaises pour la réception du soir. Diversifications nécessaires dans ces domaines viticoles que la vigne ne suffit plus à faire vivre. Et il y a 6 ans, Alexandre Chavanne, qui est passé au bio pour ses vins, s’est lancé dans cette aventure rétro des balades en 2 CV pour découvrir les villages des Pierres Dorées, Thaizé, Oingt, le Bois d’Oingt, Bagnols et son château du moyen âge devenu un luxueux Relais & Châteaux 5 étoiles… Une virée cheveux aux vent et virages à l’arrache à sensation avec cette suspension à grand débattement qui fait le charme de la deudeuche, des côtes poussivement grimpées à coups d’aléatoires changements de vitesse, et les regards amusés, curieux, voir ébahis des villageois au spectacle de cette procession et des journalistes le corps à moitié hors des voitures pour prendre des photos. Une grande partie de rigolade qu’il ne tient qu’à vous de vivre à votre tour. Alexandre propose, outre la balade, une dégustation, plutôt après, et un mâchon, pour 75 €.LES TERRES VIVANTES
Il est « viticulteur-sommelier », elle est « agricultrice-boulangère ». Ludovic et Marie Gros ont la viticulture et l’agriculture heureuses. Juste 4 ha de vignes et 4 ha de blés, au pluriel car plusieurs espèces de blés anciens sont semées et cultivées. Un choix de vie sur la terre sans regret, une philosophie de la nature qui me valent quelques heures passionnantes dans les vignes et à la table de ces fermiers des « Terres Vivantes ».
Il fut sommelier avant de devenir aussi viticulteur dans le sud- Beaujolais, à Blacé, en reprenant l’exploitation familiale il y a 20 ans. 14 ha de vignes à l’époque, plus que 4 aujourd’hui, la surface correspondant au travail d’un homme et d’un cheval. Et Marie, sa femme, « agricultrice-boulangère », transforme les 4 ha de blé, plantés de 19 variétés différents en pains et brioches cuits au feu de bois dans le four à pain de la ferme. Un four subtilement conçu en forme d’oeuf pour la répartition de la chaleur. L’idée des 19 variétés, du Haut Brionnais, du Marat Mutique, du Millevache Rouge, du Barbu du Mâconnais, du Rouge de Roe… sont quelques uns de ces noms évocateurs qu’on découvre un brin ébahi, c’est d’en faire un mélange dynamique qui devrait aboutir à une variété complètement adaptée au terroir par sélection naturelle d’ici une quinzaine d’années. Dit comme cela, c’est presque ennuyeux, raconté par Ludovic Gros cela devient une saga de la nature nourricière, une évidence qu’il est encore temps de revenir aux sources et de retrouver les goûts perdus dans la production de masse agro-alimentaire. La dégustation des pains et brioches de Marie dans un déjeuner à la ferme confirment la justesse de ce choix.De même la salade gouteuse et croquante, la tourte aux poireaux, la terrine et les tressés aux pommes qui sont proposés pour un déjeuner à la ferme qui restera une jolie parenthèse de simplicité. Singulière découverte pour des citadins et qui vaut le détour par cette ferme bio qui a choisi ce beau nom de « Terres Vivantes » pour exprimer sa philosophie. Une sorte de retour aux vrais goûts produits par la terre. Ludovic et Marie Gros sont, avec quelques autres, dans un mouvement de reprise des friches du Beaujolais viticole qu’ils revalorisent avec des productions diversifiées et bio. Visites, dégustation du vin et déjeuners, plutôt en groupes mais téléphonez ou prenez rendez-vous par mail et vous serez à coup sûr très bien reçus. Vente du pain et des brioches tous les vendredi soirs de 16h à 19h30.
marie-ludovic.gros@wanadoo.fr
Terres Vivantes
Route de la Tallebarde 69460 Blacé
Tél: 64 74 60 52 13
MONTMELAS, LA FORTERESSE « VIOLLET_LE_DUCISÉE »
Il reste encore de belles pierres dans ce qui fut au Moyen-Age une place forte des Sires de Beaujeu qui donnèrent leur nom au Beaujolais. Le château de Montmelas, très remanié au XIXème siècle avec force tourelles et machicoulis en ciment armé par un épigone de Viollet-le-Duc, vaut quand même d’être vu, d’autant qu’il est est, en appellation Beaujolais-Villages, le premier grand domaine quand on aborde le Beaujolais des crus.
