
Mythique ! Santiago de Compostela l’est avec sa place de l’Obradoiro, kilomètre zéro des chemins de Saint-Jacques, point de convergence des pèlerins et lieu d’effusion au pied de sa sublime cathédrale.
Ville superbe où triomphe le baroque espagnol, dotée de mille clochers et d’un quartier historique passionnant, on se tromperait en la réduisant à ce « bout des chemins ». Et ce que l’on sait moins de cette cité à l’héritage culturel millénaire, c’est qu’elle est … jeune ! 23 000 étudiants sur 93 000 habitants c’est la garantie d’une vie diurne et nocturne animée, illustrée par un nombre impressionnant de cafés, de restaurants et de multiples lieux d’hébergements au centre-ville. Ajoutez-y le va et vient incessant des pèlerins et des touristes, et vous avez une ville toujours en mouvement !
Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle L’un des quatre cloîtres du parador Hostal dos Réis Catolicos Sur les toits de la cathédrale
vue des toits de la cathédrale Place de l’Obradoiro
A faire :
Au Mercado de Abastos dans le quartier des Halles ouvert du lundi au samedi (le matin seulement), on trouve en abondance coques, couteaux, praires, palourdes, pétoncles, huîtres, moules, poissons, poulpes, calamars, veau (le veau galicien est très prisé des espagnols), volailles, charcuteries variées, fromages locaux (Saint-Simon, queso de tetilla …) tarte traditionnelle de Saint-Jacques, légumes et fruits des régions intérieures … Spectacle garanti à la halle aux poissons et fruits de mer qui arrivent quotidiennement des estuaires galiciens, de l’Atlantique et de la mer Cantabrique.
Une petite faim ? Chez Mariscomania (bâtiment 5, dans la zone de restauration) on cuisine vos achats pour 5 euros ; croquez quelques tapas dans l’une des échoppes voisines, accompagnées d’un verre de blanc d’Albarino ou de Rias Baixas, fameux cépages galiciens.
Visitez la cathédrale, évidemment ! (entrée gratuite), A compléter par un tour sur les toits – expérience ébouriffante – puis dans la tour de la Crécelle pour voir la ville à 360 °. Il vous en coûtera de 6 à 15 € selon vos choix mais pour ce dernier prix vous aurez aussi accès aux musées, au cloître, au portail de la gloire, à la bibliothèque et à la salle du trésor, et vous aurez gravi 140 marches 😊.
Un petit tour au vert s’impose dans le parc Alameda pour la vue sur la cathédrale et y rencontrer les « deux Marie » statufiées : elles se retrouvaient à 2 h pile chaque après-midi, habillées de couleurs vives et généreusement maquillées, pour se balader, mais chut … vous en saurez plus en consultant au sol la plaque qui leur est dédiée.
Sous les arcades de la place de l’Obradoiro, le spectacle est vivant … Tenue de marche Officine à l’ancienne L’un des quatre cloîtres de l’Hostal dos Reis Catolicos
Rua Do Franco : la « rue de la soif » de Saint-Jacques de Compostelle
Les deux Marie – Parc Alameda Dans le parc Alameda Le long du parc Alameda
Hôtel Costa Vella
Les desserts chez Yaya Daporta Casa Marcelo – En contrebas de la place de l’Obradoiro Casa Marcelo
le jardin de l’hôtel Costa Vella Casa Marcelo
Se loger :
Choisissez les yeux fermés le Costa Vella, petit hôtel de charme à un jet de pierre du centre-ville. 14 chambres de 75 à 115 € selon choix et saisons. Jardin romantique à souhait. Rua Porta da Pena. Fermé en janvier.
San Miguel – 9 Plaza de San Miguel Dos Agros. 17 chambres de 75 à 200 € selon choix et saisons. Terrasse et jardin, vue sur le monastère San Martin Pinario. Idéalement situé dans la ville historique, à 200 m de la cathédrale. Zone à circulation limitée. Parking à proximité.
