Les Bains Douches, les années 80 à Paris, c’était la boîte des Guetta et de toutes les stars et de tous les peoples de la musique et de la mode, Bowie, Naomie Campbell, Kate Moss, Mick Jaegger… Puis une disparition brutale des radars et une résurrection dans une autre dimension en 2015. le Night Club et sa fameuse piscine sont là, reconstruits à l’identique, mais maintenant il y a aussi tout l’immeuble qui est devenu un très chic » Entertainement Hôtel » 5 étoiles de 39 chambres et suites, et un restaurant très excitant, le Roxo, et un spa, et une boutique » Les Bains », en face, et des parfums… et toujours plein d’oeuvres d’art contemporain, un peu l’ADN de ce lieu qui fut aussi fréquenté par Andy Warhol.
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L’entrée assez monumentale des Bains, les Bains Guerbois à l’origine en 1885.
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Une torchère de l’entrée habillée pour l’hiver par Audrey.
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Dans l’entrée, le desk du concierge sous les fresques de David Rochline commandées par Philippe Stark à l’époque des Bains Douches en 1978.
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Le bar du rez-de-chaussée au restaurant le Roxo sous les somptueux plafonds en relief et laque chinoise et les carreaux au sol au fur et à mesure de plus en plus pixellisés pour, partant des carreaux anciens de ciment de l’entrée, peu à peu rappeler ceux du dance floor de la boîte imaginés par Philippe Starck..
On les trouve dans toutes les chambres et autres lieux communs de ces nouveaux Bains les polaroïds pris par un paparazzi de la nuit, Foc Khan, témoins de la grande époque des Bains Douches qui était l’un des temples du nightclubbing dans le monde, New-York, Londres, Paris, où les stars du rock, du cinéma, de la mode venaient commencer ou finir la nuit. Livre d’or de prestige où Mick Jagger côtoie Kate Moss, Robert de Niro, Iggy Pop, Naomie Campbell, Karl Lagerfeld, David Bowie, Vanessa Paradis, Grace Jones, Jean Paul Gaultier… Les Guetta officiaient. David, aux platines, deviendra le DJ star mondiale que l’on connaît aujourd’hui bien après, dans une autre vie en fait. Philippe Stark faisait ses premières armes de designer assez iconoclaste. On lui doit entre autre le dancefloor en carreaux noir et blanc en damier devenu l’une des images de marque des Bains Douches, avec cette piscine attenante à la salle.
Des groupes s’y produisaient live devant 200 privilégiés. Dépêche Mode, Joy Division qui y a même enregistré un album. Cela a commencé en 1978. Giscard d’Estaing était Président.
Il y avait juste ce club et son restaurant lui aussi très couru par les people, et de longues files d’attente dans la rue du Bourg l’Abbé de nightclubbers quémandant le droit d’entrée auprès de portiers cerbères impitoyables.
La fête a duré jusqu’en 2010.
Des travaux sauvages entrepris par les locataires exploitants des Bains Douches ont failli faire s’écrouler l’immeuble. La famille propriétaire, les Marois, font fermer la boîte et reprennent la main avec l’idée de réinventer ce haut lieu de la nuit parisienne.
Jean-Pierre Marois qui fut dans une vie précédente producteur de cinéma, producteur ou co-producteur des films d’Abel Ferrara, d’Oliver Stone, d’Alejandro Gonzales Inarritu, et spectateur adolescent fasciné par ce lieu mythique décide sa métamorphose et imagine Les Bains d’aujourd’hui.
L’immeuble familial devient un hôtel 5 étoiles, l’un de ces nouveaux hôtels qui inventent de nouveaux concepts « life style », « Entertainement Hôtels », pour riposter notamment à la vague Airbnb, dévastatrice pour l’hôtellerie conventionnelle.
Dans les nouveaux Bains, on a tout fait naturellement pour perpétuer l’ADN des mythiques Bains Douches. C’est donc toujours aussi le Club de la nuit au sous-sol, sa piscine enrichie d’un spa, un restaurant stylé, le Roxo, avec un Chef, Bruno Grossi, passé par des tables étoilées, un bar doté d’un talentueux barman, Eric Sablonière, une boutique sur le trottoir d’en face dans la rue, avec notamment une très raffinée ligne de parfums.
