buy 800mg gabapentin no presciption.
Pas de Festival, pas de salon international, un Palais des Congrès entre deux manifestations, sans « people », une Croisette paisible et les yachts sagement rangés dans le port, c’est finalement pas mal aussi pour découvrir les charmes de Cannes dans les douceurs d’un hiver méditerranéen. Week-end de charme et très chic dans « le » boutique-hôtel 5 étoiles, caché derrière les grosses patisseries blanches que sont les palaces de la Croisette et virée sans la foule aux îles de Lérins sur la superbe Sainte Marguerite, la plus grande de l’archipel.
Il y a un charme aux ambiances hors-saison. La ville n’est pas morte mais on la sait capable de beaucoup plus de bruit et d’agitation. On vit comme un privilège de la parcourir au calme. Sans la circulation trépidante et polluante de l’été, la Croisette retrouve la beauté qu’on imagine être celle de ses années 20 quand les clientes des palaces qui la bordent y déambulaient à l’abri de leurs ombrelles. Certes remplacées aujourd’hui par des joggeuses à l’élégance moins évidente, affublées de ridicules chiens miniatures, mais elles ne sont pas si nombreuses et cette promenade avec la Méditerranée d’un côté, le massif de l’Esterel au loin, et tous ces hôtels mythiques de l’autre, le Martinez, le Carlton, le Majestic…, est l’une de celles qu’il faut absolument avoir fait dans sa vie.
On se promène dans Cannes la tête en l’air, à l’affût de détails architecturaux témoins des styles du début du XXème siècle. La somptueuse Villa Rothschild, classée Monument historique, est devenue la médiathèque de la ville et un jardin sensoriel Annie Girardot destiné aux patients atteints de la maladie d’Alzheimer a été implanté dans son parc à l’anglaise.
La balade au Suquet, le vieux quartier, site de l’ancien village de pêcheurs au pied du château des abbés de Lérins sur le mont Chevallier et dont il ne reste que le donjon, se termine naturellement au musée de la Castre qui abrite une belle collection de peinture provençale du XIXème siècle. C’est aussi de sa terrasse qu’on a la plus belle vue sur Cannes, le port, la baie et les îles de Lérins au loin. Et on n’est pas 3000 à se marcher les uns sur les autres et à se faufiler en jouant des coudes pour entr’apercevoir un bout de la Croisette.
Les îles de Lérins. Une merveille de la Côte d’Azur. Inapprochables en été. Submergées de monde. Mais faites comme nous. Présentez-vous à l’embarcadère par une belle après-midi d’arrière saison, ou même dans les douceurs de température et de lumière du début de l’hiver. Il y a juste ce qu’il faut de voyageurs. Quelques uns. Pas d’attente, pas de bousculade. Une courte traversée sur une mer calme et très bleue. On croise une régate de superbes petits voiliers. Les écoles de voiles sont encore ouvertes. Et on débarque à Sainte Marguerite, la plus grande des deux îles habitées. De larges allées bordées des hauts troncs de pin d’Alep, oui d’Alep, ce nom devenu aujourd’hui celui de massacres et de la lâcheté occidentale, et d’eucalyptus traversent les 152 ha de forêt. Commencé par Richelieu, le Fort Royal, monument historique renforcé par Vauban a longtemps été prison d’Etat.
Le Masque de fer, frère jumeau de Louis XIV ? entre autre hypothèse, en tout cas célébrité cannoise, on en voit aussi la trace au Suquet, y fut emprisonné.
La cellule, ainsi que plusieurs autres, est aujourd’hui décorée d’une fresque évocatrice du peintre Jean Le Gac. Le fort abrite un musée de la mer et des expositions temporaires. De superbes photos épurées en noir et blanc des arbres de la forêt de l’île par un photographe sud-coréen, artiste résident, quand je l’ai visité.