A la hauteur de Villefranche sur Saône, cap vers l’ouest par la D44. On est passé des Pierres Dorées du sud-Beaujolais, des terres de craie et d’argile, au socle granitique où fleurissent les crus. Montmelas est l’un des premiers grands vignobles du Beaujolais-Villages, l’un des plus anciens aussi. On y cultivait la vigne dès 1566 quand cette place-forte du 10ème siècle des Sires de Beaujeu fut achetée par Jehan Arod, Marquis de Montmelas.Et ce fut depuis une lignée ininterrompue de transmission par les femmes de ce château qui appartient aujourd’hui à la famille d’Harcourt. Le Comte Amaury s’occupe du vin, la jeune Comtesse Delphine reçoit les visiteurs, fait l’éloge du vin et gère les deux gîtes, dont l’un dans une des tours féodales, la tour Karl. Largement remanié au fil des siècles, Montmelas se fit « Viollet-le-Ducisé » au XIXème siècle par un architecte lyonnais, Louis Dupasquier, contemporain de Viollet-le-Duc et manifestement moins doué que lui pour reconstruire façon Moyen-Age. Trop de machicoulis en ciment armé, trop de tourelles rajoutées altèrent en partie la majesté de ces pierres historiques qui dominent les 55 ha de vignes du domaine.
Outre du Beaujolais-Villages rouge dont une cuvée « 1566 » de 2013 élevée 9 mois en fûts de chêne, le domaine produit aussi un plus rare Beaujolais-Villages blanc en Chardonnay et du Crémant de Bourgogne.
Dégustations sur rendez-vous. En revanche, le château se visite sans rendez-vous toute l’année chaque premier samedi du mois.
BELLE CUISINE ÉTOILÉE Á L’AUBERGE DE CLOCHEMERLE
On savait le Chef jeune et étoilé. Mais on ne s’attendait pas à cette carte radicale réduite à deux listes, celle des fournisseurs » grâce auxquels nous réalisons chaque jour ces associations de saveurs » nous dit le restaurant, et celle des produits de saison cuisinés, « Romain Barthe et son équipe composant les menus selon l’arrivage », lesquels menus sont dits « Surprises ».
Chef par vocation, il dit que c’est » son premier maître d’apprentissage qui a été décisif dans l’amour du métier ». Gilles Blandin, Meilleur ouvrier de France 2000 et Chef des Armes de Champagne à L’Epine, est d’ailleurs celui qui a repéré son talent en devenir et l’a poussé à aller se frotter à un 3 étoiles. Ce fut Troisgros à Roanne où il s’embauche comme commis. Puis Gérard Boyer aux Crayères à Reims. Détours par la Belgique, le Luxembourg… et la Suisse. Le restaurant Le Terminus du Chef Didier de Courten, jeune valeur montante, déjà 2 étoiles. Romain Barthe y boucle son parcours d’apprentissage de la haute cuisine et fort de la nouvelle équipe formée avec sa femme sommelière, Delphine, il se lance à son compte, d’abord à Vittel, une gérance pour tester leur capacité à travailler ensemble.
Mais Vittel pour Delphine la sommelière, c’est un peu frustrant. cela manque de vignes.
Avril 2007 les voit arriver à l’Auberge de Clochemerle, à Vaux en Beaujolais.
Grâce à quoi l’offre gastronomique du Beaujolais s’est enrichie d’un nouveau jeune talent qui « vaut le détour » pour reprendre l’expression du guide qui l’a déjà distingué d’une étoile.
Trois menus Surprises sont proposés, Caprice, 42 €, Plaisir, 61 € et Evasion, 81 €. Les plats sont décidés par le Chef qui s’enquière néanmoins de vos éventuels allergies et « j’aime, je n’aime pas ». Les vins en découverte sont en plus. Joli service de table, dressage raffiné des assiettes, cadre qu’on peut qualifier de cossu sans boursouflure, serein, propice aux dégustations.
