Après avoir beaucoup voyagé dans le monde, et sans y renoncer d’ailleurs, on est toujours un peu étonné de constater qu’il n’est pas forcément besoin d’aller très loin pour prendre un grand plaisir à découvrir des merveilles qui sont là, à portée de train rapide ou de voiture, le temps d’un week-end en France dans des régions moins prisées que d’autres mais qui se révèlent pleines de charme à leur découverte. La Vienne par exemple, qui y pense ? Poitiers, la ville aux cent clochers, haut-lieu du style roman, bien sûr, et le Futuroscope qui vient de fêter ses 30 ans, mais encore ? Eh bien, comme on l’a vu au cours d’une balade, voilà en fait un département qui ne manque pas de beaux lieux à voir et d’hébergements insolites à expérimenter.
Paris-Poitiers, 21 trains par jour, 1H30 de trajet en moyenne. Un peu plus par la route. Comme toujours, un peu plus long et compliqué pour les régions non limitrophes d’où souvent il vaudra mieux passer par Paris. Le charme du centralisme français. Prévoir une voiture de location à l’arrivée du train et c’est parti pour explorer quelques endroits un peu ignorés, à tort, des best-sellers touristiques.Pour commencer, cap à l’est du département. Un petit village parmi les plus beaux de France, aux confins du département voisin, l’Indre. Angles sur l’Anglin. A peine 400 habitants, mais un lieu déjà habité aux temps préhistoriques il y a plus de 13 000 ans. Un site stratégique à la frontière du Poitou avec son éperon rocheux qui domine de 40 m la rivière. Les ruines de la forteresse médiévale sont classées Monument Historique. Magnifique ensemble érigé à partir du Xème siècle par les évêques de Poitiers et qui connut, entre autre épisode marquant, un siège victorieux de Bertrand Du Guesclin le 23 mai 1372 alors que cette forteresse d’Angles était sous la suzeraineté du Prince Noir, autrement dit des Anglais.
Belle vue sur l’Anglin et sur l’abbaye de Sainte Croix qui est sur l’autre rive.
Autre attrait, et pas des moindres, il y a juste en face des murailles une bonne adresse assez gastronomique même si elle ne l’affiche pas, ni par les étoiles, ni par ses prix. On y a dégusté un excellent foie gras poëlé et un rare soufflé à la framboise qui nous font dire que « Le Goût des Mets » vaut le détour. Et puis le troisième atout de ce village moyen-ageux aux belles toitures de tuiles anciennes, c’est qu’il est à proximité du site, des grottes dans la falaise le long de la rivière, où a été découverte en 1950 par deux femmes, Suzanne de Saint Mathurin et son amie l’archéologue anglaise Dorothy Garrod, la plus longue frise sculptée par nos lointains ançêtres préhistoriques, les Magdaléniens, 15 à 13 000 ans avant notre ère. Un vaste abri sous la roche de la falaise, lond de 25 m, où l’on peut voir une trentaine d’animaux, bisons, lions, chevaux, bouquetins et quelques figures humaines, des corps de femmes sans tête dites les Vénus. Un centre d’interprétation, le Roc aux sorciers, a été ouvert dans le village. Cette exceptionnelle frise sculptée y a été reproduite et il y a toute une scénographie autour. Très réussi. Site Internet
LE ROC AUX SORCIERS
L’ABBAYE ROYALE DE LA REAU
Elle vient juste de se réouvrir au public en avril dernier, nouvellement rachetée par de grands restaurateurs de vieilles pierres historiques. L’abbaye royale de la Réau, Monument Historique un peu à l’abandon, revit en effet grâce au dynamisme de Michel Guyot et de Noémi Brunet. Saint Fargeau, dans l’Yonne, c’est leur oeuvre, la reconstruction comme au XIIIème siècle d’un château-fort à Guédelon en Bourgogne du nord, aussi. Un chantier à succès où l’on réinvente les gestes et les outils de l’époque.Réau, c’était une belle endormie un peu abîmée par les outrages du temps. Une abbaye royale fondée au XIIème siècle sous la protection d’Alienor d’Aquitaine. Des chanoines très actifs qui obéissent à la règle de Saint Augustin et essaiment dans tout l’Ouest. L’abbaye-forteresse connaît une période de grande influence avant d’être mise à sac par les Anglais pendant la guerre de Cent ans. Son histoires agitée, ses renaissances successives au XVIIème puis au XVIIIème siècle avant l’expulsion des chanoines par la Révolution française puis son rachat comme demeure privée à partir de 1824 se lisent dans les bâtiments actuels: le logis conventuel du XVIIème et sa façade sud restaurée au XVIIIème, très beau bâtiment classique, la tour à machicoulis du XVème, l’abbatiale avec sa nef romane, son choeur jadis surmonté d’une coupole octogonale à la croisée du transept, son clocher à huit pans, écroulé au début du XIXème siècle, entraînant avec lui toute la toiture, d’où cette abbatiale blessée aujourd’hui ouverte sur le ciel.
