IRLANDE / Balade irlandaise avec Blue Book

Tour dans 3 hôtels de charme affiliés à l’organisation hôtelière « Blue Book » qui réunit des établissements aux racines architecturales élégantes pour un séjour mémorable dans les ancestrales et vertes terres d’Irlande.

Texte et photos: Sylvain Grandadam©

Entrer dans l’Airbus 121 de la société Aéronautique Aer Lingus c’est mettre le pied sur un tapis volant en aluminium dépêché par l’Irlande pour mettre au vert les visiteurs en partance pour Dublin…
À l’arrivée, voici Mike Langan, Guide francophone spécialisé dans la bonne humeur et les déguisements (il est venu affublé d’une barbe respectable, d’un couvre chef irlandais, d’une cape rouge qui le fait ressembler à une chauve-souris quand il se déplace. Bien calé sur le siège du chauffeur, Il nous présente l’imposant et volumineux Robert, alias Bob, dont les discours émis à la mitraillette sont si incompréhensibles que j’en viens à lui demander s’il parle le gaélique, cette langue celte ancienne dérivée du breton et qui reste parlée par moins d’une personne sur 20, bien que servant aux Irlandais autant à marquer leur territoire qu’à irriter les insulaires du nord…

Nous sommes 5 journalistes, quatre dames et moi, Invités par l’office du tourisme et l’association hôtelière Blue Book à Effectuer en quatre jours ce qu’il est convenu d’appeler un « voyage de presse », opération de communication destinée à susciter un intérêt parmi les lecteurs des futurs reportages…

Mike, Toujours drapé dans sa barbe et sa cape écarlate, accompagné du jeune et distingué garçon en mission pour l’antenne parisienne de l’office du tourisme irlandais, nous emmène au pas de charge déambuler dans les rues du centre historique de Dublin, encombré de piétons affairés et de voitures. Passée Crafton, la grande rue piétonne bordée de petites échoppes de fleurs, voici le temple du livre irlandais, la librairie Hodges et Siggis dont la devanture s’orne d’éditions anciennes et originales, dont un inévitable Ulysses de l’incontournable James Joyce… Et une première édition, presque centenaire de son premier livre, « les gens de Dublin »…

Comment reconnaître la ville de Joyce dans cette métropole modernisée qui a habilement enchâssé ses bijoux historiques et architecturaux dans un tissu urbain où règne une brique à vocation économique ? Profitons-en pour le citer :

« Nous allions par ces rues brillantes, coudoyés par les hommes ivres et les marchandes, au milieu des jurons des ouvriers, des cris aigus des garçons de magasins, qui montaient la garde auprès des barils de têtes de porcs, et des notes nasillardes des chanteurs des rues, qui chantaient une chanson populaire sur O’Donovan Rossa, ou une ballade sur les troubles de notre pays natal ».

D’un livre à l’autre, impossible d’éviter la « long room », nef centrale de la vénérable Bibliothèque du Trinity College où s’alignent parmi les plus anciens manuscrits médiévaux dont le très célèbre « livre de Kells » et les augustes perspectives de reliures les bustes de tous les auteurs recensés lors de sa création en 1592… A l’origine réservée aux protestants anglophones, cette université rappelle le long processus d’émancipation de la communauté catholique irlandaise de l’emprise du Royaume-Uni. Cette dichotomie d’origine religieuse constitue encore un motif de dissension et alimente bien des discussions , à l’heure du « Brexit » , vingt ans après l’accord du « vendredi saint » qui vit la fin des hostilités en Irlande du Nord !