Plaza de la Immaculada, l’Hospederia San Martin Pinario est un ancien monastère situé à deux pas de la cathédrale. Il est équipé de chambres sobres et lumineuses. Des plats typiques de Galice sont proposés dans l’impressionnante salle à manger voûtée.
Hostal dos Reis Catolicos, ancien hôpital et refuge fondé au XIVème, transformé au XXème en *Parador 5 étoiles, place de l’Obradoiro. 137 chambres dont 4 suites junior et 2 avec salons. Prix variant de 175 à 520 € selon choix et saison. On peut y boire librement un verre et visiter ses quatre cloîtres.
NH Collection Santiago de Compostela, hôtel 5 étoiles aux standards internationaux (2 piscines, spa, salle de sport) dans un quartier calme et vert, à 10 minutes à pied de la cathédrale. 150 chambres. De 70 à 190 € pour une chambre double.
Boire un verre :
Partout dans le centre historique et le quartier des Halles. Faites un tour au « Café Casino » 35 rua del Vilar, réputé pour ses boiseries, ses lumières tamisées et son style baroque. On peut aussi y déjeuner et dîner dans la plus pure tradition galicienne.
Si vous passez par le parc Alemada la cafétéria du parc est un joli spot ou s’asseoir et regarder déambuler les promeneurs.
Déjeuner ou dîner:
Réservez dans les Halles à la « Taberna », table partagée (12 couverts, 3 services de midi à 15h) de Nadal Alende, restaurateur depuis 15 ans dans le quartier, ou dans son restaurant « Abastos 2.0 » adoubé par le guide Michelin juste à l’extérieur des halles au 13/18 rua des Ameas : une merveille de goûts et de fraîcheurs en « tout poisson ».
Et aussi : « A Noiesa » , 40 rua do Franco (la rue « de la soif » de Santiago😊), cuisine fraîche et inventive, accueil parfait – « Casa Marcelo », 1 rua des Hortas, en contrebas de la place Obradoiro : préférez la très jolie véranda colorée donnant sur un charmant jardin, excellente cuisine – « Dos reyes », restaurant de l’Hôtel des Rois Catholiques, place de l’Obradoiro.
Gastronomie galicienne
Vous avez dit Galice …
Terre agricole et d’élevage, terre de vins, terre maritime, la Galice a tout bon. Divisée en quatre régions : Corogne au nord-ouest, Pontevedra au sud-ouest, Orense au sud-est et Lugo au nord-est, la région vit d’exploitations laitières, forestières (eucalyptus et pins pour la pâte à papier, mais aussi châtaigniers, chênes, ou noyers pour la fabrication de meubles) et d’élevage, mais aussi d’extraction de granit, de schiste, de quartz, et de kaolin. Grâce à l’omniprésence de l’eau et du vent sur les hauteurs du nord de la Galice, l’industrie hydroélectrique et éolienne se porte à merveille.
Avec ses 1300 kms de côtes, le littoral atlantique constitue un atout majeur de la région et attire nombre de touristes tant locaux qu’étrangers ; la moitié de la population galicienne vit sur sa façade maritime ou à proximité. Les villes portuaires comme Vigo, Ferrol, ou encore Marin connaissent un développement dynamique via la pêche ou leurs chantiers navals.
Si vous choisissez de visiter la côte sud (Rias Baixas), empruntez en voiture la route des Camélias, et découvrez le charme des pazos et de leurs superbes jardins, témoins d’une importante richesse botanique dont d’incroyables camélias. Nombre de ces domaines possédant des caves, profitez-en pour déguster sur place les crus galiciens !