Les bâtiments conventuels ont été remeublés avec un peu de mise-en-scène XVIIIème par les nouveaux propriétaires qui proposent aussi aux visiteurs de venir avec leur pique-nique pour profiter du parc.
« En visitant l’abbaye, vous participez au sauvetage d’un monument historique exceptionnel »
nous précise Noémi Brunet, enthousiaste guide lors de notre visite. Il en faut 10 000 par an juste pour équilibrer les charges. Cet ensemble, grandiose, émouvant, unique, en mérite bien plus. Il faut juste aller jusqu’au sud de la Vienne, à Saint-Martin-l’Ars par la D741 depuis Poitiers.
Site InternetCHATEAU-LARCHER
Encore un beau village qui mérite le détour ne serait-ce que pour y voir, dans le cimetière, un monument très rare, une lanterne des morts qui date du XIIIème siècle et est classée Monument Historique. C’était probablement un fanal funéraire qui succédait à l’ancienne pratique chrétienne d’allumer des bougies sur les tombes des morts, comme un lien avec la lumière divine de l’au-delà.Les restes des fortifications du XIIème siècle avec une porte massive flanquée de deux tours sont assez spectaculaires. D’autant plus qu’une église, Notre-Dame – et – Saint – Cyprien est incluse dans cette fortification et est elle-même dotée d’une tour de défense du XIVème classée elle aussi Monument Historique. Un ensemble étonnant. Site Internet
LE VILLAGE FLOTTANT DE PRESSAC
« Dodo, les petits bateaux qui vont sur l’eau », un rêve d’enfant. A Pressac, ce sont de jolies cabanes en bois, une vingtaine, ancrées sur un étang de 7 ha. Certaines se rejoignent à la rame, les autres sont amarrées aux berges. Ambiance bois clair et très écolo avec des toilettes sèches dont il faut apprendre l’utilisation, un seau de copeaux de bois remplaçant la chasse d’eau. Dépaysant. Le matin, un petit déjeuner copieux, excellentes viennoiseries, très bon pain, jus de fruit… est déposé sur la terrasse de la cabane dans un panier.Le soir, les lueurs rougeoyantes du coucher de soleil sur l’étang sont un enchantement, tout comme le silence comme approfondi par la présence de l’eau. Même rare spectacle le matin avec le lever de soleil et les premières lumières qui percent la brume à la surface de l’étang. Des oiseaux, un héron, et les canards qui arrivent en quête de quelques miettes de croissant. La literie est très confortable, cela bouge à peine, pour ainsi dire pas et on y dort formidablement apaisé.