BARBERSTOWN CASTLE 4*

Situé à 30 km de Dublin, dans le comté de Kildare, le Barberstown Castle (quatre étoles) pourrait sembler être issu d’un conte médiéval, puisqu’il est attenant à un château fortifié du XIIIe siècle , lui-même protégé par de gigantesques hêtres centenaires. L’établissement a été conçu autour d’un manoir élisabéthain du 16e siècle, s’est agrandi d’une aile victorienne en 1830 et d’une seconde aile construite par le sympathique et diligent propriétaire Kenneth Haly pour abriter de confortables mariages, une activité très prisée dans la jeunesse irlandaise.
Ses façades expriment l’art de vivre des maisons patriciennes, nichées dans un jardin de 8 hectares

.
Barberstown, ou « la ville du barbier-chirurgien » 4 étoiles fut un temps la résidence du chanteur Eric Clapton quand il n’ y avait que cinq chambres. Depuis ce nombre s’est multiplié par 10 pour en compter aujourd’hui 55, décorées de mobilier plus ou moins ancien, avec salles de bains à l’ancienne, robinets monumentaux, lavabos et cuvettes des toilettes ornées de frises bleues façon « maharadjah du dix neuvième siècle »
On prend le dîner soit au Clapton’s Lounge soit au Barton Rooms, animé par Bertrand Malabat, chef français détaché au château pour un remplacement d’un mois en 1999 et toujours aux fourneaux vingt ans après . Pour les affamés amateurs de longues promenades dans la campagne ,est prévu un menu dégustation de 6 plats, le menu de saison réjouira les appétits modestes.
L’hôtel organise des banquets médiévaux avec déguisements possibles, et des mariages dans la massive salle de banquet du XVIe siècle située au rez de chaussée du château fortifié, salle dont les colossaux murs sont ceinturés de trophées de bêtes à cornes dont un considérable cerf, ce qui fait murmurer par K.Haly avec un sourire, « les époux sont ainsi prévenus des risques de la vie commune… »

Barberstown Castle
Straffan, Co. Kildare

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Barberstown Castle Site Internet
Bluebook

HARAS ET JARDIN JAPONAIS

A Tully, Voici une excursion à 30 mn de Barberstown Castle, qui réjouira les hippophiles ! Ellen Mitchell est employée dans ce Haras National d’Irlande situé dans le comté de Kildare et qui s’étend sur 223 hectares. Elle nous guide dans ce prestigieux site créé par le brave colonel William Hall Walker, qui retour des Indes en 1900, fortune faite dans la bière indienne en sus des activités militaires de son régiment , acheta ici une ferme pour y élever des pur-sang .

Il fit de Tully l’un des meilleurs haras du monde. Astrologue occasionnel, il dressait le thème astral de ses poulains et les vendait selon leur horoscope, ce qui s’avéra être un atout commercial remarquable. L’homme était également passionné d’horticulture. Il fit appel à Tassa Eida, jockey et jardinier-paysagiste japonais qui créa un jardin de rocaille et d’érables, de cognassiers. Ces plantations de type bonsaï sont devenues géantes pour avoir perforé leurs bac d’origine…
On visite les pâtures, la salle des accouplements forcés, les stalles individuelles des étalons , dont le héros « Invincible » âgé de 21 ans doit prendre retraite après … 14.000 saillies (jusqu’à trois par jour, de mars à juin, pendant 14 ans). 45 descendants d’Invincible ont gagné des grands prix, et parmi eux 18 continuent à assurer la diffusion des gênes de ce business familial… Les juments, également à la peine, ne disposent que de 9 jours de repos entre deux grossesses !

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Haras National d’Irlande

CASTLE DURROW

Peter Stokes était propriétaire de 4 restaurants réputés à Dublin. Ce gentleman élégant, amateur de bonnes manières et de risques, décida d’acheter les restes décrépits de ce « castle Durrow » , château entouré de 2200 hectares de prés et forêts qui appartint au XVIII ème à un certain vicomte Ashbrook, nouveau riche ennobli. Vendant restaurant après restaurant il restaura l’édifice et l’agrandit, transformant une aventure à hauts risques en une réussite totale en 4 années de durs labeurs… Payée 660.000£, la propriété a couté au total plus de cinq millions £ ! Jusqu’à 120 personnes y travaillent, dont la moitié à temps plein, dont quatre jardiniers

La façade en pierre calcaire à la typique couleur bleu-gris s’étale sur 2 étages couverts de toits en ardoise et domine la rivière Erkina au delà d’une vaste pelouse agrémentée de moutons immobiles, car œuvres du sculpteur Paul Bourri. D’abondants nids de corbeaux parlant haut et fort au réveil du printemps coiffent les arbres environnants. Le manoir abrite 24 chambres et 27 sont disponibles dans les extensions latérales qui épousent honnêtement le style du bâtiment initial . Peter Stokes et son épouse Shelly qui supervise la décoration y vivent heureux depuis 1998.

