Une multitude d’ilets parsème le sud de la Martinique. Un patrimoine culturel et naturel unique. Pour les préserver, la région les a, en grande partie, classés au patrimoine des réserves naturelles de la Martinique, mais on peut y accéder et même y passer quelques jours dans des maisons d’hôtes au charme exceptionnel.
TEXTE ET PHOTOS de DOMINIQUE MARCHÉ©
Huit îlets se trouvent sur la commune du François, sur une superficie totale de 68 Hectares, comme l’îlet Thierry et l’îlet Oscar qui font partis de ceux là, ils reçoivent et subissent, depuis un certain nombre d’année, l’une des plus forte fréquentation humaine, qui dépasse largement leurs capacités d’accueil.Cette affluence n’est pas sans avoir de lourdes répercutions sur la préservation de son écosystème et de ses fonds marins. Cette situation extrêmement préoccupante, a conduit à les protéger par un arrêté préfectoral, qui concerne la protection du biotope et qui l’inscrit ainsi sur la liste des sites à préserver. Depuis, toutes les nouvelles constructions sont interdites et tous les équipements techniques doivent suivre un cahier des charges spécifique en génie écologique, afin de palier aux éventuels rejets en mer et aux pollutions marine liées à celle-ci.
Les îlets constituent un véritable observatoire naturel pour la flore et la faune, on y trouve des poiriers, des mancenilliers ainsi que de nombreux herbacés graminéens. Cette flore représente ainsi un refuge naturel pour de nombreuses espèces d’oiseaux comme le sucrier à ventre jaune, le colibri, le pipiri, le quiscale merle… ainsi que des reptiles comme le lézard Anolis Roquet, Mabouya et sur l’îlet Chancel, des Iguanes delicatissima, (espèce endémique des Petites Antilles), qui sont également des espèces protégées.
Ces mesures de protections garantissent des vacances « très nature » car avec les statuts de protection du site, les demeures ont du s’adapter et installer des équipements répondant aux normes environnementales, panneaux photovoltaïques, éoliennes, chauffe eaux solaire, récupération des eaux de pluie, retraitement des déchets.
Le premier, est l’îlet Oscar, il se trouve au large de la côte atlantique, sur la commune du François au bout de la pointe Michel. Sa superficie est de six hectares et son élévation d’une quarantaine de mètres au dessus de la mer, elle serait le résultat d’une coulée de lave, ce qui se constate facilement en montant sur la partie haute de l’île où on découvre sur le sol de nombreux résidus de pierres d’origines volcaniques. L’histoire de cette habitation est très particulière. Elle fut gagnée au jeu en 1935 par l’ancien propriétaire de l’îlet. Mais à l’origine, cette maison était construite sur l’îlet voisin, l’îlet Thierry. Elle fût donc démontée entièrement et jetée à la mer, les courants se chargèrent de la transporter jusqu’à la plage de l’îlet Oscar, elle fut ensuite reconstruite à l’identique sur son emplacement actuel. Aussi incroyable que cela paraisse, cela a été possible car à l’époque ces habitations étaient conçues comme un jeu de construction. Elles étaient d’abord montées à terre,puis chaque pièce composant la demeure était numérotée, pour que la charpente puisse s’emboîter parfaitement lors de l’assemblage sur l’îlet. Les éléments étaient enfin transportés par bateau pour y être définitivement construit.
Après dix minutes de navigation dans les eaux calmes de la baie du François, en compagnie de Max et de sa yole de pêche, on découvre, le ponton de l’îlet et la promesse d’un séjour exceptionnel sur ce bout de terre entouré par les fonds blancs aux eaux turquoises. Poser le pied sur l’île , c’est faire un voyage dans le temps… Son habitation de style créole, classée au registre des Monuments Historiques propulse au début du siècle ! Son parquet « hors d’âge » patiné par le temps, sa décoration d’exception, sa climatisation naturelle, assurée par la présence d’un galetas à claire-voie qui laisse pénétrer les alizés pour rafraîchir la maison, et enfin l’accueil chaleureux de William fait du séjour une pause parfaite. Un mojito, un hamac sous les cocotiers,le ciel et la mer des Caraïbes, ambiance parfaite pour avoir la sensation d’être « seul au monde « .
