
Isolée dans la Mer intérieure de Seto, entre les îles de Honshū et de Shikoku, se niche la petite île d’Inujima…minuscule îlot de moins de 100 habitants mais peut-être l’un des plus charmants et des plus surprenants du Japon, totalement hors du temps.
L’île du chien …son nom, elle le doit à un rocher haut de 3,6 mètres de haut ressemblant au mammifère.
Selon la légende, le poète Sugawara no Michizane, alors en voyage, entendit un aboiement au loin et fut sauvé lorsqu’il atteint l’île. On accède au port d’Inujima en petit bateau depuis les îles de Naoshima et de Teshima…
Après quelques minutes de navigation bercé par le va et vient des ferrys de l’Olive Line (la région est une grande productrice d’huile d’olive) les emblématiques cheminées industrielles en brique de l’île commencent à se dessiner dans la brume marine.
Le paysage se dévoile lentement, le vert flashy de la dense végétation de l’île contraste avec la pierre blanche éclatante de la côte et le noir sombre des bâtiments de l’ancienne usine de cuivre.
Pendant l’âge féodal (1185-1603), l’île fut utilisée comme source de granit pour construire de grands châteaux dont ceux d’Osaka et Okayama. En 1909, une raffinerie de cuivre ouvre ses portes et la population d’Inujima augmenta alors à plus de 1 000 habitants.
Avec la chute des prix du cuivre la raffinerie ferma définitivement dès 1919 et l’île eut du mal à subvenir aux besoins de ses habitants.
INJIMA SEIRENSHO
En 2008, un superbe projet viendra métamorphoser les ruines de cette éphémère raffinerie avec le Musée d’Art « Inujima Seirensho ». L’île devenant comme celles de Teshima et Naoshima, une des îles abritant la Triennale d’Art de Setouchi. Ici, l’art s’inspire de Yukio Mishima, un personnage controversé qui s’est opposé à la modernisation et aux mouvements l’éloignant de sa richesse culturelle propre et des traditions du Japon.
La raffinerie de cuivre abandonnée est symbolique de la manière dont la modernisation aux dépens de sa propre culture et du patrimoine laisse une société vide et sans identité. Cependant, le musée n’est absolument pas une coquille vide.
Chaque pièce et chaque couloir s’intègrent dans une unique grande œuvre qu’est le Seirensho…une expérience impressionnante et très émouvante.
ART HOUSE PROJECT
L’île abrite également le « Art House Project », des maisons d’artistes éparpillées sur l’îlot, toutes à moins de 15 minutes à pied du port…en effet ici pas une trace de voiture.
Les maisons sont désignées par une lettre. Il y avait à l’origine trois œuvres (Maison-S, Maison-I, et Maison-F) et deux autres se sont rajoutées en 2013 (Maison-A et Maison-C). Les œuvres restent après le festival artistique Setouchi cependant elles changent avec chaque nouvelle édition, donc contrairement au Seirensho, les expositions du Art House Project ne sont pas permanentes. Les mois précédant l’ouverture de la Triennale, on peut alors voir les artistes travailler sur leurs nouvelles créations.
La balade sur l’île est un pur bonheur, on ne croise que quelques habitants, un chat, des poules, on découvre un surprenant jardin, l’Inujima Life Garden, une maison à tête de chien, un rocher tapissé d’offrandes, des bateaux rongés par le temps et les embruns, on perd la notion du temps et seuls les horaires des quelques bateaux de la journée nous ramènent à une once de présent…
Inujima, Teshima et Naoshima sont à découvrir en mode expérience de luxe sur-mesure avec l’agence parisienne Exclusif Voyages.


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