Graham Gallagher le chef anime une cuisine de saison (herbes et légumes du potager). Nicolas l’obligeant serveur mauricien , chef de rang, se réjouit de parler français ! Une raison supplémentaire de séjourner à Durrow…

Castle Durrow propose des forfaits mariages tout compris en version adaptée

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Castle Durrow

LA VILLE MEDIEVALE DE KILKENNY

Pour mieux dominer la situation et l’avenir, à Kilkenny, on commencera par s’élever en grimpant, avec difficulté, au sommet d’une étroite tour de pierre grise de cent pieds (soit 33 mètres) qui ressemble à une cheminée d’usine… De cet observatoire qui tient de la tour de guet et du clocher, situé à coté de la cathédrale , on embrasse la structure typique d’une ville médiévale qui a conservé son parcellaire ,ses défenses et ses rues marchandes, bien achalandées en pubs aux couleurs agressives.

Dans la cathédrale de style gothique insulaire tardif on peut encore voir les méfaits de l’action civilisatrice de Cromwell qui, venu d’Angleterre, démontra qu’il n’appréciait ni les papistes irlandais ni les représentations de visages puisque les tombes de la nef en « limestone », cette pierre calcaire noire omniprésente, ont été martelées avec rage !

Impossible d’éviter la visite du château de la famille Butler, vaste édifice agrandi au fil des siècles et des successions , sauvé d’une totale déréliction par d’imposants travaux de restauration et appartenant désormais au patrimoine national qui a pu le remeubler pour en faire un témoignage du luxe tapageur dans lequel vivait l’aristocratie irlandaise.
La famille Butler tenait sa fortune de la situation privilégiée du « gouteur » officiel , en charge de savourer le premier la coupe royale de vin et les avantages qui y étaient attachés…

La maison Smithwicks proposait de découvrir en 1 heure le processus de fabrication de la bière, commencé avec la brasserie de la Kilkenny fondée en 1710 par John Smithwick, sur les ruines d’une abbaye du XIIIe siècle qui, produisait déjà le précieux nectar, une bière rousse au goût amer et acidulé, avec des notes caramélisées, vendue en France sous la dénomination de « Kilkenny » ,
Smithwick est ainsi devenue un des fleurons de Kilkenny, ville la plus médiévale du comté irlandais.
Nota : Dans les pubs irlandais, si on est un client bien élevé, on évite de commander une bière …mais une « smit » !

Mount Juliet Country Estate (quatre étoiles) et golf

Situation: A 120 km au Sud de Dublin, Mount Juliet Estate se situe dans un grand domaine, à proximité de Waterford et de Kilkenny. Il est niché au cœur d’une propriété de plus de 600 hectares composée de jardins et de bois, dans la campagne du comté de Kilkenny.

Logement : Dans la propriété même, il y a 31 chambres qui sont toutes décorées différemment. Le Club House, qui abrite 16 chambres, est une seconde option possible, plus près du terrain de golf. Les chambres y sont moins classiques que dans l´imposante propriété principale

Restaurants :
A la carte du restaurant « Lady Helen » (1 étoile au Michelin) figurent des plats internationaux, tandis que le restaurant « Kendal » sert plutôt une cuisine française de brasserie, de type informelle. Demeure la possibilité de se poser sur les banquettes du « President´s Bar » pour y prendre quelques snacks légers ou des salades, avec vue sur le terrain de golf.

Facilités : Dans le domaine de « Mount Juliet Estate », on trouve un haras (il est possible de faire de l´équitation sur place), un terrain de golf conçu par Jack Nicklaus et considéré comme un des meilleurs d´Irlande, ainsi qu´un centre de bien-être.

Mount Juliet Estate, Thomastown, Co. Kilkenny

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Mount Juliet Estate Site Internet
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