Il est possible d’y dîner, sur l’eau naturellement, dans des cabanes dédiées à des formules barbecue. Site Internet
LE CORMENIER
Dans une ancienne ferme, chez Bernardeau à Champniers dans le sud de la Vienne, non loin de la Vallée des Singes et du Parc de la Belle, Le Cormenier nous fait plonger dans la nostalgie de la vie à la fin du XIXème siècle et au début du XXème dans le Poitou. Une succession de salles avec des personnages animés reconstitue la vie à l’école, la vie à la ferme et la vie au village. Très bien fait et fascinant. On se prend à tout regarder dans le détails et… à se rappeler.Encore plus d’ailleurs dans la nouvelle section ouverte cette année et qui est consacrée aux 30 Glorieuses, de 1945 à 1975, les années de l’avènement de la société de consommation. On en était… et on y est toujours.
Ouvert de la mi-février à la mi-novembre. Avec toujours ce trou de décembre et janvier qui font hurler quand on passe dans le coin, celui-ci ou d’autres car c’est vraiment une manie française. Site Internet
LE PARC DE LA BELLE
Une belle maison de maître du XIXème siècle à Magné, dans un parc de 12 ha avec de très beaux jardins plantés notamment de nombreuses essences d’arbres. On peut aussi y loger dans ce qu’on appelle de l’hébergement insolite, catégorie assez bien représentée dans la Vienne. Ici, comme en partie également à DéfiPlanet’, ce sont des maisons dans les arbres et des gîtes sur pilotis au milieu des branches. Site InternetLA VALLEE DES SINGES
Pas de grillages, pas de cages, juste de grands espaces de prairies et de forêts pour se promener et découvrir des singes en quasi liberté . Leurs territoires sont des îles délimitées par un cours d’eau plus ou moins large. Même pour les gorilles, les chimpanzés et les bonobos, qui sont plutôt des grands singes, c’est suffisant. Les singes n’aiment pas l’eau et ils ne savent pas nager.Les bonobos sont ici les stars. On dit qu’en fait ce sont eux qui sont les plus proches de l’homme. Ils sont une vingtaine, le plus grand groupe au monde en captivité. On ne sait s’il faut vraiment se réjouir de ce record mais bon ce régime de semi liberté est moins pire que leur sort ailleurs et ici on les étudie, on les soigne et on espère obtenir encore des naissances en plus des 5 qui ont déjà eu lieu.
Idem pour les gorilles , en voie de disparition dans leurs forêts de centre Afrique où ils sont traqués par les braconniers. Rare d’en voir d’aussi beaux quand ils déboulent des fourrés derrière le mâle dominant à dos blanc, des gorilles de montagne donc.Chez les chimpanzés, des femelles sont arrivées cette année dans le but là aussi d’avoir des naissances.
En tout, quelques 450 singes évoluent dans les 18 ha de la Vallée. 34 espèces. Outre les premiers rôles que sont les gorilles, les bonobos et les chimpanzés, on peut y côtoyer des saïmiris dont les ouistitis, des magots, des mandrills, des capucins… Il ya aussi des lémuriens de Madagascar.
L’astuce est de caler le rythme de la visite sur les horaires des nourrissages et on est sûr de tous les voir.
Superbe lieu, très nature, évidemment parfait pour une visite avec des enfants. Il est possible de parrainer l’un de ces singes ce qui apporte des fonds au Conservatoire pour la protection des primates, créé par la Vallée, qui intervient dans leurs pays d’origine.