Quasiment seuls sur l’île, on profite de la vue sur Cannes depuis sa terrasse. Une balade nous conduit jusqu’à l’étang du Bateguier, grand étang d’eau de mer qui est une réserve pour les oiseaux migrateurs qu’on observe depuis un poste fait pour cela. Au-delà, c’est l’autre grande île de l’archipel, Saint Honorat, occupée par une communauté de moines cisterciens. Il y a l’abbaye de Lérins,fondée au Vème siècle,mais l’église actuelle date du XIXème, des vignes qui produisent un vin réputé, un monastère fortifié du XIème siècle et 4 petites chapelles. Il faut s’arranger avec les moines pour visiter.
Sainte Marguerite, qui comme tout l’archipel est classés en zone Natura 2000, abrite une unique propriété privée, appelée, et c’est aussi protégé, Le Grand Jardin, un jardin botanique de 13750 m2 avec une maison du gouverneur, une maison du métayer et une tour carrée, caché derrière de hauts murs édifiés sur les ordres de Richelieu. Elle était la propriété d’un promoteur cannois qui l’avait achetée 5 MF en 1982. Elle a été revendue 38 M d’euros 25 ans plus tard à un milliardaire indien, Vijay Maliya.
Le Paradis sur terre a un prix.
LE V, FIVE SEAS HOTEL
LE BOUTIQUE-HÔTEL « A PART » EN PLEIN COEUR DE CANNES
Je ne sais pourquoi, je trouve l’adresse encore plus séduisante quand on peut identifier comme cela une propriétaire à la personnalité aussi forte, une héritière qui a été capable de se hisser parmi les meilleures dans une activité sportive, très distinguée certes, la voile, mais où sa réussite ne doit rien à son héritage. Et on dit que la dame est également très active dans des fondations de protection de la mer et de recherches sur l’infertilité. Cette dernière dans la continuité de l’entreprise familiale Sereno vendue il y a 10 ans.
Le V, Five Seas Hotel, unique boutique hôtel 5 étoiles design de Cannes, affilié d’ailleurs au réseau international Design Hotels, club assez sélect de 281 hôtels dans le monde qui se veulent uniques, chics, discrets, experts en savoir-vivre, originaux et haut de gamme dans leur design, est né de la transformation de l’ancien bureau de poste de Cannes, rue Notre-Dame, en face de l’église Notre-Dame de Bon Voyage.
45 chambres et suites, spectaculaire toit terrasse avec un rooftop doté d’une piscine à débordement en acier inox, et, en 5ème étage couvert avec une vue somptueuse sur le Suquet, le restaurant gastronomique « by Arnaud Tabarec », un jeune Chef qui décoiffe, un spa Cinq Mondes & Carita…
Par la volonté de Dona Bertarelli et le talent des architectes d’intérieur Marc Hertrich et Nicolas Adnet, la chrysalide bureau de poste a muté en un papillon magnifique, le V, Five Seas Hotel. On était en 2011. Depuis, bien des festivaliers célèbres s’y réfugient, légèrement à l’écart du bruit et des fureurs de la Croisette. Respectueux du refuge, on ne dira pas les noms de ces « people » célèbres.
Mais comme on les comprend tant le V, Five Seas Hotel est comme une maison très raffinée à l’accueil chaleureux et enjoué. Le personnel est jeune, souriant, attentif sans être guindé. Un savoir-vivre discret et naturel.
Les architectes ont voulu décliner dans leurs aménagements et leur décoration le thème du voyage immobile évoqué dans le hall par les paravents dessinés et brodés de Gérard Trémolet et Petra Tlapova et par des tableaux « carnets de voyages » de Fabienne Jouvin. Sur les tables, des collections de porcelaines bleues chinées dans le monde. Dans les chambres, toutes très grandes avec de belles hauteurs sous plafond, de 30/32 m2 pour les Deluxe à 40 m2 pour les Executive et jusqu’à 47 pour les Suites Junior et 62 pour les So Suite, des malles de voyage en cuir notamment déclinent le thème. Beaux lits à baldaquins gansés de cuir fauve, belles salles de bains qui s’ouvrent sur les chambres, dressing « classieux » avec ses poignées de cuir rouge et le piqué sellier des portes de placard. Que des détails très soignés, des luminaires et des meubles dessinés sur mesure pour le V, FiveSeas. C’est un boutique hôtel, on peut les commander, mais c’est long, le temps que les artisans les fabriquent pour vous. On peut aussi acheter les parures de lit.