A proximité de St Jacques de Compostelle : Pazo de Santa Cruz de Ribadulla à Vedra, jardins du Pazo de Oca à Estrada . Plus loin (un peu moins de 60 kms depuis Santiago) : Pazo de Rubianes à Vilagarcia de Arousa (jardins classés excellence et cave du XVème siècle)
Au sud-ouest de la Galice (de Monte-Luro à Muros), les Rias Baixas déploient charme et douceur dans une symphonie de verts et de bleus, de terre et de mer intimement mêlées. La ria d’Arousa offre ainsi parmi les meilleurs fruits de mer d’Europe, en particulier sa palourde de Carril qu’il faut impérativement goûter en l’arrosant des meilleurs blancs d’Espagne connus sous l’appellation d’origine « D.O. Rias Baixas ».
A Cambados, réservez chez *« Yayo Daporta », sublime restaurant 1 étoile qui vous révèlera les charmes de la cuisine galicienne maritime. Un petit tour digestif s’impose ensuite sur les plages avoisinantes pour observer les « mariscadoras » penchées sur la grève à marée basse, à la recherche de coques (« berberecho », roi des coquillages locaux), palourdes et autres fruits de mer : une pêche à pied encadrée par des règles strictes, essentiellement pratiquée par des femmes, détentrices d’un permis de pêche délivré par la « Confraria de Pescadores San Martiño O Grove », qui leur permet d’exercer cette profession.
*Menu dégustation : Croustillant d’algues, cabillaud et sardine fumée – Tomates basilic et coques – Couteaux – Maquereau grillé, pâté d’algues et pain de millet – Petits pois tendres à la meluzas cocochas al pilpil – Oignons grillés avec bouillon – Burela bonito rôti aux spaghettis marins et bouillon dashi à la bonite – Coulant de queue de vache farcie au steak tartare salade verte et jaune d’œuf mariné – Chocolat impérial, glace au café au lait et croustillant de cacao à la citronnelle / 2 menus dégustation à 80 ou 110 €, sans les vins.
Faites ensuite un saut au village de pêcheurs de Combarro, à 6 kms de Pontevedra, connu pour ses « horreos », greniers typiques du nord-ouest de la péninsule, et finissez par une visite à Pontevedra, la ville « qui donne à boire à ceux qui passent par-là » – dicton galicien illustrant la culture de l’accueil de ses habitants – et recèle plus d’un trésor …
Bretagne ou Galice ?
La Costa da Morte (Côte de la Mort) au nord de la Galice, s’étend de Muros à Malpica face à l’Atlantique, et doit cette sinistre appellation aux nombreux naufrages qui eurent lieu dans le secteur, notamment celui du « Prestige » en 2002 qui a durablement souillé les côtes galiciennes. Avec son cap Finisterre et ses caprices météorologiques on pourrait se croire au nord de la Bretagne, dans les parages d’Ouessant ! Raison pour laquelle elle attire moins alors qu’elle est pleine d’atouts.
Village côtier de Combarro avec ses célèbres horreos Ponte Maceira en Corogne – Pont du XIVè siècle Pèlerin sous la grisaille sur le pont à Ponte Maceira Horreo Village côtier de Combarro Rias Baixas Combarro Horreo
Le superbe parc du Pazo de Rubianes à Vilagarcia de Arousa Parc du Pazo de Rubianes Majesté d’un arbre de légende dans le parc du Pazo de Rubianes Pazo de Rubianes Statue « vestale » sur les marches du perron du pazo de Rubianes
Avant de vous rendre au cap Finisterre – graal de l’épopée compostellienne 😊 – faites un détour en pleine terre à Ponte Maceira : rien de plus romantique que ce pont roman enjambant la rivière Tambre ; Si vous en avez le temps, prolongez ce plaisir par un déjeuner au restaurant éponyme, juste à côté du pont, en bordure de rivière ; vous y goûterez du congre aux pois chiches dans le jardin d’été (temps permettant).
Le pont roman à Ponte Maceira
Filez ensuite à Muxia, petite ville marine authentique aux jolies maisons de pierre, connue pour ses derniers séchoirs artisanaux de congres en Europe ; saluez le sanctuaire de la Barca (grand pèlerinage le 8 septembre de chaque année) construit sur les rochers face à l’Atlantique, et admirez quelques mètres plus loin « A Ferida », œuvre contemporaine réalisée en hommage aux bénévoles qui ont vaillamment nettoyé les côtes après le naufrage du Prestige.