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Quatre superbes chambres sont proposées et un immense salon ouvert sur l’extérieur offre une vue magnifique sur la mer turquoise et sur la plage de galets face au patio. Le chemin qui part derrière la maison est la direction pour traverser l’île. Récemment des archéologues ont découvert des vestiges amérindiens sur la partie haute de l’îlet. Ils y ont recensé trois platines à manioc, des outils pour découper le poisson, un outil à filer le coton, ainsi que des poteries non cuites. On atteint une magnifique plage de sable blanc pour admirer le coucher du soleil avant de rejoindre la table d’hôte, faite d’une cuisine locale (poissons, langoustes, chatrou, lambi, crevettes…) et des légumes du potager.
Un autre site exceptionnel, se trouve juste en face. En effet l’îlet Thierry possède également une étonnante habitation transformée en maison d’hôte.
Son ponton est reconnaissable entre mille grâce à son cocotier seul au milieu des fonds blancs, et juste au dessus de la falaise, l’habitation. Il suffit de grimper un petit escalier taillé en partie dans la roche, (comme l’abri à bateau) et on y est.
Un jardin fleuri d’Alamandas, Frangipaniers, Bougainvilliers, entouré de cocotiers, flamboyants et juste derrière l’ombre des arbres, une demeure pleine de charme et d’authenticité se découvre. Cette habitation construite dans le plus pur style créole, (tout en bois d’Amérique du Nord, l’un des rares à pouvoir résister à la haute salinité de l’air marin) fût construite à la fin du 19ème, par un riche planteur de la famille Aubéry, lié par mariage à l’une des plus riche famille béké de la Martinique, la famille Hayot. Elle en fût propriétaire pendant plus d’un siècle.
La demeure est construite sur deux niveaux, avec la cuisine à l’extéreur de l’habitation par crainte des incendies. Elle était d’ailleurs construite en brique afin de pouvoir se réfugier à l’intérieur en cas de cyclone. C’est pour cette raison qu’on l’appelait « la case à vent ». Le rez-de-chaussée de l’habitation, construit sur la roche est composé d’un immense salon. On accède à l’étage par un superbe escalier extérieur donnant sur une coursive qui dessert quatre chambres spacieuses avec une vue sur la mer imprenable. Un solarium est également à disposition, où contempler le panorama qu’offre l’îlet. Protégé par une barrière de corail et entouré de fonds de sable blanc, il offre les eaux turquoise et peu profondes du lagon.
Mais l’îlet Thierry ce n’est pas que l’océan à perte de vue, c’est également 15 hectares de terre géré par l’Office National des Forêts. On y découvre une étonnante végétation tropicale, et une mosaïque de paysages et de « coins secrets ». Il suffit pour les découvrir, d’emprunter le petit chemin près de l’habitation. Il serpente à travers l’île et mène à des petites criques à l’Est, des falaises percées de grottes vers la partie Nord, des plages de galets bordées de cocotiers à l’Ouest, des pointes de sable blanc au Sud avec les traces d’une ancienne habitation, qui sont sûrement à l’origine, les vestiges des fondations de la cuisine de l’habitation qui se trouve maintenant sur l’îlet Oscar.
Le périple sur ce domaine fait au détours du sentier rencontrer une grande variété d’essences et de paysages. En l’espace de 15 hectares on passe d’une forêt de cactus cierge à celle de Mahogany et de fromagers. Plus à l’est, près du rivage, il y a des amandiers et quelques flamboyants.
La fin du tour de l’île vers le Nord et ses falaises, par grand vent, donne l’impression de se retrouver sur une île anglo-normande tels que Sark ou Jersey avec une traversée de lande sauvage battue par les embruns.
Nombreux oiseaux marins tel que la Frégate « Fregata Magnificens » , le paille en Queue « Phaeton Aetherus » , le Colibri Huppé, la Paruline jaune, le Pic Bœuf, le Sporophile à face noire ou bien encore l’Elénie siffleuse ainsi que le Moqueur de Savane «Moqula » … Cette avifaune est protégée sur l’ensemble des ilets. Les récifs coralliens sont eux aussi très beaux: poissons tropicaux, gorgones, coraux, conques et coquillages divers sont au rendez vous.
