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La passion pour les chevaux n’est pas ici, à Maurice, une expression creuse !
Joey est aujourd’hui devenu un photographe coté, invité aux grands événements hippiques de Maurice. Et l’un de ses amis, qui l’accompagnait alors, a accompli son rêve de gosse : avoir une écurie.« J’économisais quelques roupies sur mes goûters pour acheter le ticket de bus qui nous menait au Champ de Mars. J’avais 7 ans. Là-bas, avec mon frère et quelques camarades on allait s’installer sur la butte qui domine le champ de courses. Là fascinés, on regardait passer les chevaux qui débouchaient dans le virage à plein galop ».
Le samedi, l’effervescence semble gagner toute la ville. À peine midi, les boutiques ferment les unes après les autres. Voitures, vélos, piétons envahissent chaussées et trottoirs. Ils paraissent tous prendre la même direction : celle du Champs de Mars situé au bout d’une des longues et larges avenues de Port Louis. On se hâte. Nul ne veut manquer les premières courses. Sur le chemin, il s’agit de tenter de glaner les derniers tuyaux…
Côté chic les loges se remplissent. Toute la bonne société Mauricienne est là. Autant de femmes élégantes, de chapeaux vertigineux que d’hommes impeccablement sanglés. Les robes voltigent comme lors d’un bal des débutantes. Les Mauriciennes d’origine indienne, également nombreuses sont, elles, revêtues de somptueux saris.
Un peu plus loin autour du pesage les propriétaires d’écuries – dont beaucoup de personnalités connues de l’île – haut de forme en main, font leurs ultimes recommandations aux jockeys. Les magnifiques destriers tenus par la bride s’impatientent. Côté pelouse, c’est une énorme foule bigarrée qui longe la grande piste, se presse, piétine devant les guérites où l’on enregistre les paris. Là encore, ce sont des Mauriciens de toute origine qui se livrent au jeu des pronostics, s’agitent.
La fièvre des courses gagne tout le Champ de Mars. Et puis, brusquement, la cloche retentit et c’est alors le silence. Un silence total. Chacun retient son souffle, suit les chevaux qui se lancent.Cet instantané où tout se fige dévoile tout à coup la beauté de ce vieux champ de course lové au pied des montagnes. On s’imagine alors revenu à ce mois de juin 1812 lorsque les dizaines de calèches convergèrent de Moka – le bourg chic de Maurice – vers le Champ de Mars.
Apaiser les tensions
En fait cet hippodrome fut construit pour apaiser les tensions après la conquête de l’île par les Britanniques, alors que Maurice était française depuis près d’un siècle. « Briser la glace entre les deux communautés en organisant des courses, gagner l’estime des planteurs français, ce fut l’idée de génie d’Edward Alured Draper, colonel de l’armée britannique.
Ce fut un succès » nous explique Jacques Ritter qui anime Crown Lodge et accueille chaque semaine des touristes dans sa loge pour assister aux courses.
« Une véritable révolution » s’exclame d’ailleurs Félix de Froberville en 1874 dans ses « Souvenirs de l’île de France ». « Cette grande fête attira au Champ de Mars la majeure partie des habitants des campagnes et il est peu de citadins qui aient manqué ce rendez-vous ». L’engouement fut tel que lors des funérailles grandioses du Colonel Draper père de Mauritius Turf Club, trois cents hommes de troupe précédaient son cercueil.
Depuis le Champ de Mars est entré dans le circuit international (les courses les plus prestigieuses ont lieu en décembre). « C’est le meilleur moyen de passer un bon samedi après-midi », dit ce Mauricien passionné.
Crown Lodge accueille les touristes dans une loge située sur le balcon VIP, à côté de celle du président du Mauritius TurfClub.