Avant de gagner le cap Finisterre, nous vous suggérons de déjeuner chez *«O’Fragon », à Fisterra, restaurant à l’architecture minimaliste qui surplombe le port et la ria, disposant ainsi d’une vue magnifique, et justifie de figurer au guide Michelin pour sa cuisine exemplaire.
*4 options de menus de 50 à 95€ avec ou sans les vins. Réserver sur leur site. Fermeture en novembre et février.
Point final des pèlerins jusqu’au-boutistes, le cap Finisterre – qui plonge son doigt hérissé de roches abruptes dans l’Atlantique – offre un un panorama à couper le souffle : à ne manquer sous aucun prétexte !
Où dormir :
Laissez-vous bercer par la « route des phares », toute de baies sinueuses et de roches hérissées, baignées par le grand océan :
««0 Semaforo» ancien phare du cap Finisterre. Vue sidérante, 5 chambres très soignées de 150 à 200 €, restaurant, café, bar et balades en mer possibles. Unique par son emplacement directement connecté au « bout de la terre », une expérience à vivre.
http://www.hotelsemaforodefisterra.com/habitaciones/
«Faro Larino» au bout de la baie de Carnota (7 kms de plage), offre 5 très belles chambres avec vue sur mer de 150 à 250 €, restaurant, bar, et un emplacement exceptionnel face à l’Atlantique.
« Faro Isla Pancha », à Ribadeo : pas d’autre habitation que ce phare qui offre 2 appartements pour 4 personnes chacun noté 5 étoiles dans tous les bons guides , le privilège d’un phare à soi sur une île confetti !
A partir de 250 € / nuit pour 4 personnes : https://faroislapancha.es/#apartamentos
Et aussi :
« Costa da Morte », à Muxia. Ce Parador résolument contemporain et niché en pleine nature, a été construit en 2020 à la suite d’une promesse des autorités locales faite après le naufrage du Prestige. Doté d’un spa magnifique et d’une piscine extérieure à débordement, il compte 63 chambres (110 à 260 € selon choix et saison. -15% pour les pèlerins) et s’étage sur plusieurs niveaux face à une baie splendide. Fermé en janvier, février et mars.
Petit lexique :
Compostela : certificat délivré par l’Office des Pèlerins de Saint-Jacques-Compostelle aux pèlerins ayant au minimum parcouru les derniers 100 kilomètres du chemin sans aide motorisée.
Paradores de turismo : chaîne hôtelière alliant bâtiments comptant des siècles d’histoire ou bénéficiant d’environnements naturels hors du commun, aux équipements hightech et innovants.
Pazo : maison familiale traditionnelle galicienne, de caractère seigneurial, habituellement entourée de jardins, d’un pigeonnier, et parfois de constructions annexes comme de petites chapelles.
Ria : rivière
Piscine extérieure du parador Costa da Morte
Faro Larina Faro Larina Parador Costa da Morte – Terrasse extérieure Faro Larino – Baie de Carnota
O’Semaforo
Faro Larina O’ Semaforo Faro Larina Faro Larina O’Semaforo Faro Larina Faro Larina
Paysage le long de la route des phares Paysage le long de la route des phares
Costa da Morte O Semaforo – Cap Finisterre Ria d’Arousa – Rias Baixas Ria d’Arousa – Rias d’Aixas Yaya Daporta à Cambados – Superbe restaurant étoilé – Menu dégustation détaillé dans le texte Village côtier de Combarro Monument « A Ferida » – Muxia Cap Finisterre – Graal du pèlerin Village côtier de Combarro
Caveau du Pazo Rubianes – Vilagarcia de Arousa Miel du Pazo Rubianes Chez O’ Fragon à Fisterra