Le mieux pour donner une idée de ce que propose cette belle adresse du Beaujolais est peut-être de décrire ce qui nous fut proposé ce samedi 30 avril. Voilà donc ce que nous découvrîmes au fur et à mesure de l’arrivée des plats. Après les » savoureux apéritifs et cuillères légères », ce furent des « Langoustines justes saisies ( un peu trop selon moi qui les aime plus translucides), petits pois, les oeufs des champs et pralin d’amandes, bouillon de crustacés mousseux au timut et menthe poivrée », suivies du « Pigeon de la maison Vauraz, carottes, fèves, blettes, condiment de moutarde douce, lard de Colonnata, jus de veau et de carottes ». Puis un très goûteux plateau de fromages avec notamment de remarquables bleus de chèvre et de vache de la Fromagerie du Passeloup et une déclinaison autour de la noisette et du citron en dessert.
Delphine Barthe nous fit découvrir quelques crus de Beaujolais à absolument retenir. D’abord un rare Beaujolais blanc Clos de Rochebonne Château Thivin 2014, rare car la production de blanc en Beaujolais est marginale, à peine 2% du vignoble est planté en Chardonnay, 235 ha pour 15 498 plantés en Gamay, le mono-cépage du rouge. Superbe vin, moins minéral que ses voisins du Mâconnais, rond en bouche, gras comme certains grands Bourgognes, j’ai même osé penser au Meursault, sûr que cela ne plaira pas trop à nos lecteurs bourguignons.
Mais vraiment, trop méconnu ce Beaujolais blanc.
Elle carafa ensuite un Régnié l’âge mur Nicolas Chemarin de 2011. Parfait avec le pigeon. La preuve que les crus de Beaujolais peuvent être de garde. Belle robe cerise noire, et un nez et une bouche de fruits rouges caractéristiques du cru, le dernier-né en Beaujolais, AOC en 1988 seulement.
Moins convaincu par le moelleux In extremis Jean-Paul Brun 2011, un « vendanges tardives » servi avec les desserts. Beau vin pourtant, mais pas trop dans mes goûts.
L’Auberge est aussi un hôtel 3 étoiles et propose une dizaine de chambres de belle allure, au design contemporain ou plus traditionnel, parfaitement équipées, avec de belles salles de bains. A partir de 120 €.
Site InternetCHAMBRES D’HOTE DE CHATEAU
Un industriel lyonnais a voulu doter son domaine viticole de Morgon d’une belle bâtisse de villégiature. On était en 1830 et c’était le temps où les riches industriels se faisaient construire des châteaux. Racheté en 2009 par les Domaines Jean Loron, l’un des grands négociants-éleveurs du Beaujolais et de Bourgogne, le Château de Bellevue est à la fois l’une des plus chic chambres d’hôtes de la région et l’aspirant à devenir la référence du Morgon.
Les frères Lumière l’ont habité. Une princesse Lieven, née Chateaubriand, qu’on dit avoir été la maîtresse de Metternich, aussi. Depuis qu’il a été racheté il y a 7 ans par la Maison Loron, grande maison du Beaujolais fondée en 1821 mais qui cultivait déjà la vigne à Chénas en 1711 puis qui s’est ouverte au négoce de sélections et s’est agrandie encore en rachetant d’autres domaines, le château de Bellevue a connu une renaissance en chic maison d’hôtes qui outre ses 5 chambres, très « maison de grande famille », propose aussi un appartement de 5 autres chambres avec salles de bains privatives, plus une salle-à-manger avec terrasse, un salon et une cuisine très équipée avec notamment une cuisinière-piano. Le château est aussi équipé pour les séminaires et les réunions professionnelles, et pour les réceptions et les mariages avec tout un panel de fournisseurs-partenaires, traiteurs, loueurs d’attelages, tireurs de feux d’artifices…Joli parc à l’anglaise avec, au-delà de son mur d’enceinte, assez bas pour ne pas masquer la vue, les vignes, 8 ha de Morgon.
Les dégustations au château incluent tous les vins des Domaines Jean Loron et sélections. Outre le Morgon Château de Bellevue « Les Charmes », le Moulin à Vent X.etN.Barbet, le Saint Amour Domaine des Billards, il y a aussi le Fleurie Château de Bellevue Les Marrans, et des bourgognes blancs de Bourgogne sud, un Saint-Véran Château de la Balmondière et un Pouilly Fuissé Les Vieux Murs qui existe aussi en magnum en réserve caveau. De même pour le Moulin à Vent et pour le Morgon.