A noter aussi que la meilleure période pour y faire un tour commence fin mars/début avril. Site Internet
DEFIPLANET’
A Défiplanet’, grand parc d’activités très largement dédié aux enfants et à la nature, la diversité des hébergements est une vraie liste à la Prévert. Il y a d’abord des maisons dans les branches, chalets en bois pour 4 et gîtes pour 6. Il y a aussi, plus modestes, des cabanes dans les arbres. Au sol, on trouve des roulottes et des yourtes isba en bois ou mongoles en toile. Les enfants adoreront les maisons champignons, escargot, lapin et poule ou encore les maisons de farfadets, ces personnages magiques qu’on retrouvera dans le parcours ludique en forêt. Pour un séjour un peu événementiel, il y a même un manoir dans les arbres et un château dans les branches capables chacun d’accueillir 10 personnes. 17 types d’hébergements insolites dans un parc de 50 ha. Il y a même des salles de réunions et de séminaires perchées dans les arbres pouvant accueillir jusqu’à 250 personnes. Electricité, douches, toilettes classiques, ici la préoccupation écologique quoique très présente, ne va pas jusqu’aux extrêmes. Il y a le wifi gratuit et même des bombes à insectes au cas où…Très sympa d’y passer une nuit, ce que j’ai fait, faisant descendre le panier suspendu du haut de ma maison dans les branches, la N°15, Le Puca, pour y récupérer le lendemain matin un petit-déjeuner très attendu.
Restaurants, au pluriel, piscines, équitation, parcours sportifs… Parc à thème avec des fermes du monde et quelques animaux « locaux ». Beaucoup d’offres d’activités parfaitement conçues pour les familles avec quelques enfants. Site Internet
LE FUTUROSCOPE A 30 ANS
Voulu par René Monory, visionnaire « patron » politique de la Vienne et de Poitou-Charentes pendant près de 40 ans, le Futuroscope est devenu le quasi emblème de la Vienne à lui tout seul, éclipsant en partie, et malheureusement de mon point de vue, toutes les richesses patrimoniales de ce département où l’art roman entre autre a une très belle présence comme on l’a vue dans nos pérégrinations qui furent loin d’être exhaustives. Et ce pays de Notre-Dame-la-Grande, la somptueuse église romane de Poitiers, est ainsi devenu le « Pays du Futuroscope » dans les documents touristiques.Il est vrai que ce précurseur des parcs à thème en France a vu passer plus de 50 millions de visiteurs depuis son ouverture en 1987 et qu’il en reçoit toujours quelques 2 millions chaque année. Alors, pourquoi pas nous pour ce 30ème anniversaire histoire de voir sur pièce ce qu’il en est. D’autant qu’il annonçait pour l’occasion une « nouvelle attraction vertigineuse », je cite, « L’Extraordinaire voyage ». En fait c’est juste un film autour du monde vu depuis une montgolfière ou des drones sauf que c’est filmé en 6K ( une définition de 6000 pixels par 6000, et il paraît que c’est vraiment beaucoup), projeté en 48 images/seconde ( habituellement 20 je crois) sur un écran torique de 600 m2. Pour accentuer les sensations, les sièges vous secouent et de temps en temps vous recevez des giclées de brumes. J’ai eu l’impression que cela ne durait pas très longtemps mais, on l’a compris, ces attractions ne sont pas ma tasse de thé. Pour ceux qui aiment, le Futuroscope en a quelques autres à proposer comme une vision de l’Age de Glace en 4D. Vous avez l’impression de recevoir le gland en pleine figure! Et en soirée un show nocturne en plein air à base d’effets visuels, aquatiques et pyrotechniques bénéficie de la signature du Cirque du Soleil. Pour les vrais fans, et il n’en manque pas, une journée ne suffit pas. Le mieux est de loger sur place. C’est prévu. Je suis tombé sur l’hôtel Plaza du Futuroscope. 4 étoiles. Moderne, confortable et passe-partout. Bon rapport qualité-prix.
J’ai entendu dire ensuite que le Mercure, dans Poitiers même, et dans son ancienne église bénédictine, était magnifique. Avec en plus un remarquable restaurant. Une autre fois…peut-être. Site Internet
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Photos©Dominique Bouchet order viagra online canada mastercard.
Site InternetRemerciements particuliers à Claire Vicario, attachée de presse de l’Agence touristique de la Vienne, pour son dynamisme dans l’organisation de cette balade-découverte.