Nombre d’éléments des Bains Douches de 1978 ont été conservés où refaits à l’identique, le night club lui-même, la piscine, l’entrée, les fresques de David Rochline, le Salon Chinois. Les architectes d’intérieur Denis Montel pour le restaurant Le Roxo et Tristan Auer pour les chambres ont quant à eux déroulé une partition très dans l’esprit du mythique passé du lieu avec quelques morceaux de bravoures comme ce plafond et ces colonnes du Roxo laqués en rouge à la chinoise, ou encore ces carreaux noirs et blancs au sol qui se métamorphosent peu à peu en se pixellisant de plus en plus, partant des motifs des anciens carreaux de ciments de l’entrée. Ou encore dans les chambres, de somptueuses têtes de lit en marbre.
Le Salon Chinois réservé aux clients de l’hôtel avec son honesty bar, ses vitraux, des chinoiseries XVIIIéme d’origine, et ses oeuvres d’art, une suspension de Nathalie Pasqua, une toile de Sambre (Sylvain Ristori)…
Le restaurant Roxo a pris la suite de celui jadis célèbre des Bains Douches. Le Chef, Bruno Grossi est passé par des tables étoilées, Marcus Wareing, 2 étoiles à Londres, Guy Savoy, 3 étoiles à Paris. Le Réservoir, ancien réservoir d’eau des Bains Guerbois, une tour de 15 m de haut sur 15 m2, a été transformé en salle-à-manger privée pour 12 personnes. Réception, Roxo et Réservoir ont été conçus par Denis Montel, architecte et architecte d’intérieur qui réalise notamment les boutiques et les « maisons » Hermès dans le monde.
La fresque de Futura, le grapheur new-yorkais, réalisée sur un mur des Bains Douches en 1983 a été conservée et se retrouve aujourd’hui dans le patio du rez-de-chaussée par le jeu des changements de niveaux voulus par l’architecte Vincent Bastie.
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Détails de la fresque de Futura.
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La sculpture murale monumentale en bois de Sambre ( Sylvain Ristori) dans la patio.
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L’oeuvre du street artiste Parole, seule rescapée de la résidence d’artistes de 2013.
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La Suite Les Bains en penthouse du dernier étage avec cette grande terrasse agrémentée d’ oeuvres d’art et d’une douche extérieure.
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Les deux autres suites attenantes peuvent être reliées pour une privatisation totale de ce dernier étage. 310 m2 dont 60 m2 de terrasse plein ciel.
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Superbes têtes de lit en marbre dans les suites comme dans les chambres.
Parmi les meubles, chinés ou créés par l’architecte d’intérieur Tristan Auer, ce canapé devenu mythique grâce aux stars qui s’y sont fait photographier dans les années 80 aux Bains Douches et réédité par le décorateur pour le mettre dans toutes les chambres.
L’une des chambres. Au plafond, une oeuvre du jeune plasticien contemporain Quentin Lefranc, un châssis de toile retourné.
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La descente vers la « boîte » et sa porte lumineuse.
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La piscine, refaite à l’identique.
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Le Club, avec son célèbre dancefloor à carreaux noir et blanc en damier Cold Wave voulu par Philippe Starck lors de la création des Bains Douches en 1978..
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Salle de concert en quête des nouvelles tendances, ici Lili von Trapp, ouvert aux sets de DJ et à tout événement branché.
L’horloge et les figures et masques de David Rochline qui sont dans l’entrée depuis 1978.
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Le Salon Secret à l’entresol. Un salon et deux boudoirs, une cuisine, un bar.
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Accessible par un ascenseur particulier. Comme un discret appartement. Il sert aussi pour les séances de yoga proposées chaque semaine.
En face, au 2 rue du Bourg l’Abbé, la Boutique Les Bains. L’univers des Bains à emporter. Leur très beau peignoir, quelques vêtements chics, une ligne de cosmétiques et notamment quelques parfums, Les Bains Douches, de Bertrand Duchaufour, ,un oriental floral et poudré; L’Heure de Proust de Jérôme Epinette, autre oriental floral, thé, bergamotte, violette; Bains sulfureux signé Dorothée Piot, toujours un oriental floral mais plus agrumes lui, citrus, fleur d’oranger…; Le Phénix de Michel Almairac, un boisé, épicé, encens; Résidence d’artiste créé également par Dorothée Piot, boisé, floral, fruité. De très séduisantes essences.
Photos©Dominique Bouchet et DR
Site Internet
Les Bains
— Dominique Bouchet
Architecte de formation, journaliste par un détour de l'histoire dans les années 70. Une première approche du tourisme et du voyage via sa fonction de DGa au groupe Liaisons/Wolters Kluwer jusqu'au début des années 2000, l'hebdo pro Tour hebdo et le salon Mitinternational étant dans son portefeuille opérationnel.Puis, il a créé la Compagnie Editoriale, créatrice de magazines et fournisseur de contenus éditoriaux.