HAUT_LIEU DU BEAUJOLAIS, LE MONT BROUILLY
Allez savoir si c’est la Pierre Bleue de ses carrières aujourd’hui à l’abandon, les vignes de ses pentes méridionales déjà là à l’époque romaine, le Côte de Brouilly, sommet de l’appellation ou le passage du Paris-Nice cycliste qui a escaladé ses modestes 484 m qui font la renommée de ce sommet arrondi, un volcan détaché des chaînes d’Auvergne.
Les vignerons des Côtes de Brouilly et de Brouilly, les six communes des appellations et quelques autres acteurs, ont entrepris d’aménager ce Mont Brouilly dans le cadre de la Charte Internationale de Fontevraud de valorisation des paysages viticoles. Ils défrichent pour ouvrir des vues, retracent des sentiers de balade, créent des aires d’accueil. Un géoscope du Mont Brouilly a été aménagé. On y voit des spécimens des pierres du coin: Pierre Bleue du Mont, Pierres Dorées… Deux tonneaux de Côte de Brouilly y ont été enterrés par les vignerons » pour voir ce que ça donne ». Le Mont et sa pierre bleue volcanique de 400 millions d’années est réputé avoir un magnétisme spécial.Belle balade avec vue sur la vallée de la Saône, la Bresse, les Dombes et même sur le Mont Blanc par temps clair côté septentrional depuis le sommet où est érigé la chapelle Notre-Dame aux Raisins.
DÎNER AU ROUGE&BLANC, CARTE DE GEORGES BLANC
L’hôtel, Les Maritonnes, est une ancienne ferme du XIXème siècle sur la route des vins du Beaujolais à Romanèche Thorins. Il fait maintenant partie de « L’esprit Blanc », tout un réseau de « Maisons » reprises par le Chef triplement étoilé Georges Blanc dans un rayon de 20 à 50 minutes de trajet autour de Vonnas. Son restaurant Rouge & Blanc propose de ce fait une carte signée du Maître cuisinier où la volaille de Bresse est à l’honneur.
C’est signé Georges Blanc et très bien interprété par le Chef Ludovic Hocde. La Bresse et les Dombes sont très présentes sur cette carte plutôt bistrot gastronomique que restaurant étoilé avec la volaille à la crème « Mère Blanc » aux morilles et son riz basmati, une recette venue tout droit de Vonnas, et les cuisses de grenouilles en persillade « Comme en Dombes », ou encore les Oeufs de la Ferme Pagneux « en Meurette » avec leur fondue d’oignons mauves. Le Gâteau de Foie Blond Bressan avec ses morilles au vins jaune est une entrée en matière assez exceptionnelle. Beau choix de crus du Beaujolais par une sommelière ultra compétente.Tarifs bistronomie: autour de 50 € le dîner à la carte, sans les vins.
COMME DANS UNE MAISON DE FAMILLE
Magnifique cette maison de maître du XVIIIème siècle, restaurée avec beaucoup de moyens et du goût pour être organisée en 4 suites familiales de par et d’autre de l’escalier central qui a été doté d’un puit de lumière. Luxueux gîte pouvant recevoir jusqu’à une vingtaine d’hôtes, le Domaine de Vavril à Beaujeu est aussi un beau domaine viticole de plus d’une dizaine d’ha de vignes en Beaujolais-Villages, Côte de Brouilly, Régnié, Morgon et Chiroubles.
Quand en 2004, Richard Brague achète le domaine de Vavril, la bâtisse principale, une maison de Maître construite au XVIIIème siècle, avait connu de longues périodes d’abandon après la 2ème guerre mondiale, dont une quinzaine d’années au moment de son achat. Il a su, en y mettant manifestement de gros moyens, on évoque un investissement de plus de 2 millions d’euros au total, la faire renaître en une très belle maison familiale avec une grande cuisine à l’ancienne, un salon et 4 suites familiales dans les les étages, chacune pouvant recevoir 2 à 3 enfants en plus des parents. La salle de jeux sous les combles avec son écran plat géant a tous les atouts pour que ce soit aussi des vacances pour les parents.L’endroit est réellement magique. Tout est très beau. La déco des chambres, genre brocante chic ou meubles de famille si on préfère, et si on en a, avec de l’espace, de beaux objets, de beaux tissus, des couleurs très zen entre gris et beiges. Les salles de bains sont grandes, à l’ancienne avec baignoire sur pied, ou plus contemporaines sans aller jusqu’au design radical. Une ambiance réussie mêlant la tradition et le confort d’aujourd’hui.