Un sentier sous-marin, dédié uniquement à la randonnée palmée, permet de découvrir les fonds en se déplaçant à la surface de l’eau avec un équipement léger (palmes, masque et tuba). Le parcours est une boucle de 800m dont le point de départ se situe sur la plage de l’îlet Thierry. Après environ 300m de nage, où l’on découvre des fonds sableux, des herbiers et un récif artificiel, les randonneurs contournent un récif corallien à fleur d’eau, d’une circonférence de 260m.
Une exposition « sous-marine », matérialisée par des bouées blanches informatives numérotées de 1 à 6, permet de guider le visiteur dans sa découverte des fonds marins. On peut ainsi y lire des informations sur les milieux de vie traversés en surface et sur les êtres vivants rencontrés sous l’eau. A chacune d’elle correspond une thématique. La première bouée correspond au fond sableux, la deuxième bouée au herbier, la bouée numéro trois amène à flotter au dessus des récifs artificiels pour découvrir comment la flore et la faune s’approprient l’espace de corps étrangers plongés en mer. La bouée quatre est sur le récif corallien. On y observe une colonie de corail d’élan (Acropora palmata), espèce endémique de la Caraïbe. Ce corail constructeur de récifs avait quasiment disparu de nos eaux. La cinquième bouée est celle où l’on voit les nombreuses espèces de poissons coralliens, et la bouée six propose de découvrir les autres habitants du récif. On a beau être sur la côte Atlantique, moins réputée que la côte Caraïbe, les fonds sableux, les herbiers et les récifs coralliens réservent de belles surprises.
La Martinique ne s’arrête pas aux fonds blancs et à ces îlets. Il y a au moins trois visites obligatoires à faire.
La première est la visite du site de la Réserve Naturelle Nationale de la Caravelle et surtout celle du Château Dubuc. Alors cap vers la pointe de la presqu’île, une lande sauvage battue par les vents et les vagues de l’Atlantique, des criques abritées, des chemins de randonnées ainsi que les ruines du Château Dubuc classées monument historique depuis 1991. La famille Dubuc de Rivery s’installe sur la presqu’île dès 1600, mais l’habitation sucrière « Château Dubuc » n’apparaît sur les cartes qu’à partir de 1773, c’est Louis du Buc du Galion, né en 1693, qui construit l’habitation Caravelle devenu le « château Dubuc ».
En 1727, le château est endommagé lors du tremblement de terre et du cyclone de décembre de la même année, tandis que Fort-de-France est détruit en grande partie. De nouvelles dégradations surviennent en 1765 et en 1766.
Le château est familial jusqu’au 4 février 1794, date de son pillage par les Anglais. Il devient alors pavillon de chasse et les héritières Du Buc de Bellefonds partent pour la France. En 1815, la propriété tombe à l’abandon.
A l’époque, l’isolement du domaine et l’importance des dépôts de fret, laissent supposer la pratique d’autres activités que la production de sucre, à savoir la contrebande, le trafic d’esclaves et on soupçonne même, qu’ils jouaient parfois les naufrageurs en attirant les navires avec des feux imitant les phares sur les rochers de la presqu’île.
Impossible de séjourner en Martinique sans visiter de rhumeries. L’Habitation Sainte Etienne près de Gros-Morne, fût acheté par Amédée Aubéry en 1882. Il transforma la sucrerie en distillerie agricole. Elle passa au main de la famille Simonet jusqu’en 1994, puis la famille Hayot racheta le domaine afin de relancer la production et restaurer les bâtiments, qui sont désormais inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. La particularité de leur production est d’avoir produit, une série de douze rhums étonnants. Ils sont tous vieillis dans des fûts sélectionnés pour leurs qualités aromatiques exceptionnelles: fût de Sherry, de whisky des Highland, également d’Islay, ou de Sauternes du fameux Château La Tour Blanche. Découvrir aussi l’espace d’exposition et de culture qu’est devenu l’ancienne bâtisse des Foudres HSE, ou se succèdent de nombreux concerts, conférences, spectacles et toute au long de l’année des expositions d’artistes caribéens.
