Classée au Patrimoine du XXème siècle, la piscine municipale de Roubaix, chef d’oeuvre Art Déco construit au début des années 30 par l’architecte Albert Baert vit une nouvelle vie grâce à sa transformation très réussie en musée d’art et d’industrie, une métamorphose conçue par l’architecte Jean-Paul Philippon en 2001. On y vient autant pour voir le bâtiment que pour les collections et c’est un vrai succès. Au point qu’une extension de 1600 m2 est en chantier qui permettra de mieux exposer les sculptures du XIXème siècle qui sont l’un des principaux fonds de la Piscine. L’atelier du sculpteur Henti Bouchard y sera notamment reconstitué. D’ici là, le voyage de Roubaix propose jusqu’au 7 janvier une exposition assez pointue d’un artiste au classicisme un peu marginal de la première moitié du XXème siècle, Robert Pougheon.
Autrement dit donc une exposition hors des sentiers battus et rebattus des valeurs sûres, plutôt une exposition découverte d’un artiste d’hier qui occupa une grande place en son temps puis fut oublié, voir submergé par des artistes moins académiques, plus en rupture avec les représentations conventionnelles. Quoiqu’à regarder de près le dessin de Pougheon on se rend compte qu’il n’était pas si académique que cela tout en revendiquant une filiation avec David, Ingres et Puvis de Chavannes. Quelques vigoureuses simplifications géométriques donnent à ses femmes des allures d’Avatars, les personnages du film de science-fiction de James Cameron sorti en 2009.
La Piscine présente donc essentiellement une sélection de ces dessins, choisis parmi les 1050 acquis par le musée et un tableau, un seul, « Le Serpent », emblématique de ce classicisme fantaisiste par lequel les historiens de l’art définissent l’art de Pougheon.
Ces oeuvres sont exposées dans un espace assez particulier, recouvert de carrelage blanc qui étaient les anciennes cabines de la piscine. A voir aussi, tout comme d’autres espaces de l’époque eux aussi conservés telle cette salle avec une baignoire. Et bien sûr le bassin, réduit et conservé, le long duquel sont exposées les sculptures des années 30, autre fond important du musée, sous la lumières des deux verrières Art Déco à chaque extrêmité, « Soleil levant » et « Soleil couchant ».
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