La propriété est orientée au sud avec une superbe vue sur le vignoble depuis le jardin en terrasses. Trois, dont l’une accueille la piscine chauffée.
Le domaine peut être totalement privatisé sur un week-end complet, par exemple pour un fastueux mariage. Il y a en réalité tout un hameau de part et d’autre de la route. Le dortoir des vendangeurs peut accueillir une quinzaine de couchages. Quelquefois utilisé comme salle de dégrisement avant que les jeunes reprennent la route après une fête me confie Bernard Brague, le père du propriétaire, ancien libraire et imprimeur à Clermont Ferrand, qui habite là dans une maison de ce petit hameau où est également la grange transformée en salle de réception. Capacité d’accueil: 150 personnes pour un dîner assis.
Bien que je n’ai pas tout vu en Beaujolais à l’occasion de cette trop courte escapade de deux jours, j’ai quand même envie de prendre parti pour ce Domaine de Vavril tant cette maison et ce site sont séduisants. Sans doute la plus belle adresse où séjourner en famille.
LA FÊTE DES CRUS
Une occasion unique de goûter à tous les crus, Beaulolais-Villages, Brouilly, Côte de Brouilly, Régnié, Morgon, Chiroubles, Fleurie, Chénas, Moulin à Vent, Julienas, Saint Amour. La fête des crus, cette année le week-end du 1er mai à Régnié-Durette, l’an prochain à la même époque dans un autre village de cru, les accueille tous.
Chacun se balade avec sa pochette à verre de dégustation autour du coup et le plus souvent le verre à la main. C’est le ticket d’entrée pour une tournée des stands. Tous les crus sont présents. Les dégustations vont bon train, les élocutions se font moins claires et les démarches plus chaloupées plus la journée s’avance. Et les vignerons présents sont absolument ravis de vous parler de leurs vins, ce que vous écoutez d’autant plus volontiers que votre verre est rempli de Moulin à Vent, de Fleurie ou de Brouilly.Plutôt de Régnié qui a ma préférence en ce qui me concerne.
BISTROTS BEAUJOLAIS
Sélection par les jurys d’Inter Beaujolais avec la CCI du Beaujolais. Site Internet
©Texte et photos: Dominique Bouchet. Remerciements particuliers à Laura Pillot de l’agence Clair de Lune et à Mélina Condy-Benedic de l’Inter Beaujolais.
Vous avez oublié de parler du seul et unique domaine viticole doublement certifié bio et biodynamie par Ecocert et Demeter de l’appellation Fleurie (850 ha) : Le Chateau des Bachelards.
C’est aussi un des seuls doublement certifiés de la région tout entière notament compte tenu de sa surface. Nous sommes aussi un des rares producteurs à ne pas utiliser les techniques de vinification dites carbonique, semi carbonique ou encore la thermovinification qui ne sont pas réputées pour leur aspect qualitatif.
Nous sommes le seul vignoble de l’ensemble du beaujolais à être conseillé par le consultant mondialement connu Stéphane Derenoncourt. Tout cela ne vous semblera peut être pas très modeste mais je suis factuelle et une fois de plus les acteurs qui ne sont pas de la région sont marginalisés.
Nous serons ravis de vous recevoir une prochaine fois au Chateau des Bachelards à Fleurie
Invitation enregistrée! Et vous voilà aussi présents grâce à la publication de votre commentaire.
Ceci dit, ce « papier » n’est pas un guide exhaustif du Beaujolais mais le compte-rendu d’une balade limitée dans le temps et donc aussi dans l’espace. Le but est de donner envie au lecteur d’y aller aussi et de faire ses propres découvertes en plus de ce que nous signalons. DB