L’autre distillerie est celle de La Favorite, elle fût fondée en 1842 par la famille Dormoy qui la transforma en distillerie au début 1900.
Leur « cœur de canne » a su garder, une douceur et des arômes de fleurs blanches d’un étonnant équilibre.
C’est également la dernière distillerie à fonctionner complètement à la vapeur avec une machine datant de 1906, et la distillation se fait toujours avec une colonne créole dans la plus pure tradition antillaise.
Pour finir, il faut se promener au François, dans les jardins de l’habitation Clément et visiter sa fondation et ses expositions d’art contemporain.
Actuellement, le parc de l’Habitation Clément s’étend sur environ 16 hectares ouverts au public. À côté des vieux arbres remarquables de l’ancien jardin de la maison créole, un nouveau parc avec une palmeraie a été aménagé dans les années 1990 sur les friches industrielles de l’ancienne distillerie. Une faune essentiellement aviaire et une flore regroupant plus de 300 espèces de plantes tropicales inventoriées s’épanouissent sur la propriété. On peut y découvrir, le flamboyant souvent présent dans les jardins martiniquais pour ses qualités ornementales, les tamariniers de très grande taille encadrant le perron de la maison, permettaient de conserver un ombrage protecteur, le cycas ou grand rameau, L’arbre à pain, que l’on trouve dans tous les jardins pour son fruit (il se retrouve dans la composition de nombreuses préparations culinaires en accompagnement), l’acajou rouge qui donna son nom au domaine, le manguier, le mombin, le figuier maudit remarquable par sa dimension et ses très nombreuses racines aériennes, ou encore le courbaril, considéré comme l’un des plus beaux arbres de Martinique.
La Fondation Clément, a été crée pour mener des actions de mécénat en faveur des arts et du patrimoine architectural et culturel dans la Caraïbe. Elle soutient, avec plus de 49 expositions et près de 140 artistes présentés (Aimé Césaire, Lam, Picasso, Jorge Pineda, Philippe Thomarel, Shuck One…), la création contemporaine avec l’organisation d’expositions sur 450 m2 répartis sur trois espaces, l’ancienne cuverie, la case à Lucie et la case à Léo.
Pour finir, faire un tour par l’exceptionnelle habitation créole et les chais de vieillissement de toute beauté. Et en fin de parcours, déguster leur cuvée « canne bleue », parfaite expression du savoir faire du domaine Clément.
Comment s’y rendre
Air Caraïbes
Compagnie aérienne française régulière, spécialiste de la zone Caraïbes, Air Caraïbes emploie plus de 850 collaborateurs. En 2012, la compagnie filiale du groupe vendéen Dubreuil a transporté 1 200 000 passagers. Air Caraïbes propose des vols depuis Paris Orly Sud vers la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Saint-Martin, Haïti et la République Dominicaine. La compagnie a aménagé les horaires de son réseau régional pour proposer aux passagers en provenance de Métropole des correspondances rapides vers toutes ses destinations : Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Sainte-Lucie, Haïti, la République Dominicaine.
www.aircaraibes.com
Se rendre sur les ilets :
L’aéroport de Fort de France, n’est qu’à 16 kilomètres de la marina du François.
Le départ en yole se fait, de la marina du port de pêche du François. William, le responsable de l’îlet Oscar ou Gloria responsable de l’îlet Thierry, fournissent les coordonnées des pêcheurs pour la traversée ou la réservent directement auprès d’eux.
A toute heure la navette maritime est disponible.
William/îlet Oscar : 06 96 45 33 30
Gloria/îlet Thierry : 06 96 27 66 07
Hébergement
Habitation de l’îlet Oscar
Pour avoir les pieds dans l’eau.
GSM : 06 96 45 33 30
ilet-oscar@hotmail.fr
Habitation de l’îlet Thierry
BP26
97240 Le François
Martinique
Téléphone : 05 96 65 88 54/fax 05 96 65 88 54
GSM : 06 96 27 66 07
ilet.thierry@gmail.com
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