Une Suite Terrasse de 73 m2 propose un très design jacuzzi de verre et d’acier sur sa terrasse de 38 m2 et, très romantique, la Suite Top of Five qu’on atteint par un escalier dérobé, est en fait sous les toits au 6ème, comme un « nid d’amour » avec une vue panoramique sur le Suquet, une charmante petite terrasse et une séduisante douche à l’italienne sous un toit de verre, naturellement étoilé la nuit.
Au Seasens by Arnaud Tabarec
Il se pourrait que ce soit la meilleure table de Cannes
Arnaud Tabarec, le Chef du SeaSens, que d’aucun ont pu voir l’an dernier dans Hell’s Kitchen, l’adaptation sur une chaîne de la TNT, NT1, de l’émission anglaise de Gordon Ramsay, a un côté explosif. Dans sa gestuelle comme dans sa cuisine où les épices apprises en Asie, à Singapour où il a travaillé avec le Chef belge Emmanuel Stroobant, ont rendez-vous avec une cuisine du marché et une sélection de producteurs locaux. On était fin septembre et le Chef nous a préparé un Menu Expression auquel on attribue les 3 étoiles qu’il n’a pas encore !
Le voici en intégralité. On ne saurait mieux exprimer son style, Provence/Asie, produits locaux et exotiques, épices, qu’en énumérant ces plats, tous de subtiles associations de saveurs.
MENU EXPRESSION
La truite de Valcluse fumée minute au foin de Crau, câpres en poudre.
Le maquereau brûlé sur un galet niçois, bouillon de bonite séchée et Daïkon mariné.
Foie gras de canard cuit au sel de Méditerranée,
meringue au poivre Timut du Népal et Aloe Vera.
L’oeuf de poule bio cuit à 63°C au lard de Patrick Duler,
champignons Shimejis juste saisis, jus de viande.
Le risotto sans riz, courgettes de Jean-Charles Orso,
homard poché à l’huile vierge d’Alexis Munoz.
Le coup de foudre à Menton, rencontre entre une tarte au citron et un vacherin.
La passion du chocolat, crémeux chocolat Bahibe lacté,
fruits de la passion et glace au grué de cacao.
FIVE SEAS HOTEL CANNES
NOTES DE STYLE
> Elégance et charme d’un boutique hôtel qui permet d’échapper aux usines de luxe ! 8/10
> Les volumes des chambres, surface, hauteur sous plafond. On respire. 8/10
> Le beau travail des artisans pour des meubles sur mesure bien dessinés. 8/10
> Le concept « voyage immobile » de la déco qui nous vaut de beaux objets, malle bureau en cuir rouge, miniatures d’avions… 8/10
> L’écran plat camouflé par de superbes panneaux peints coulissants. 8/10
> L’ensemble salle de bains-dressing, généreux en surface, et très classieux avec notamment ces poignées de cuir rouge…. 8/10
> La suite Top of Five, sorte d’endroit secret sous les toits. 9/10
> Le « ton » du personnel, jeune, souriant, décontracté, présent comme il faut. 9/10
> La spectaculaire piscine sur le toit et le Rooftop. 8/10
> Le Seasens by Arnaud Tabarec, atout gastronomique de 1ère classe. 9/10
TOTAL 83
Site InternetSi vous ne saviez pas où descendre à Cannes, maintenant vous savez. Mais j’ai bien peur que si c’est pour le Festival, non cela ne va pas être possible. Trop d’initiés se sont déjà donné le mot. Si vous êtes « voileux », peut-être.
Carte