De longue date, fêtes, mariages et anniversaires étaient l’occasion pour les belles de montrer leurs plus beaux atours. De jeunes stylistes perdurent aujourd’hui cette tradition ancrée pour la haute couture.
Aujourd’hui de jeunes créateurs reprennent le flambeau de ce savoir-faire exigeant et difficile pour tenter de recréer une mode bien à eux. Véronique Lionnet, élève de Pierre Laurent qui habilla il n’y a pas si longtemps toutes les élégantes de l’île et fut le couturier de membres de la famille royale britannique, vient de passer le relais de son atelier à sa fille Anaïs Lionnet et à Fabien Fauzou.Deux très jeunes gens qui vont signer cette année sous leur griffe leur première collection sous l’oeil vigilant de Véronique Lionnet qui continue à les épauler et à les conseiller à l’atelier familial. « J’ai une entière confiance.
Ils sont parfaitement formés. Comme moi j’ai pu l’être auprès de Pierre Laurent.
Ils connaissent les exigences de la haute couture et ils ont cette passion nécessaires aux créateurs », nous confie Véronique Lionnet qui continue à créer pour ses clientes et à inventer des évènements pour perpétuer cette tradition.
Clin d’oeil, l’Atelier a organisé un concours sur le thème de la mode « rétro coloniale », reconstituant pour le photographe Julien Venner deux costumes grand siècle. Un travail d’orfèvre, mêlant la recherche historique à celle des étoffes, des broderies, dans les merceries de Maurice et de la Réunion. La maison Eurèka, ancienne demeure de la famille Le Clézio, a servie tout naturellement de décor.
Jeunes et glamours
C’est dans cette même maison Eurèka qu’Anaïs Lionnet et Fabien Fauzou nous ont présenté leur premier travail. Des tenues glamours qui semblent faire le lien entre le passé et la vie quotidienne.
«Nous nous inspirons de la rue, des modes et coutumes de chaque communauté pour recréer un univers cosmopolite et élégant propre à Maurice, à son histoire et aussi à sa modernité. Tuniques ou robes sont faites pour que chaque femme se sente à l’aise là où elle se trouve, la journée ou le soir ».
Les mannequins que nous photographions ce jour-là sont à l’image de cette inspiration : jeunes, décontractés, glamours, représentatifs de ce multiculturalisme de Maurice.
Le lien qui les unit à cette vieille maison d’Eurèka devient évident : l’élégance et la beauté. Ils sont la continuité de l’île … Une île qui n’est plus. Ou plus tout à fait la même.
À travers eux, Anaïs Lionnet et Fabien Fauzou, c’est un nouveau regard sur Maurice qui est posé. Le regard de liberté de ceux qui réinventent leur monde. Fierté, le petit atelier a séduit Miss Grande-Bretagne qui portera une de ses robes à l’occasion de l’élection de Miss Univers.